3. Effet du diplôme dans la réduction du
chômage
Déjà en 1971, Callaway a fait savoir que le
chômage des jeunes est causé par des sources diverses :
déclarations des responsables politiques, offices de placement
submergés par les candidatures des jeunes, employeurs exigeant des
qualifications plus élevées pour de nombreux postes.
Plusieurs autres études (Chardon, 2001 ; Green,
Mcltonsh & Vignoles, 1999 ; Forggeot & Gautié 1997 ; Affichard,
1981 & Freeman, 1996) montrent que le diplôme universitaire joue un
triple rôle : diminution du risque de chômage, facilité
d'accès aux emplois les plus qualifiés et les mieux payés.
Chaque année, cependant, la proportion des diplômés au sein
des jeunes actifs a eu tendance à s'élever, augmentant la
concurrence pour les emplois qualifiés.
Le diplôme universitaire protège moins qu'avant.
La majorité de jeunes interrogés par Safavian (1998) depuis
quelques années, disent qu'ils n'ont plus confiance en la valeur du
diplôme universitaire comme moyen efficace pour trouver du travail. Les
jeunes d'aujourd'hui font face à un marché du travail
dégradé par rapport à ce qu'ont connu les
générations précédentes. Le diplôme a perdu
sa valeur au fil du temps. Trois approches sont développées pour
comprendre les problèmes liés au chômage des jeunes
diplômés : la première est basée sur une norme
statistique d'adéquation entre diplôme et catégorie
socioprofessionnelle, la deuxième sur le sentiment de la personne
interrogée d'être employé ou non, la troisième sur
la valorisation relative des personnes, en termes de salaire, par rapport aux
personnes moins diplômées (Nauze et Magda, 2002).
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Dans la plupart des pays en développement, les jeunes
gens instruits représentent au moins 50 à 75% des chômeurs
complets. Néanmoins pour le cas de la RDC, les jeunes possédant
les diplômes acquis à l'étranger accèdent plus
facilement à des postes de responsabilité (emploi
qualifié) par rapport à ceux qui possèdent les
diplômes nationaux (Katanku, 2013). Le chômage, effet de la
sur-éducation, se retrouve être lié, dans
littérature internationale, au fonctionnement du marché du
travail et aux pratiques de gestion des entreprises. Il touche
particulièrement les débutants, notamment en période de
mauvaise conjoncture, et s'atténue au bout de quelques années
avec les premières promotions et mobilités professionnelles,
même si certains travaux sur une longue période montrent la
montée d'une composante structurelle du phénomène (Biret,
2008). L'inadéquation relève d'une autre logique car elle suppose
en général l'existence d'une relation univoque entre les
diplômes professionnels et les emplois organisés en
métiers. Si l'on admet que les savoirs professionnels sont peu
transférables d'une formation à l'autre, ne pas trouver d'emploi
adéquat ne peut conduire qu'à s'enfermer dans des emplois non
qualifiés, c'est-à-dire des emplois ne nécessitant pas de
savoir professionnel précis.
Toutefois, on remarque que le chômage à Kinshasa
serait plus élevé chez les diplômés
d'universités, qu'ils soient migrants ou non (Herderschee ; Mukoko et
Tshimanga, 2012). D'ailleurs, le taux de chômage serait même
croissant en fonction du niveau des études.
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