2.2 Matériels et méthodes
Il a été procédé à
l'inventaire des macrophytes au cours de plusieurs missions scientifiques
pendant différentes périodes de l'année (saison
sèche et saison pluvieuse) particulièrement entre 1994 et 2001.
Les observations ont été menées dans les trois types de
zones humides suivantes:
1. Les abords immédiats de la rive gauche du fleuve
2. Le lac de Guiers et son canal d'alimentation, la
Taoué
31
3. Les zones basses inondables submergées plus ou moins
longtemps par le débordement des eaux ou constamment humides à
cause de la nappe souterraine superficielle
Les échantillons de plantes récoltés ont
été séchés pour la plupart et mis en herbier.
L'identification des espèces a été faite avec les Flores
du Sénégal (Berhaut, 1967 ; Berhaut 1971-1979 ; Vanden Berghen,
1988) et d'Afrique de l'Ouest (Hutchinson et Dalziel, 19541972). Pour la
détermination de certaines espèces, les herbiers du
Département de Biologie Végétale de l'Université
Cheikh Anta Diop (Dakar), de l'Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN), du
Muséum National d'Histoire Naturelle (Paris), et du Jardin Botanique
National de Belgique (Meise) ont été consultés.
La nomenclature botanique utilisée en
général est celle de Lebrun & Stork (1991-1997). Pour
Salvinia molesta D.S. Mitchell, nous avons adopté celle de
Johns (1991). Pour Azolla pinnata R.Br var. africana (Desv.)
Bak., Typha domingensis Pers, Bolboschoenus maritimus (L.)
Palla, Oxycaryum cubense Poeppig et Kunth, Schoenoplectus
Palla, Lemna aequinoctialis Welw. Nous avons suivi la
nomenclature de Vanden Berghen (1988).
Les familles sont classées dans l'ordre de la flore de
Berhaut (1967), genres et espèces se suivent dans l'ordre
alphabétique.
Pour les types biologiques, nous avons
utilisé la classification de Raunkiaer (1934) adaptée à la
zone tropicale où la saison défavorable correspond à la
saison sèche (Lebrun 1966 ; Trochain, 1966). Cette classification
distingue 6 formes biologiques de base, qui sont :
- Thérophytes (T): plantes annuelles dont seules les
semences subsistent à la mauvaise saison
- Phanérophytes (P): plantes vivaces avec des
bourgeons situés à plus de 50 cm de la surface du sol
- Chaméphytes (C) : plantes vivaces avec des bourgeons
situés à moins de 50 cm de la surface du sol
- Géophytes (G): plantes dont les bourgeons restent
enfouis dans le sol pendant la mauvaise saison
- Hémicryptophyte (H) : plantes dont les bourgeons
sont partiellement enfouis dans le sol
- Hydrophytes (Hy) : plantes aquatiques
A ces types fondamentaux, nous ajoutons à la suite de
Noba et al. (2004) :
- Parasites (Par) : pour les plantes parasites
Les plantes aquatiques, les hydrophytes, qui constituent la
grande majorité des macrophytes que nous étudions dans ce travail
sont difficiles à classer dans le système de Raunkiaer. Nous
avons
32
adapté à notre dition la nomenclature
proposée par Trochain (1966). Celle-ci se présente de la
façon suivante:
- les hélophytes (deux types) :
· Hélogéophytes (Hé gé) :
plantes dont les bourgeons sont dans la vase; l'appareil
végétatif est aérien;
· Hélothérophytes (Hé th) :
plantes amphibies annuelles; les graines subsistent dans la vase.
- les hydrophytes (quatre types):
· Hydrophytes nageants (Hyd na) : bourgeons et appareil
végétatif flottent sur ou dans l'eau;
· Hydrogéophytes (Hyd gé) : plantes
aquatiques vivaces fixées, subsistent sous forme de rhizome situé
dans le substrat et porteur de bourgeons;
· Hydrohémicryptophytes (Hyd hé) : plantes
vivaces aquatiques fixées, subsistent sous forme de souche portant des
bourgeons à la surface du substrat solide ou vaseux;
· Hydrothérophytes (Hyd th) : plantes aquatiques
fixées, subsistent sous forme de
graines ou de boutures à valeur de bourgeons.
Concernant la répartition géographique des
espèces (la chorologie), les principaux sigles proposés
par Lebrun (1969) et Vanden Berghen (1979) pour désigner
les différents groupes ont été utilisés :
- Cosm : espèces cosmopolites
- Pant : espèces pantropicales
- Pal: espèces paléotropicales
- Afr: espèces soudano- guinéo-zambéziennes
éventuellement aussi présentes en Afrique du
Nord et en Afrique australe
- As : espèces Afro-asiatiques
- Afram : espèces Afro-américaines
- Sz : espèces Soudano-zambéziennes
- Sahm : espèces Saharo-méditerranéennes
Il y a eu plusieurs tentatives de classification des plantes
aquatiques en fonction de leur forme de
vie (Hartog and Segal, 1964); une bonne révision a
été présentée par Sculthorpe (1967) et
Hutchinson (1975). Les catégorisations ont
été souvent basées soit sur la forme des plantes, le
milieu dans lequel elles grandissent ou se reproduisent, ou
encore sur les moyens de survie aux
33
conditions défavorables. Aucune des classifications
proposées n'ont eu une large acceptation, à cause probablement du
fait qu'elles comportent de nombreuses catégories et subdivisions.
Nous avons opté dans ce travail pour une typologie des
macrophytes suivant leur fixation ou non au substrat ainsi que le
développement de tout ou certains organes de la plante dans ou au-dessus
de l'eau. Elle est largement inspirée de Trochain (1966), Sculthorpe
(1967), Camefort (1996) et Cronk & Fennessy (2001).
Pour la systématique, la description, les indications
sur la répartition géographique et l'écologie des
espèces, nos principales sources d'information sont: les Flores de
Berhaut (1978 ; 19711978), de Hutchinson et Dalziel (1954-1972), la liste
énumérative de Lebrun et Stork (1991-1997), Vanden Berghen (1988
; 1991) et des résultats de différents travaux (Germain, 1965 ;
Hall B.H. and al., 1971 ; Jacobsen, 1983 ; Gopal and Sharma, 1990 ;
Cook, 1990 ; Montégut, 2003).
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