Section 3 : Fonctionnement du
système bancaire ivoirien
Le système bancaire ivoirien qui compte 20 banques et
un établissement financier est le plus important de la Zone de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Il comprend non
seulement une composante importante de banques filiales d'institutions
étrangères mais aussi des banques locales et des banques
spécialisées dans des secteurs d'activités bien
précis.
Le système bancaire ivoirien se compose d'une Banque
Centrale et de banques commerciales (appelées aussi banques secondaires,
banques ordinaires, privées, ou tout simplement banques). Ainsi que nous
allons le voir, chacune des deux parties a un rôle bien
spécifique.
La Banque Centrale
Au coeur du système bancaire se trouve la Banque
Centrale. La Banque Centrale agit dans le cadre d'une mission
spécifique ; elle est chargée de veiller sur la monnaie, le
crédit, et le bon fonctionnement du système bancaire.
La Banque Centrale est la banque des banques, et toutes les
banques commerciales y possèdent un compte qu'elles sont obligées
de provisionner (réserves obligatoires). C'est à partir de ces
comptes qu'elles vont pouvoir quotidiennement compenser les chèques et
paiements électroniques de leurs clients.
Si une banque commerciale n'a pas assez de liquidités
(monnaie immédiatement disponible), elle peut s'en procurer sur le
marché monétaire auprès d'autres institutions
financières privées, ou directement auprès de la Banque
Centrale. Un rôle important de la Banque Centrale est donc de refinancer
les banques commerciales, c'est à dire de leur fournir des
liquidités (de la monnaie scripturale) en "prenant en pension" des
actifs en leur possession (bons du Trésor et créances
privées de qualité).
Ces refinancements sont le plus souvent d'une durée
très courte, de un à quelques jours. La monnaie ainsi
créée disparaît dès son retour à la Banque
Centrale à la fin de la prise en pension.
Ce refinancement n'est pas gratuit, et son taux
d'intérêt est déterminé par la Banque Centrale. Ce
taux est fixé en fonction des risques concernant la stabilité de
la monnaie, ainsi qu'en fonction des besoins de liquidités des banques
commerciales. Une menace d'inflation incitera la Banque Centrale à
remonter les taux, alors qu'un besoin de liquidités tendra à les
faire baisser.
En cas de crise de liquidités (manque de monnaie) sur
le marché monétaire, la Banque centrale se doit de créer
la monnaie nécessaire au bon fonctionnement du système bancaire.
Elle est le prêteur en dernier recours.
Les banques commerciales
Les banques commerciales collectent les dépôts
des ménages (des particuliers), des entreprises et des administrations
publiques. Ces dépôts sont en premier lieu les revenus des
ménages et les rentrées d'argent des entreprises, le plus souvent
directement versés sur les comptes de dépôts, ou
payés par l'intermédiaire de chèques ou carte de paiement.
C'est aussi l'épargne des ménages, déposée sur des
"comptes sur livrets", ou d'autres formes de placements utilisés surtout
par les entreprises en excédent temporaire de liquidités.
Cette masse de monnaie collectée n'est pas
conservée stérilement par les banques, mais est bien sûr
prêtée. Soit à leur clientèle habituelle, soit par
l'intermédiaire des marchés monétaires ou financiers.
Une partie de l'activité des banques est de servir
d'intermédiaire financier. Quand une entreprise ou l'Etat veut se
refinancer, il émet des titres qu'il vend par l'intermédiaire des
banques commerciales. Ces banques proposent ainsi à leur
clientèle, divers produits financiers, (actions de
société, obligations d'entreprises, bons du Trésor, ...),
ainsi que des services de gestion de ces produits.
Un autre rôle des banques commerciales, beaucoup moins
connu que les précédents, est de créer de la monnaie
scripturale.
|