II. PARTIE 2 : ADOLESCENCE EN FAMILLE D'ACCUEIL
Durant ces 30 semaines de stage, j'ai suivi notamment les
situations d'Amélie, Damien, Adrien et Jules en famille d'accueil. Tous
les 4 sont en pleine période d'adolescence, ils ont entre 13 et 15 ans
et leur placement est actuellement fragilisé en raison de leurs
comportements.
Cette deuxième partie répond à mes
questionnements :
- Combien d'adolescents y a-t-il dans l'équipe avec
laquelle je travaille ?
- Comment les enfants et leurs parents vivent-ils la
séparation ?
- Quel est le travail des familles d'accueil ?
- Qu'est-ce qui caractérise la période de
l'adolescence ?
- Comment est-elle vécue en famille d'accueil ?
Afin d'y répondre, je vais présenter une
étude de population effectuée au PFS. Les constats
dégagés permettront de s'interroger sur l'adolescence, et le
rôle des assistants familiaux, et de définir la
problématique de ce mémoire.
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II.1 - Étude de population
II.1.a - Méthodes utilisées
Pour réaliser une étude de population des jeunes
suivis par les membres de l'équipe, j'ai d'abord élaboré
un questionnaire auprès des deux éducatrices (cf annexe 1, p.61).
Il s'agit d'un tableau avec le nom de tous les enfants dont les
éducatrices suivent le placement. Les questions fermées et leurs
réponses (en gras) sont telles que :
- Age des enfants suivis par les éducatrices :
De 22 mois à 17 ans
- Cause du placement, problématiques des parents des
enfants accueillis :
Déficience/maladie psychiatrique (8)
Abandon/négligence/violences (23)
Dépendance alcoolique (8)
- Nombre de placements de l'enfant depuis la naissance :
De 1 à 3 placements différents
- L'enfant a-t-il déjà mis à mal son
placement actuel par le passé ?
question non pertinente
- L'enfant met-il à mal le placement actuellement ?
question non pertinente
- Efficacité du placement (de 1 très faible,
à 5 très bonne) :
question trop imprécise
Puis, j'ai posé 3 questions ouvertes à la suite
du tableau, et j'ai relevé les réponses des éducatrices,
qui sont les suivantes :
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- Pour les enfants qui ont déjà mis à mal
leur placement dans le passé (colonne n°4), quels moyens ont
été mis en place (par le PFS, la famille d'accueil, les parents
ou l'enfant) afin d'améliorer la situation de l'enfant ?
« Le meilleur outil est de sensibiliser la famille
d'accueil à vouloir dépasser ce qui ne peut être qu'une
crise passagère et à comprendre ce qui se joue si la crise est
au-delà du passager. On pourra mettre en place des relais, des
entretiens plus fréquents éventuellement la mise en place
d'un séjour en institution pour que l'enfant puisse évaluer
où il en est dans son parcours. »
- J'ai pu constater que le placement pouvait se fragiliser au
moment de l'adolescence. Qu'en pensez-vous ?
« Oui, à l'adolescence se jouent les
phénomènes d'appartenance et de l'identité.
»
- Pour vous, un placement en famille d'accueil doit-il
perdurer, et si oui, quels sont vos outils pour qu'il fonctionne à long
terme ?
« Les changements de famille d'accueil sont
préjudiciables le plus souvent. »
« Pour moi, la finalité d'un placement est
de durer, surtout si l'enfant y a passé de longues
années. »
Les deux éducatrices - sans se concerter - m'ont fait
remarquer que certaines questions n'étaient pas assez explicites, et
qu'il leur était impossible d'y répondre.
Cependant, j'ai établi des constats intéressants
avec leurs réponses sur les causes des placements. En
réalité, j'en déduis que les caractéristiques
d'états de dépendances ou de maladies psychiatriques,
entraînent des négligences, des violences ou un abandon de
l'enfant. Et c'est ce qui donne lieu au placement.
J'ai également étudié toutes les
dernières ordonnances de placement pour déterminer les dates de
naissance exactes des enfants, les droits de visites et d'hébergement,
et davantage de précisions sur les causes du placement et l'attitude des
parents envers leurs enfants. En croisant les données recueillies par
les professionnelles et mes recherches, voici ce que j'ai obtenu :
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