CHAPITRE II : REVUE DE
LA LITTERATURE
II.1. REVUE DE LA
LITTERATURE
L'agriculture familiale domine largement le paysage agricole
mondial ; 43% de la population active mondiale est employée dans le
secteur agricole ; 60% en Afrique et Asie.
Et 3 milliards de personnes vivant d'agriculture familiale,
dont la moitié sur des petites exploitations (ROPPA, 2000 et 2001).
L'analyse de la productivité et efficacité dans l'agriculture
familiale a fait l'objet de plusieurs études empiriques que ça
soit dans les pays développés ou encore dans les pays en
développement.
Partant de plusieurs travaux, ces économistes pensent
à propos de productivité et efficacité dans l'agriculture
familiale pour améliorer la productivité globale, nous ne
citerons que les plus anciens, les récents et ceux qui traitent de
l'agriculture.
Une étude a été réalisée au
Sénégal et les résultatsmontrent que, l'agriculture joue
un rôle essentiel dans la vie socio-économique du
Sénégal. Elle procure l'alimentation de base à plus de 60%
de la population. Le secteur agricole, au sens large regroupe à lui seul
près de 70% de la population active et constitue l'unique secteur
d'activité de l'écrasante majorité des ménages en
milieu rural. Malgré ce grand poids social et économique, force
est de constater que l'agriculture ne contribue que peu au PIB national,
environ 17%.
Une enquête urbaine menée dans plusieurs pays,
dont l'Ethiopie, le Kenya, le Sénégal, La République -
Unie de Tanzanie et l'Ouganda (ERDI 1993) a montré que l'agriculture
urbaine a apporté une contribution significative à
l'approvisionnement alimentaire de nombreuses grandes villes. (KROISID, 2002,
p.149).
KANE (2010) a analysé les performances de production de
62 exploitations familiales agricoles pratiquant le système de culture
à base d'arachide et de maïs (EFA) de la localité de
Zoetelé au sud du Cameroun.
Après l'analyse de la productivité partielle des
facteurs de production utilisés grâce à une analyse
statistique, une analyse de correspondance multiple et une classification
ascendante hiérarchique, l'étude s'est terminée par une
analyse de l'efficacité technique des EFA à partir d'une
méthode DEA et un modèle TOBIT censurés pour
générer et identifier les facteurs d'efficacité technique
des EFA sont estimés à 0,446 lorsque les rendements
d'échelle sont constants et à 0,678 lorsque les rendements
d'échelle sont variables ; la surface en culture et la destination
de la production affectent négativement l'efficacité technique,
l'appartenance à une organisation paysanne et l'âge
améliorent celle-ci.
La notion d'exploitation familiale agricole trouve son origine
dans l'organisation de la production agricole en Europe (Bergeret et Dufumier,
2002 a). La principale caractéristique de celle-ci est la force de
travail qui est souvent de nature familiale en majorité. Cependant, il
est indispensable de préciser comme Gastel (1980)
que : « l'exploitation familiale agricole africaine est
une équipe familiale de travailleurs cultivant ensemble, au moins un
champ principal commun auquel sont alliés, ou non un ou plusieurs champs
secondaires, d'importance variable selon les cas et ayant leurs centres des
décisions respectifs. (Brossiers et al., 2007)».
Pour ce qui est de la République Démocratique du
Congo, il y a eu plusieurs études qui ont été
réalisées sur la productivité et efficacité dans
l'agriculture familiale. D'abord ECOCONGO, la plateforme numérique de la
RD Congo montre dans ses études que la Province du Nord Kivu est une
région agricole : l'agriculture occupe 70% de la population active,
les terres y sont très fertiles et les conditions agro-climatiques
permettent de cultiver tout au long de l'année.
On y cultive autant des cultures vivrières,
destinées à l'alimentation, telles que le manioc, le maïs,
le riz et la pomme de terre que de cultures de rente comme le café, le
thé, la papaye et le palmier à huile.
En RD Congo, l'agriculture familiale occupe une place
prépondérante, car, plus de 70% de la population vit de celle-ci
qui la nourrit à plus de 90% CN-AIAF/RDC (2014). En dépit de ses
grandes étendues de terres arables , son important réseau
hydrographique, sa diversité de climats, son potentiel halieutique et
d'élevage considérable, la RD Congo se classe parmi les pays
déficitaires en matière agricole et de sécurité
alimentaire. Cette situation fait suite à l'absence depuis plusieurs
décennies d'une politique agricole appuyée par une
législation susceptible d'impulser le développement. Une autre
étude a été aussi réalisé en RD Congo par
MUAYIOLA.K (2012), elle avait pour objectif d'analyser l'efficacité
technique des ménages producteurs des maniocs contraint par le
crédit et ceux n'étant pas soumis à des contraintes de
crédit aux plateaux de BATEKE. Il a utilisé le modèle DEA
en prenant successivement en compte les hypothèses de rendement
d'échelle constant (CRS) et puis variables (VRS), il a trouvé que
les ménages sous contrainte de crédit étaient moins
efficaces que ceux sous contrainte. Et le score moyen d'efficacité de
tous les ménages était de 0,27 (sous CRS) et puis variable (VRS),
il a trouvé que les ménages sous contrainte de crédit
étaient moins efficaces que ceux sous contrainte. Et le score moyen
d'efficacité de tous les ménages était de 0,272 (sous
CRS) et 0,318 (sous VRS).
Pour ce qui est de facteurs déterminent, il a
utilisé un modèle tronqué et a trouvé sous
l'hypothèse CRS que l'éducation du Chef du ménage,
l'appartenance à une société, le fait d'être
propriétaire de la terre qu'on utilise affectent positivement
l'efficacité technique. Et sous l'hypothèse VRS, la taille de la
ferme et tous les autres variables citées ci-dessous pour
l'hypothèse CRS affectent aussi positivement les scores
d'efficacité.
NUAMA (2006) a évalué l'efficacité
technique des agricultrices, des cultures vivrières de la région
du N'ZICOMODOE en côte d'IVOIRE et identifié les
déterminants. Il a utilisé la frontière de 458
agricultrices ( 301 de manioc et 157 ignames) à travers 19 villages.
L'analyse montre que ces deux cultures vivrières sont
plus performantes que celles de manioc avec respectivement un score
d'efficacité de 88% et 80%. Ce qui montre qu'il existe encore des
possibilités d'accroissement de la production sans aucun apport
supplémentaire d'intrants.
En outre, l'analyse des déterminants montre que la
taille du ménage, l'accès à la vulgarisation et au
crédit sont des déterminants majeurs de l'amélioration de
l'efficacité de ces agricultrices. Au vu de ces résultats, il a
recommandé à la structure de vulgarisation et de crédit
agricole d'intensifier leur soutien.
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