2. Impact de la politique monétaire sur le
marché du crédit
La politique monétaire a un impact plus grand sur la
croissance lorsque le crédit bancaire constitue un déterminant
important des décisions de consommation et d'investissement des agents
économiques. C'est pourquoi il est important d'analyser les
déterminants d'offre et de demande de crédit au sein de
l'économie indienne.
A. Les déterminants de l'offre de
crédit
Du côté des banques, plusieurs facteurs
déterminent leur intérêt à distribuer du
crédit aux agents économiques. En effet, l'activation des
instruments de la politique monétaire par la banque centrale influence
positivement ou négativement l'offre de crédit par les banques
commerciales. Par exemple, une hausse du taux directeur de la RBI se traduit
par une baisse des dépôts et des avoirs des banques commerciales.
Cela les conduit à réduire le volume de crédits
accordé à l'économie nationale puisque par
hypothèse elles ne peuvent pas compenser la baisse de leurs
réserves auprès de la banque centrale. De plus, les banques ne
sont pas des intermédiaires passifs de la politique monétaire
comme cela l'a précédemment été souligné.
Depuis les travaux de Stiglitz et Weiss (1981), il est reconnu que les banques
peuvent rationner le crédit selon le degré de risque de leur
clientèle. En effet, au-delà d'un certain seuil, une hausse du
taux d'intérêt peut se traduire par une hausse du nombre
d'emprunteurs dits « très risqués ». Dès lors,
il vaut mieux rationner le crédit et limiter la hausse des taux. Ainsi,
lorsque le crédit bancaire n'est pas substituable par d'autres sources
de financement- c'est le cas pour les PME et PMI indiennes- le rationnement du
crédit affecte négativement la croissance économique.
Selon les caractéristiques propres à leurs
clients, les banques indiennes, publiques ou privées réagissent
différemment à leurs demandes de crédit (Bhaumik et
Piesse, 2008).
En effet, Bhaumik et Piesse ont montré que les banques
indiennes sont averses au risque avec un degré d'aversion plus
élevé au niveau des banques étrangères. Les banques
publiques entretiennent davantage de relations avec les petites et moyennes
entreprises, les firmes
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publiques et les entreprises rurales tandis que les banques
privées domestiques et étrangères ont un
intérêt plus accru pour les entreprises relativement grandes et
bien structurées. Dans ces conditions, une politique monétaire
restrictive se traduit pas une baisse drastique du crédit accordé
par le système bancaire à l'économie nationale.
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