IV.
2 LA RECRUDESCENCE DU RUISSELLEMENT EN VILLE DEBUTEMBO
A Butembo, on constate que les taux de ruissellement sont
devenus de plus en plus importants au cours des années, accru par les
imperméabilisations des aires domiciliaires. Cette dernière
décennie, le ruissellement sur les versants commence à
déclencher un processus de ravinement le long des routes mal
drainées ; encore à partir des endroits où le
ruissellement draine latéralement les artères routières,
provoquant ainsi des érosions de manières progressives. Un
taximan fut emporté par des ruissellements sur l'axe routier Rughenda-
centre-ville. Le corps de son client sans vie a été
retrouvé dans les ravins en aval du pont. Vingt-trois autres cas de
noyade enregistrés entre 2008 et 2009 à travers la ville ont
été en réalité causés par des ruissellements
torrentiels vers les bas des versants. Terrassés par des courants
torrentiels, tous les corps sans vie sont retrouvés dans la basse ville
à la fin des crues.
La hausse de ruissellement se confirme aussi dans une
augmentation de la récurrence et de la taille des inondations dans les
fonds des vallées telles en Londo Ces ruissellements sont à
l'origine des dambos vérifiés dans les vallées.
Le débit de pointe des eaux de ruissellement varie soit
par une augmentation de taux de ruissellement soit par une modification de la
configuration des précipitations. Dans ce dernier cas, deux options
théoriques semblent se mettre en évidence : soit il y a une
variable temps de la pluie élevée, ce qui peut entraîner un
grand ruissellement opposé qu'avant. Vu la longue distance de
connectivité talweg-crête, soit encore par l'intensité
croissante des pluies. Nonobstant, ces deux possibilités peuvent se
produire conjointement.
Le rôle du changement climatique est assez restreint
comparé à celui du changement dans l'utilisation des sols. Aussi,
à Butembo, rien n'indique de changements drastiques dans le
régime des précipitations annuelles entre 1957 et 2010, mais une
tendance générale à une légère diminution
dans le temps est manifeste. Cela correspond à une tendance
statistiquement insignifiante au niveau régional. Cette tendance
à long terme masque une succession d'oscillations de court terme, dont
les plus récentes comptent une période sèche de 2000
à 2005 avec une moyenne des précipitations annuelles de 1185 mm,
et une période humide de 2006 à 2010 pour laquelle les
précipitations annuelles moyennes s'élèvent à 1453
mm (M Sahani).
Le remaniement de l'usage du sol engendre une housse du
coefficient d'écoulement. L'effet négatif de la
déforestation sur l'infiltration et l'alimentation des sources a
été montré pour plusieurs zones forestières au
Rwanda (Rwilima&Faugère, 1981). Mais il va de soi que les
augmentations de vitesses de ruissellement les plus importants sont à
prévoir dans les villes à cause des imperméabilisations.
Comme vue sur la figure 28, l'aménagement des artères
changer le rythme naturel des écoulements superficiels. Les routes
(figure 28), caniveaux et les fossés perturbent le drainage naturel,
pouvant concentrer les eaux de ruissellement dans les endroits où il n'y
avait pas de problème avant, ils donnent une quantité
énorme au bassin topographique.
Figure27 .désorientation des eaux par les routes.
a) courbure de Kikungu,
La figure 28 présente des petites marmites
témoignant du ruissellement puissant sur les versants à Kisingiri
(a) et à Vulumbi, cellule Kikuluba (b).
En outre, telles marmites participent à la
sédimentions des métaux lourds tels le Sn, Nb, Fe, ... qui
pourront être extrait comme alluvionnaires.
Figure 28 : a,b,c,d )Les marmites sur les
versants de Kisingiri et de Vulumbi, cellule Kikungu; e) écoulements
torrentiels sur la confluence dans Kimemi à Rughenda au nord de
piste.
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