IV.3 L'EFFET DE L'URBANISATION SUR LA DISPONIBILITE EN EAU
SURLES COLLINES
La turbidité peut être importante dans les
aquifères karstique. Elle occasionne des désagréments dans
l'aspect de l'eau et sa saveur (goût de terre). Les pics de
turbidité suivent les fortes précipitations. Les eaux de
ruissellement chargées de particules argileuses et d'autres
matières indésirables s'engouffrent dans les bétoires. La
vitesse de circulation de l'eau dans le réseau souterrain en crue ne
permet pas leur décantation; de plus des particules
déposées précédemment sont arrachées aux
cavités et augmentent la charge en suspension que l'on retrouve à
l'exutoire.
Tout aménagement augmentant le ruissellement
superficiel et l'érosion des sols accentue la turbidité:
remembrement agricole supprimant les haies et talus, pratiques agricoles
laissant les sols à nu pendant l'hiver, drainages des eaux
superficielles vers les gouffres et bétoires, comblement des mares
stockant les eaux de ruissellement.
Les sulfates contenus dans l'eau souterraine sont fournis par
la dissolution du gypse. Le gypse est un sulfate de calcium hydraté qui
est faiblement soluble (7 g/l dans les conditions normales). Les nappes de
l'Eocène ont des teneurs fréquentes comprises entre 25 et 100
mg/l mais qui peuvent localement dépasser 250 mg/l (valeur limite
admissible, voir paragraphe 4) et même 1 g/l dans les formations à
veines de gypse,
valeur qui rendent cette eau non potable. Les nappes captives
en terrains calcaires sont moyennement à très sulfatées
(30 à 200 mg/l, parfois supérieures à 250 mg/l).
L'urbanisation affecte énormément
l'écoulement superficiel des eaux. L'infiltration et l'alimentation de
la nappe phréatique sont de moins en moins épaisses.
L'emplacement topographique des routes par rapport aux pentes définit
l'action néfaste des écoulements de surface. Les artères
occasionnent des ravinements progressifs. L'incision créée par
cette érosion progressive, lorsqu'elle accède à la nappe
phréatique, va sensiblement abaisser le niveau atteint par cette
dernière déjà affectée par une sous-alimentation
liée à une très faible infiltration. Il va s'ensuivre un
abaissement accru avec des répercussions sur la disponibilité en
eau dans les collines.
IV.4 L'EFFET DE L'URBANISATION SUR L'EROSION PAR LE
RUISSELLEMENT DES VERSANTS
L'analyse de la situation àdifférents niveaux
permet de conclure en ces termes :
1) Par leur propre longueur et largeur, la route qui est dans
l'axe de l'écoulement naturel sont conductrices des eaux de surface et
accélèrent les transferts d'eaux sur les pentes en exacerbant la
torrentialité.
2) Celles qui sont perpendiculaires à l'axe de
l'écoulement agissent comme des obstacles et dans les conditions
particulières, en créant une cuvette artificielle, elles
fonctionnent en corniche. Par le relâchement des eaux en aval de
celles-ci, un ravinement progressif se produit.
Ces cas traduisent la réorientation des eaux
gravitationnelles et donne une indication des risques collinaires qui sont
susceptibles de perturber de façon inacceptable la structure urbaine
amorcée par les événements néfastes aux dambos
(figure 29). Si les écoulements de surface ne sont pas
gérés, ces images, cas typiques montrent comment des blocs
humidifiés suffisamment costaux continueront à surprendre les
riverains dans les zones collinaires où des cas de noyade à la
suite de torrentialité risquent de devenir courants.
Il convient de noter que au moins un quart de la ville est
bâtie dans une cuvette, sur ce, sous le phénomène de
l'anthropisation, est soumis à un drainage lié aux ravinements
très marqués dans le paysage urbain. Les risques liés au
rabattement de la nappe phréatique et drainage des zones ayant des
tourbes sont multiples :
- Entrainement des particules fines lors du drainage avec
indice de vides et augmentation de l'angle de cisaillement d'ou glissement,
- Réduction de la capacité portante du sol. Dans
le cas de sols de type limoneux, argileux ou tourbeux, la diminution de la
teneur en eau se traduit par une fluctuation de volume pouvant conduire
à des tassements présentant des risques pour la stabilité
des édifices et charges situés à proximité. Ces
tassements varient en fonction de la nature du sous-sol, du chargement initial
en surface et de la hauteur rabattue consécutive au drainage qui peut
exercer dans certains cas une influence sur une auréole de plusieurs
mètres à partir de la zone sollicitée.
Ainsi, des études géotechniques s'avèrent
indispensables en vue de définir un mode de fondation approprié
et garantir un aménagement durable.
(http://www.territorial.fr/PAR_TPL_IDENTIFIANT/35936/TPL_CODE/TPL_ACTURES_FICHE/PAG_TITLE/Cons%E9quences+d'un+rabattement+de+la+nappe/302-actu.htm)
consulté le 6 août, 2011.
Figure29 : Catastrophes naturelles des dambos
bubolais : a) couche de sable et goethite jaunatre le long de Wayimirya,
b)blocs aux vallées, c) chutte des blocs entre une confluence, d) vue de
deux ravins serrés par 20m à Wayimirya, e)corrosion de la
méandre courbure, f) bloc exposé à l'érosion,
i)glissement des pots sur Wayimirya.
Pour éviter ce genre des risques naturels au niveau des
vallées, les paysants pratiquentla plantation des antiérosifs
végétaux dans le dambo comme illustre la figure 30.
L'enfouissement de s fondations jusqu'au bed rock serrait la meuilleur.
Fig30: un anti érosif sur le dambo de
Kibangu
De nombreux corps minéraux, toxiques ou non, produits par
l'industrie et utilisés par l'agriculture peuvent être des
polluants ponctuels des nappes: chlorures, sulfates, cyanures, sels
d'arsenic... En Alsace, l'exploitation de la potasse a produit la pollution par
les chlorures et les sulfates de l'eau des nappes. Les activités d'une
usine chimique à Chauny (Aisne) depuis 1820 jusqu'à 1985
àlaissé un sol pollué à forte teneur de chrome,
cadmium, cuivre, plomb et arsenic interdisant tout exploitation de la nappe
sous-jacente.
Les micro-organismes sont peu nombreux dans les eaux de nappe du
fait des conditions généralement anaérobies et des faibles
quantités de nutriments disponibles. Le transfert de matière
organique dans la nappe favorise leur prolifération. Les milieux
fissurés, surtout karstiques, présentent des conditions
favorables à la survie et la multiplication des germes:
pénétration facile de matière organique, conditions
aérobies, pas de filtration. Les germes pathogènes sont
généralement associés aux coliformes et streptocoques
fécaux: la présence de ces derniers indique une pollution par les
eaux vannes, les eaux de station d'épuration, les rejets
d'élevages industriels... et la possibilité d'occurrence de
germes pathogènes.
( Mirsily.G, 2004).
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