3.1.5.3 Pêche
En zone rurale, la pêche est une activité
très marginale mais se pratique régulièrement le long des
cours d'eau (Boumba, Bek, Apom et Gbwogbwo). Les populations natives pratiquent
régulièrement la pêche en amont des rivières qui
inondent périodiquement les clairières marécageuses
(baïs) à l'intérieur et hors (UFA 10 015) du PNBB pendant la
première moitié de la grande saison sèche
(décembre-janvier). En période de décrue et
d'étiage, la pêche à barrages (à l'écope et
à la nasse), surtout pratiquée par les femmes et les enfants est
une activité traditionnelle très appréciée. La
production (poissons, crevettes, moules, huîtres, crabes, tortues etc.)
est en quasi-totalité autoconsommée. Elle représente un
complément alimentaire non négligeable. Certaines espèces
(Dalophys sp., Malapterus electricus, Pollimyrus kingsleyae, Nannochromis
candifacsiatus) sont utilisées en médecine
traditionnelle.
Les ethnies natives de la région du Sud-Est Cameroun
n'ont pas dans l'ensemble développé une tradition de pêche
dans les grandes rivières pourtant abondantes et poissonneuses (Sangha,
Ngoko, Boumba, Bek etc.). Il existe cependant quelques exceptions : les
minorités ethniques Sangha-Sangha et Bakwélé (Essel)
vivant le long de la Ngoko pratiquent la pêche en pleine eau tandis que
le long de la Sangha, les Kaka pratiquent la pêche à la nasse en
barrant les embouchures des marigots et des petits confluents. Toutefois ce
sont surtout les immigrants Ouest-africains et les ethnies Centrafricaines qui
exploitent les ressources halieutiques de ce secteur fluvial frontalier. A
proximité des sites industriels forestiers, quelques immigrants
pratiquent la pêche commerciale mais leur faible nombre ne permet pas de
garantir un approvisionnement suffisant et régulier (Hecketsweiler
et al., 2001.).
3.1.5.4 Cueillette
Sur 131 espèces végétales ligneuses
identifiées dans la région de Lobéké qui est
voisine à celle de Boumba-Bek, 41 font partie de la pharmacopée
Baka (Kenfack et Fimbel, 1995). Une enquête ethnobotanique
effectuée auprès des populations des villages de l'axe
Kouméla-Nguilili (Gwet, 2003) fait état de l'utilisation de 584
espèces végétales (arbres, herbes et lianes) ; dont 28,8 %
pour l'alimentation, 17,8 % pour l'équipement, 15,7 % pour la
construction et 37,7 % pour la médecine traditionnelle. Il
apparaît dans l'ensemble que 22,6 % de ces espèces sont uniquement
récoltés dans la zone agroforestière située entre
le PNBB et le PNL. Les ignames sauvages (7 espèces) y sont aussi
récoltées. Les écorces, les graines et les fruits secs de
beaucoup d'espèces végétales de la région sont
exploités et commercialisés par la population locale. On peut
citer Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotii, Tetrapleura
tetrapleura, Gnetum africanum, Afromomum dalzeillii, Cola spp., Baillonella
toxisperma (Ekobo, 1998).
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