La pollution de la lagune Ebrie: la berge lagunaire d'Abobo Doume( Télécharger le fichier original )par AGREY BARTHELEMY NOGBOU CERAP ET UNIVERSITE DE BOUAKE - DEESS EN ETHIQUE ECONOMIQUE ET DEVELEPPEMENT DURABLE 2012 |
CHAPITRE IILA THEORIE DES EXTERNALITES ET DE LA VALEUR DE LA VIE STATISTIQUE Dans ce chapitre, nous analyserons la théorie des externalités et la valeur de la vie statistique I. Théorie des externalités et les instruments de gestion de la pollutionLa théorie des externalités nous permettra de définir les externalités, de différencier les externalités négatives des externalités positives et enfin, d'analyser les instruments de gestion de la pollution. 1. Définition des externalitésCe concept a été introduit en 1932 par Pigou pour corriger l'incapacité du marché à prendre en charge les problèmes liés à la dégradation de l'environnement et à la répartition des revenus. Pigou le définit comme « un effet de l'action d'un agent économique sur un autre qui s'exerce en dehors du marché 29(*)». C'est la situation économique dans laquelle l'acte de consommation ou de production d'un agent influe positivement ou négativement sur la situation d'un autre agent non impliqué dans l'action, sans que ce dernier ne soit totalement compensé ou ait à payer pour des dommages/bénéfices engendrés (définie par Pigou 1932); défaut du marché. Pour élaborer des politiques environnementales qui prennent en compte les externalités, il faut donc, en théorie, déterminer le niveau optimal de production des externalités et mettre en place un mécanisme qui va contraindre (ou inciter) les agents économiques à l'atteindre. Le mécanisme peut agir ainsi sur : · Les moyens techniques de l'entreprise à travers des instruments réglementaires qui imposent à l'entreprise des normes techniques ou d'émissions ; · Les moyens financiers de l'entreprise à travers des instruments économiques qui font reposer le coût des externalités sur les agents économiques à travers le principe pollueur-payeur (taxes et redevances) ou, plus récemment, le marché des permis d'émission ; · La stratégie de l'entreprise en lui proposant des approches contractuelles ou volontaires. Les politiques environnementales des pays développés sont basées sur le « principe pollueur-payeur », adopté par l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) en 1972. Selon ce principe, le pollueur doit supporter « le coût des mesures de prévention et de lutte contre la pollution », mesures qui sont arrêtées par les pouvoirs publics pour que l'environnement soit dans un état acceptable ». Ainsi, si c'est le « pollueur » qui doit supporter le coût des mesures de prévention et réduction de la pollution, c'est aux pouvoirs publics de définir le niveau de pollution de l'environnement qui soit « acceptable ». Ce choix implique un processus politique : En effet, il est impossible de quantifier de façon systématique et objective les coûts liés aux pollutions, à la dégradation (parfois définitive) des ressources naturelles et, à plus forte raison, le niveau « optimal » de production d'externalités. Le choix des instruments permettant d'atteindre ce niveau se fait également par processus politique afin de prendre en compte l'asymétrie d'information et de rapports de force entre les acteurs et d'arbitrer entre les différents effets redistributifs et les conditions de faisabilité des divers instruments possibles. Après avoir présenté la notion d'externalités, il en ressort que les externalités peuvent être aussi bien positives que négatives. * 29 CROZET, Yves. 1997. Analyse économique de l'Etat. Cursus. Paris : Armand Colin/Masson. 191 p |
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