La pollution de la lagune Ebrie: la berge lagunaire d'Abobo Doume( Télécharger le fichier original )par AGREY BARTHELEMY NOGBOU CERAP ET UNIVERSITE DE BOUAKE - DEESS EN ETHIQUE ECONOMIQUE ET DEVELEPPEMENT DURABLE 2012 |
B-Sources et les paramètres de pollution de la lagune Ebrié23(*)Les sources de pollution décelées sont les eaux usées, les rejets des industries, les ordures ménagères, les apports d'engrais et des résidus de pesticides, et enfin, nous évoquerons les différents paramètres microbiologiques et contaminants. 1-Les eaux usées Les eaux générées par le District autonome d'Abidjan sont principalement rejetées en lagune sans traitement, par l'intermédiaire du réseau d'eaux usées ou du réseau d'eaux pluviales. On estime que 45% de la population utilise des fosses sceptiques ou des latrines et que 25% n'ont aucun équipement d'assainissement. Une partie des rejets domestiques aboutit dans la lagune par ruissellement ou par vidange des fosses sceptiques ou des latrines.24(*) Le Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1998 fait état d'une population de l'ordre de 3,5 millions d'habitants. En se basant sur une charge en D.B.O.25(*) de 35 grammes par habitant et par jour, on peut estimer la charge des déchets domestiques aboutissant en lagune à 122,5 tonnes de D.B.O. par jour. 2-Les rejets des industries Une grande partie des industries du District autonome d'Abidjan rejette ses effluents dans la lagune sans épuration préalable ou après un traitement sommaire. Ces industries, localisées à Vridi26(*), à Treichville et à Yopougon, sont principalement des industries agro-alimentaires, métallurgiques, chimiques, textiles et de papier.27(*) Un autre type de pression, non moins important, sur l'environnement lagunaire concerne les activités maritimes et portuaires. 3-Les ordures ménagères Les populations du District autonome d'Abidjan déversent dans certains endroits, les ordures ménagères dans le réseau d'évacuation des eaux usées et des caniveaux. D'autres jettent les ordures directement dans la lagune Ebrié. Ces ordures sont charriées dans la lagune et accentuent la pollution de ce cours d'eau. 4-Les apports d'engrais et des résidus de pesticides En dehors de l'agglomération d'Abidjan, le lessivage intense des sols, lors de la saison des pluies, peut provoquer des apports d'engrais et résidus de pesticides utilisés dans les plantations villageoises et industrielles de cultures vivrières ou d'exportation. La Mé, l'Agnéby et le Comoé constituent un passage privilégié pour ces formes de pollution. 5-Les paramètres microbiologiques La microbiologie concerne l'ensemble des organismes vivants microscopiques (bactéries, virus, champignons, ...). Les bactéries communes du système digestif humain recherchées comme indicateurs de la contamination fécale de la lagune sont des coliformes fécaux, des streptocoques fécaux et des clostridium perfringens. En effet, le milieu aquatique est un réservoir privilégié de micro-organismes pathogènes tels que les salmonelles, les shigelles, les vibrions, les staphylocoques, etc. Mais, devant la difficulté d'isoler et d'identifier ces germes lors d'un suivi routinier, on recherche les bactéries témoins de contamination fécales qui sont normalement absentes des eaux non polluées. Les bactéries recherchées sont les coliformes totaux, les coliformes fécaux ou thermotolérants, les streptocoques fécaux et les clostridium sulfito-réducteurs.28(*) Par contre, les paramètres physico-chimiques (température, salinité, conductivité, pH, matières en suspension et oxygène dissous) permettent d'apprécier l'influence relative des apports de la mer et des fleuves. 6-Les paramètres contaminants Les paramètres contaminants concernent principalement la matière vivante (huitres), le sédiment et l'eau. Les paramètres recherchés dans le cadre du RNO ont été sélectionnés pour leur toxicité ou leur rémanence, c'est-à-dire, leur faculté de rester longtemps dans le milieu sans subir de dégradation. Il s'agit donc du mercure (Hg), du cadmium, du plomb, du zinc et du cuivre en ce qui concerne les métaux ; et sur la famille du DDT (DDT, DDD, DDE), du lindane, sur les polychlorobiphényles (PCB) et les hydrocarbures polyaromatiques (PAH) en ce qui concerne les contaminants organiques. * 23 CIAPOL, Réseau National d'Observation de la qualité des eaux de la lagune Ebrié, Document de synthèse de décembre 1992 - décembre 1998. * 24 Dufour et al. Les pollutions. In Environnement et ressources aquatiques de Côte d'Ivoire. Tome 2 : les milieux lagunaires, Durand et al. Editeurs de l'ORSTOM, Paris, 309-33. * 25D.B.O : Demande Biochimique en Oxygène; sigle désignant la demande biochimique d'oxygène nécessaire à la dégradation des matières organiques dans une eau. Voir DBO5. Une faible D.B.O. peut correspondre à un milieu biologiquement défavorable. * 26 Le Conseil de Ministre a été informé de la pollution depuis le 10 avril 2012, du plan d'eau lagunaire du canal de Vridi par une fuite d'hydrocarbure dont l'origine reste à déterminer. ( info@porteparole.gouv.ci: le conseil des ministres du 18-04-2012) * 27 Broche J., Perschet J. L. ,1983.Enquête sur les pollutions actuelles et potentielles en Côte d'Ivoire. In Réseau National d'Observation de la qualité des eaux marines et lagunaires en Côte d'Ivoire, Dufour Ph. Et Chantraine J. M. éditeurs. Paris, ORSTOM et Ministère de l'Environnement, 451 p. * 28 AFFIAN et al, Télédétection, vol. 2, n° 4, p. 233-242 |
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