Résumé
L'agriculture itinérante sur brûlis et
l'élevage traditionnel constituent les principales formes d'occupation
des sols dans la Zone d'Occupation Contrôlée de la Pendjari
assujettie aux dégâts des animaux sauvages. L'objet de notre
étude a été de faire le point des différentes
utilisations faites dans la zone d'occupation contrôlée (ZOC) pour
assurer la durabilité des exploitations. L'essentiel du travail a
consisté à inventorier et enquêter un échantillon de
1500 cultivateurs et éleveurs, puis à réaliser des
relevés phytosociologiques et dendrométriques dans les 144
placettes circulaires installées dans la ZOC. Au total, 92
espèces ligneuses, réparties en 64 genres et 28 familles y ont
été recensées. Au plan de l'occupation des sols ce sont
les cultures du maïs et du coton qui occupent le plus d'espaces
grâce à la culture attelée. Les pratiques culturales sont
restées fortement dominées par l'expérience ancestrale
culture sur brûlis, jachère), entraînant chaque année
le défrichement et le déboisement de vastes superficies pour de
nouvelles cultures, avec pour conséquence la pollution des habitats de
la faune. L'élevage est du type traditionnel et la saison sèche
est fortement marquée par l'ébranchage et l'émondage de
plusieurs essences ligneuses fourragères. Pour accroître,
améliorer la production agricole ou être meilleurs producteurs de
coton de l'année, les paysans s'adonnent à une utilisation accrue
des engrais chimiques et des produits phytosanitaires qui portent de graves
préjudices aussi bien à la RBP qu'à l'homme. Pour y
remédier, il s'agira de chercher à adapter les facteurs de
production aux objectifs de la conservation de la biodiversité et de
1'éco développement.
Mots clés: Occupation des terres,
Occupation des sols, Faune, Réserve de Biosphère de la
Pendjari.
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
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Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
Abstract
The slash and burn agriculture and animal husbandry are the
main traditional forms of soils use in the area of Controlled Occupation
Pendjari subject to damage wildlife. The purpose of our study was to make the
climax of different uses in the ZOC to ensure the sustainability of farms. Most
of the work was to identify and investigate a sample of 1500 farmers and
breeders, then to achieve phytosociological and dendrométrical records
in 144 circular plots installed in the ZOC. A total, of 92 woody species,
distributed in 64 genres and 28 families have been identified. In terms of soil
use, are the crops of maize and cotton which earn more spaces with animal
traction? Cultural practices remained heavily dominated by ancestral experience
(swidden, fallow) each year resulting in the clearing and deforestation of
large areas for new crops, resulting in the destruction of the ecosystem of
wildlife. Farming is the traditional type where the dry season is strongly
influenced by lopping and pruning of several woody species forage. To increase
and improve agricultural production or be best cotton producer of the year,
farmers engage in increased use of chemical fertilizers and pesticides which
are serious damage both to human RBP. To remedy this, it will seek to adapt
factors to the objectives of biodiversity's conservation and
eco-development.
Keywords: Land Use, Soil Use, Wildlife,
Biosphere Reserve Pendjari
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
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Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
Les aires protégées offrent une diversité
remarquable de ressources fauniques. La disponibilité de ces ressources
dépend dans une large mesure de la gestion que l'homme en fait. Depuis
la conférence de Stockholm en 1972 et surtout celle des Nations Unies
sur l'Environnement et le Développement (CNUED) en 1992 à Rio de
Janeiro, la question de la gestion durable des ressources naturelles et de
l'environnement est devenue une préoccupation majeure pour la
communauté internationale. Cependant, au 5eme congrès
mondial de l'UICN sur les parcs tenu à Durban en Afrique du sud, il a
été constaté que les aires protégées
subissent encore de fortes menaces dues aux activités anthropiques et
à la pauvreté (UICN, 2003), bien qu'il soit reconnu qu'elles ont
pour fonction de préserver des échantillons représentatifs
de régions naturelles et de diversité biologique, et de maintenir
la stabilité écologique des écosystèmes. Elles sont
susceptibles d'accompagner un développement rural durable et
l'utilisation rationnelle des terres marginales, la recherche et la
surveillance continue, l'éducation et l'éco tourisme (UICN, 2000a
cité par DJOGBENOU, 2008).
Le Bénin, qui a souscrit à ces idéaux,
dispose d'aires protégées notamment la Réserve
Biosphère de la Pendjari où les services compétents
maintiennent un dispositif minimum de conservation. Malheureusement, ces aires
protégées sont de plus en plus influencées par les actions
anthropiques qui compromettent leur bon fonctionnement partant la
réalisation des objectifs qui leur sont assignés (HOUINATO et
SINSIN, 2000; SINSIN et al., 2005). La pression démographique,
le braconnage et les pratiques culturales inadaptées sont surtout
indexés.
Face à la pauvreté criarde des populations
riveraines, l'administration du parc, prenant la juste mesure de leurs besoins
et de la nécessité de les impliquer dans la gestion de ce
patrimoine, leur a concédé depuis 1989 une portion de la Zone
Cynégétique de la Pendjari, appelée Zone d'Occupation
Contrôlée. C'est
Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la Zone
d'Occupation Contrôlée de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari : analyses et prospectives
une bande sous forme de « V » le long des axes
routiers (Tanguiéta-Batia et Tanguiéta-Porga) où toutes
activités qui s'y mènent sont placées sous le
contrôle du CENAGREF. Mais qu'est-ce que la ZOC est devenue depuis plus
d'une vingtaine d'années d'exploitation avec la population riveraine ?
C'est à cette préoccupation que la présente étude
intitulée « Etat actuel de l'Occupation des Terres dans la
Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC) de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari au Bénin » tente de
répondre en recherchant les informations indispensables à sa
meilleure connaissance. L'objectif global visé est de faire le point des
différentes utilisations faites dans la zone d'occupation
contrôlée (ZOC) pour assurer la durabilité des
exploitations. Il s'agit de façon spécifique de :
+ Déterminer la superficie actuelle de la ZOC et
préciser ses limites;
+ Apprécier l'occupation actuelle des sols et les
stratégies utilisées;
+ Mesurer la diversité et la densité des
espèces ligneuses;
+ Evaluer l'empiètement exercé actuellement par les
populations eu égard à la
limite autorisée de la ZOC ;
+ Montrer quelques impacts de la ZOC sur la réserve et
vice versa.
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Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock
et TOHOUN S. S. D. Grâce
Réalisé et soutenu par do-REGO M. Eunock et
TOHOUN S. S. D. Grâce
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de la Pendjari : analyses et prospectives
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