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Les déterminants du chômage parmi les jeunes diplômés d'universités de 20-24 ans dans la ville de Kinshasa. Avec interprétations statistiques et sociologiques

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par Joël Fumwakwau Kiniati
Université de Kinshasa - Licence 2015
  

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Section 2 : les déterminants du chômage des jeunes

Il existe plusieurs théories qui traitent des déterminants du chômage des jeunes. Parmi celles-ci, nous retenons la théorie de segmentation (Peek et Antolinez, 1977 ; Stabler, 1989 ; Ginding, 1991 ; Tannen, 1991 cités par Kouamé, 1997) comme

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critères de discrimination sur le marché du travail, par nature subjectifs, tels que le sexe, le statut migratoire, la province d'origine (tribu ou ethnie), la religion, etc.

Nous nous proposons ici de voir comment ces caractéristiques individuelles ont été traitées dans la littérature.

1. Effet des migrations dans le chômage

La porte privilégiée d'entrée à l'emploi des migrants arrivant en ville est le réseau relationnel, omniprésent dans le contexte de la migration africaine (Ouédraogo, 1987). A Kinshasa en 1981, 51% des migrants se déclaraient commerçant et la plupart exerçaient des professions non salariées (Lututala, 1987 cité par Antoine, 1995).

Toutefois, des études ont montré que le statut migratoire n'est pas un facteur discriminant pour l'accès à l'emploi (Revue actualité, 1995). Autrement dit, les chances de trouver un emploi formel des migrants et des non migrants ne seraient pas significativement différentes. Il se pourrait même que les migrants aient un accès plus facile à l'emploi urbain que les non migrants.

2. Effet du genre dans le chômage

Parmi les populations urbaines, les femmes en général seraient les plus défavorisées sur le marché d'emploi. Une explication de cette discrimination contre les femmes est donnée par la théorie du capital humain (Mincer et Polachek, 1974 cités par Anker et Hein, 1986). L'engagement en union des jeunes femmes constitue un frein dans l'accès à l'emploi car poussées par des contraintes familiales dont les nombreuses maternités et autres blocages structurels, elles doivent très souvent arrêter toutes les activités pour se confiner aux tâches ménagères, qui ne sont pas comptabilisées dans le système productif.

Avec le temps, les choses ont évoluées et les femmes sont des plus en plus présentes sur le marché de travail avec une augmentation rapide de leur taux d'activité entre 2005 et 2012 (59% en 2005 et 64,11% en 2012). Malgré cette augmentation, l'analyse a révélé que le taux de chômage serait plus sévère chez les jeunes et en particulier les jeunes filles (Rapports finaux des enquêtes 1-2-3 de 2005 et 2012).

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Une étude de la Banque mondiale sur « les facteurs démographiques et structurels » a conclu que la croissance de la population active sera inférieure à celle de la population totale. Ce qui indique que la population sera de plus en plus jeune et que si rien n'est fait pour créer des nombreux emplois décents, des situations explosives pourraient en résulter. Une autre révélation de la segmentation de cette population cible, est que les jeunes filles sont les plus exposées au chômage, conséquence de la faible scolarisation et des barrières socioculturelles.

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