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à‰tude de la flore vasculaire, de la végétation et des macrophytes aquatiques proliférants dans le delta du fleuve Sénégal et le lac de Guiers (Sénégal)( Télécharger le fichier original )par Abou THIAM Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Doctorat dà¢â‚¬â„¢Etat ès Sciences Naturelles 2012 |
2.3 Résultats et discussion2.3.1 Composition spécifiqueLes espèces recensées sont présentées dans l'ordre systématique dans les 3 zones étudiées : fleuve Sénégal, lac de Guiers et les zones basses inondables (tableau 1). Les espèces sont sériées en monocotylédones, dicotylédones et ptéridophytes. Le type biologique et la répartition géographique de chaque taxon sont indiqués. Tableau 1 - Espèces recensées dans le fleuve, le lac de Guiers et dans les zones basses inondables Fleuve Lac de Zones basses Type Répartition Sénégal Guiers inondables Biologique Géographique MONOCOTYLEDONES ALISMATACEAE (1) 1 Limnophyton obtusifolium
(L.) Miq. + Hél th Pal 2 Pista stratiotes L. + + + Hy
na Pant 3 Hyphaene thebaica (L.)
Mart. + P Afr 34 4
35
36 PONTEDERIACEAE (3) 58 Eichhornia natans (Pal. Beauv.) Solms-Laub. + Hy na Pant 59 Eichhornia crassipes (Mart.) Solms-Laub. + Hy na Pant 60 Heteranthera callifolia Reichenb.ex Kunth + Hy gé Afram POTAMOGETONACEAE (2) 61 Potamogeton octandrus Poir. + + Hy gé Pal 62 Potamogeton schweinfurthii A. Benn. + + Hy gé Afr TYPHACEAE (1) 63 Typha domingensis Pers. + + + Hél gé Pal
37 79
38 FABACEAE4 (=LEGUMINOSAE) (23)
4 Suite à Spichiger (2000), nous incluons dans la famille des Fabaceae, les 3 sous familles constituées par les Caesalpinioideae, les Faboideae et les Mimosoideae. 39 MENYANTHACEAE (2)
40 Les investigations sur le terrain ont permis d'inventorier 151 espèces réparties dans 47 familles et 102 genres. La répartition systématique de la flore se présente ainsi (tableau 1) : - sur les 151 espèces, il y a 63 monocotylédones, 85 dicotylédones, 3 ptéridophytes; - les 102 genres se répartissant en 37 monocotylédones, 62 dicotylédones, 3 ptéridophytes; - et les 47 familles se subdivisent en 12 familles de monocotylédones, 32 de dicotylédones, et 3 de ptéridophytes. La répartition des espèces dans les 3 zones étudiées se présente ainsi (tableau 2) : - 91 espèces dans le fleuve, - 100 dans le lac de Guiers - et 129 espèces dans les zones basses inondables du delta. 41 La diversité spécifique paraît plus élevée dans les zones basses inondables, ensuite dans le lac et enfin dans le fleuve. Le nombre d'espèces et de genre des dicotylédones est plus élevé que chez les monocotylédones (tableau 2). Les mêmes ptéridophytes sont observées dans les 3 types de zones étudiées. La répartition taxonomique du nombre de genres et d'espèces par famille dans les 3 zones est présentée dans le tableau 2. Tableau 2 - Structure systématique de la flore
Légende : NE : nombre d'espèce Le pourcentage des espèces de dicotylédones est plus élevé dans les zones basses inondables, ensuite dans le lac et enfin dans le fleuve. La proportion des monocotylédones est pratiquement identique dans les trois milieux étudiés. Les 3 ptéridophytes ont été recensées également dans les trois types de milieux. Tableau 3 - Répartition des espèces en fonction des familles Zones basses Fleuve Sénégal Lac de Guiers Ensemble delta inondables
42 ARECACEAE
43 Sous total
Légende : NG : nombre de genres ; NE : nombre d'espèces Pour l'ensemble de la flore des milieux humides, la proportion est de 41,7 % de monocotylédones, 56,2 % de dicotylédones et 2,1 % de ptéridophytes pour les espèces; 36%, 60 % et 2% pour les genres; 25%, 68 %, 6 % pour les familles. Dans les monocotylédones, les Poaceae et les Cyperaceae sont les plus abondantes avec respectivement 26 et 23 espèces. Il est connu que les Cyperaceae présentent une diversité spécifique plus importante dans les zones rizicoles plus humides (Johnson, 1997). Les dicotylédones sont beaucoup plus représentées dans les zones basses inondables, ensuite dans le lac et enfin dans le fleuve. Le nombre d'espèces monocotylédones est pratiquement le même dans les 3 zones étudiée soit une quarantaine d'espèces. Il en est de même pour les ptéridophytes (3 espèces) (Figure 12). Fleuve Sénégal Lac de Guiers Milieux humides divers Zones basses inondables Nombre Espèces 140 120 100 40 80 60 20 0 Figure 12 - Grands groupes systématiques de macrophytes recensés dans les 3 zones étudiées 44 Les Pontederiaceae sont représentées par 3 espèces tandis que les Potamogetonaceae et les Najadaceae par 2 espèces. Les autres familles de monocotylédone : Typhaceae, Alismataceae, Araceae, Hydrocharitaceae, Lemnaceae et Commelinaceae ne comptent chacune qu'une seule espèce. Dans les dicotylédones, une trentaine de famille regroupe les 85 espèces. La famille des Fabaceae est la plus importante avec 23 espèces, puis suivent les Amaranthaceae (7 espèces), les Asteraceae (5 espèces), les Chenopodiaceae et Convolvulaceae (4 espèces), Oenothoraceae, Rubiaceae et Boraginaceae (3 espèces). Les autres familles sont représentées par 2 ou 1 espèce. Les 3 familles de Ptéridophytes observées