II.3. LE CONCEPT
D'AGRICULTURE FAMILIALE
Le concept d'agriculture familiale a fait couler beaucoup
d'encre et la diversité de ses définitions nous conduit à
parler des agricultures familiales en mettant ici en focus sur l'Afrique de
l'Ouest, terrain de la présente capitalisation.
Les agricultures familiales... c'est avant tout une histoire
commune, un mode de relations sociales et également un choix de
société.
`'Des exploitations dont la taille permet une
répartition équitable des facteurs de production et limite leur
concentration, assurant ainsi la création ou le maintien d'emplois en
milieu rural et qui permet un revenu décent aux familles `' paysannes `'
(Banque M. 2008).
Le terme `' agriculture familiale'' n'est pas utilisé
partout.
L'appellation varie selon les contextes. En Europe, c'est le
terme agriculture paysanne qui est plus courant : la
confédération paysanne `' l'agriculture paysanne est une
agriculture dans l'intérêt de la société''.
Les agricultures familiales peinent à
bénéficier de financements et équipement adéquats
dans les différentes régions du monde, les décideurs
donnant les plus souvent priorité aux agricultures industrielles :
En Afrique Sub-saharienne : 80% des exploitations
familiales mais seulement 4 à 7% des investissements publics sont
consacrés à l'agriculture familiale, malgré les accords de
MAPUTO(2003) qui prévoient d'allouer 10% des budgets nationaux pour
l'agriculture.
Au Brésil, par exemple, le budget du ministère
du développement agricole, en charge de l'agriculture familiale, est de
5 fois inférieur à celui du ministère de l'agriculture en
charge de l'agrobusiness...
L'agriculture familiale ne va pas sauver le monde à
elle seule, mais elle est sans aucun doute, l'une des solutions possibles, car
elle dispose des véritables savoir faire, est déjà source
d'emplois d'une manière non négligeable et nourrit près de
70% de la population mondiale (Rapport Banque Mondiale, 2008).
L'agriculture familiale durable met l'accent sur la
diversité biologique et l'association des cultures. Elle s'appuie sur
les connaissances traditionnelles des populations, mais s'enrichie de
techniques et de technologies modernes qui limitent les intrants externes. A la
place des engrais et des pesticides chimiques de synthèse, l'agro
écologique utilise l'ensemble des énergies renouvelables et des
matériaux biodégradables disponibles dans le milieu, pour la
fertilisation des sols et utilise la lutte naturelle et intégrée
dans le contrôle des parasites des cultures.
II.3.1. MESURE DE LA
PRODUCTIVITE
Dans la littérature économique, la
première mention d'un indice de productivité est attribuée
à Morris Copeland en 1937 dans son ouvrage `' concepts of national
incombe `'.
Les premiers travaux d'importance pour mesurer le niveau et
les impacts ont cependant été amorcés quelques
années plus tard. Au début des années 40, plusieurs
économistes dont Timberger (1942) et Stigler (1947) se sont
intéressés à ces questions.
Plusieurs indicateurs peuvent être
développés afin de rendre compte de l'évolution de la
productivité. Les mesures unies factorielles et les mesures
multifactorielles constituent les deux principales catégories
habituelles utilisées pour tenir compte des différents
indicateurs (Gamache, 2005).
Les premiers mettent en relation la productivité avec
un seul intrant (travail, capital, terre). Alors que les secondes combinent
simultanément les effets de plusieurs intrants.
En d'autres termes, l'augmentation peut être
comparée à celle de tous les intrants ou juste à celle
d'un seul facteur de production à la fois (Kaci, 2006).
La mesure de productivité peut être
exprimée sous la forme d'une ration de productivité rapportant le
résultat obtenu (extrant) à la consommation constatée des
facteurs intrants. Il s'agit donc d'une mesure de rendement, soit par
exemple : intensité énergétique du PIB, rendement par
hectare d'une production agricole, etc. On peut mesurer également la
productivité par quantité d'énergie utilisée ou la
productivité d'une unité de production ou d'une chaine de
production.
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