III.8.PALUDISME SUR GROSSESSE ET POIDS DE NAISSANCE
Dans 55% des cas de paludisme sur grossesse, les
nouveau-nés ont un poids inferieur à 2500gr et dans 45% des cas
restant les nouveau-nés ont un poids supérieur à 2500gr
(tableau VIII).
Le faible poids de naissance associé au
paludisme a des causes différentes en
fonction des différents contextes
épidémiologiques. Dans les régions
holoendémiques,
une infection précoce au cours de la grossesse est
associée à un retard de croissance intra-utérine alors
qu'elle est associée à l'accouchement avant terme dans la
grossesse tardive
[41].
Toute fois, plusieurs de ces observations et de ces
hypothèses font l'objet de sujets de recherches supplémentaires.
Des élévations significatives du taux de cytokines Th1 dans le
placenta humain ont été positivement corrélées avec
le retard de croissance intra-utérine et la prématurité
[39].
Par exemple, l'IFN- et le TNF- étaient significativement
plus élevées chez les primipares qui accouchent de
bébé de faible poids à la naissance dans une région
du Kenya endémique pour le paludisme [14].
Ces données sont en accord avec celles de l'étude
de Moormann réalisée au Malawi en 1999 [34] pour laquelle une
induction des cytokines Th1 était corrélée chez des
primipares infectées par P. falciparum ayant un retard de
croissance intra-utérine.L'infection dans le premier ou le second
trimestre dela grossesse abouti communément au retard de la croissance
intra-utérine alors quel'infection tardive sévère provoque
plus la prématurité que le retard de croissance
àl'accouchement [45].
III.9.PALUDISME SUR GROSSESSE ET
PRONOSTIC MATERNO-FOETAL
La mortalité foetale du paludisme sur grossesse est de
10% sur un effectif total de 40 cas (tableau IX).
Dans une étude effectuée a Nyakunde en RDC on
estime le risque de mort péri natale a 12,4%, la mort néonatale a
7,2%.[24,36]
Au soudan, le paludisme reste le facteur déterminant de
la mort néonatale[46]
III.10.PALUDISME SUR GROSSESSE ET TRAITEMENT RECU PAR
LES GESTANTES
La quinine est le médicament le plus
utilisé au cours du paludisme sur grossesse avec 67,7% des cas
traités par cette molécule suivi d'Artesunate amodiaquine avec
25% des cas, enfin la Sulfadoxine pyriméthamine avec un taux de
7,5%.(Tableau X).
Soixante-douze virgule cinq pourcent des patientes ont eu au
moins une visite anténatale. Or 37,5% seulement ont reçu au
moins une dose de traitement présomptif intermittent par la
Sulfadoxine-Pyriméthamine. Le taux de suivi prénatal et la prise
d'au moins une dose de Sulfadoxine pyriméthamine est faibles avec
respectivement 27,5% et de 22,5% avec un risque accru de paludisme.
Dans une étude faite a l'hôpital
général de référence de Panzi montre que c'est la
quinine qui est le médicament antipaludique le plus utilisé chez
les gestantes paludéennes avec une fréquence de 54% contre 16%
pour la Sulfadoxine pyriméthamine (fansidar) et 30 % pour Artesunate et
amodiaquine[49].
Le rôle protecteur de la prise d'au moins une dose de
Sulfadoxine pyriméthamine est bien établi actuellement par
plusieurs études récentes [38,7].
L'organisation mondiale de la santé, prouve que
l'utilisation de l'amodiaquine est un médicament de choix en cas
d'absence de résistance et que la quinine ne reste que le
médicament de l'accès grave et de l'urgence [38].
Les moustiquaires imprégnées d'insecticide
assurent une protection supplémentaire. Son taux d'utilisation
était très élevé dans notre étude avec 85%
d'utilisatrices. Cela peut suggérer aussi une bonne connaissance du
rôle des moustiques dans la transmission du paludisme chez nos femmes
enceintes.
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