sont toutes des plantes aquatiques exclusives et unigénériques. En comparant la flore macrophytique dans les 3 zones étudiées, la diversité des espèces paraît plus élevée dans les zones basses inondables (129 espèces), ensuite dans le lac de Guiers (100 espèces) et enfin dans le fleuve Sénégal (91 espèces). Le nombre de genres et de familles sont dans les mêmes proportions. Les différences floristiques observées pourraient être liées en partie à la vitesse des courants d'eau et à la salinité. Le mouvement des eaux est moins rapide successivement dans les zones basses inondables, ensuite dans le lac et enfin dans le fleuve. La zone amont du barrage, dans laquelle sont situés les sites étudiés, évolue vers un écosystème où les mouvements d'eaux deviennent de plus en plus lents. La plus grande diversité spécifique a été trouvée dans les zones basses inondables ; cela n'est pas surprenant compte tenu de la forte artificialisation et de l'hétérogénéité des ces milieux qui sont cultivées ou à en jachères, ensuite suivent le lac et enfin le fleuve. En 1933-34, dans la définition des groupements végétaux des milieux aquatiques au Sénégal, Trochain (1940) a effectué près de 53 relevés de la végétation dans le delta et le lac de Guiers. L'analyse de ces relevés révèle 79 espèces réparties dans 56 genres et 28 familles. Les Poaceae (23 espèces) et les Cyperaceae (18 espèces) sont dominantes. Dans un inventaire des plantes adventices des casiers de riz nouvellement installés à Richard-Toll, Adam (1960) a classé 29 espèces dans les plantes aquatiques, "sub-aquatiques" et les hélophytes. Dans les rizières de Camargues en France, Marnotte et al. (2006) ont inventorié 178 espèces parmi lesquelles 45 espèces sont des aquatiques. Les Poaceae et les Cyperaceae constituent également les familles dominantes en milieux aquatiques comme dans le delta et le lac de Guiers. 45 La végétation de la Niaye inondée aux environs de Kayar est caractérisée par la dominance de cinq espèces de Fougères et recèle des espèces rares et contient un nombre total d'espèces plus réduit que la Niaye simplement humide (Raynal, 1963). Des 3 genres de ptéridophytes aquatiques observés dans le lac de Guiers seul Marsilea est mentionné dans la flore du lac Tamna et de ses environs (Raynal, 1963). La faible représentation des ptéridophytes dans la flore a été observée dans d'autres régions humides en Afrique. En milieux aquatiques et humides au Niger, 4 genres et 4 espèces de ptéridophytes ont été mentionnés (Garba, 1985). En Côte d'Ivoire, 8 genres, 8 espèces ont été cités (Traoré, 1985). Les conditions en Afrique soudanienne et sahélienne ne sont pas souvent favorables au développement des ptéridophytes (Tardieu-Blot, 1953 ; Tardieu-Blot, 1957). Dans quelques mares temporaires du Sénégal Oriental, dispersées dans la savane des environs de Tambacounda, la plus part des espèces qui participent à la végétation palustre sont annuelles et on note l'absence de Bryophytes. Ces deux particularités caractérisent la végétation des dépressions humides ou inondées du Sahel et du Soudan (Vanden Berghen, 1990). L'alternance des saisons fait que ces substrats subissent, au cours de l'année, une phase de dessèchement intense et une phase de végétation active. Très peu d'espèces sont communes entre la flore de ces pièces d'eau alimentées uniquement par les eaux de pluies et se développant sur un substrat plus acide qu'au lac de Guiers et s'asséchant plus ou moins rapidement pendant la saison sèche. Dans le parc du Niokolo-Koba, il a été dénombré dans les mares, marécages et prairies humides et savanes herbeuses des vallées, 160 espèces relevant de 106 genres et 43 familles (Schneider et Sambou, 1975). Le nombre de genres est quasiment le même pour les monocotylédones et les dicotylédones. Les familles dicotylédones (26) représentent près de la moitié du nombre total des familles (43). Il en est de même pour le nombre d'espèces avec 76 espèces dicotylédones et 83 espèces monocotylédones et 1 espèce de ptéridophyte. L'inventaire des herbacées dans le complexe écologique du Niokolo Badiar a indiqué par ailleurs 230 espèces réparties dans 131 genres appartenant à 40 familles (Sarr, 1997). Dans la florule herbacée du parc, il y a une nette dominance des espèces graminéennes représentées par 92 espèces regroupées dans 51 genres. Les Poaceae annuelles sont plus abondantes et sont représentées par 51 espèces, 31 genres tandis que les Poaceae vivaces font 23 espèces appartenant à 18 genres (Sarr, 1997). Toutefois, si certaines espèces autochtones comme Azolla africana peuvent être conservées et utilisées comme engrais vert en riziculture par exemple, en revanche d'autres comme Salvinia molesta, espèce introduite devenue invasive dans le delta, provoquent d'importantes nuisances sur 46 les activités et les conditions de vie des hommes et constituer un frein à l'exploitation des ressources. Aussi un contrôle et une gestion rigoureuse d'introduction de nouvelles espèces dans ce type de milieu particulier doivent-ils être mis en oeuvre. |
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