IV.1.2 SUCCESSION KABUYA WA DIKOMA
En second lieu, nous nous intéressons à la
succession KABUYA WA DIKOMA décédé en 1999.Nous nous
entretenons avec sa fille aînée KABEDI KABUYA, âgée
de 50 ans et résidant au N°2, Avenue BUPUEKELE, Quartier SNEL,
Commune de Dibindi.
A la question de savoir comment était organisée
la succession de son défunt père. Elle nous rapporte qu'avant de
mourir, son père avait testé oralement en disant
expressément que tous ses biens devaient revenir à ses sept
enfants, dont quatre filles et trois garçons. Dans ce même
testament, il avait chargé son frère TSHIKALA premièrement
de la gestion de tous ses biens à savoir cinq parcelles, deux magasins
de luxe au marché central de MBUJIMAYI et deuxièmement, de la
garde de ses enfants mineurs et ceux célibataires (mes trois petits
frères et ma soeur cadette).
Curieusement, l'oncle TSHIKALA nous dit la fille du de cujus,
quelques jours après la levée de deuil, informera la famille
qu'il ya eu vol dans les deux magasins. Version acceptée par tout le
monde bien que fausse.
Aux questions de savoir de quoi était constitué
son lot successoral et si ce dernier était au moins égal à
celui de ses cohéritiers, elle nous rétorque qu'elle n'a rien
eu.Après levée de deuil nous dit- elle, je suis rentrée
chez moi, car je suis femme mariée. Quant à mes autres
frères et soeurs, ils n'ont aussi rien eu, car nous croyions que ces
biens allaient faire l'objet d'une gestion parcimonieuse pour pouvoir assurer
l'éducation des orphelins mineurs. Mais à notre grande surprise,
l'oncle liquidateur a vendu l'une des nos parcelles sans notre accord et a
voyagé avec toute sa famille à Kinshasa.
A son départ, l'oncle paternel MUKADI a pris d'office
sa relève sans nous consulter, et ce, pour la simple et bonne raison
qu'en allant, son frère TSHIKALA lui a laissé la charge de mes
trois jeunes frères.
A son tour, en complicité avec l'aîné
d'entre les garçons, le deuxième liquidateur a aussi vendu une
autre parcelle, pour se partager l'argent avec mon jeune frère qui est
parti à la recherche de la vie à LUBUMBASHI, car disait-il, il
était fatigué de rester chez autrui.
A la question de savoir comment a- t- elle réagi
à cette unième vente à laquelle elle n'était pas
associée, elle nous répond qu'elle n'en peut rien, car son mari
lui demande de ne pas se mêler de ces histoires des successions. Ainsi,
pour elle, elle plaide que ses deux jeunes frères restants qui
continuent à étudier finissent vite les études et
reprennent la situation en mains et se partagent au besoin ces trois parcelles
restantes ensemble avec celui qui est à LUBUMBASHI à raison d'une
parcelle à chacun. Elle nous affirme que c'est la décision des
filles qui sont déjà toutes mariées, et n'ont rien
à gagner de la succession de leur père, aussi longtemps que les
garçons héritiers sont présents.
Voulant savoir s'il ya eu des mécontents à la
succession et si oui quel était le mobile de leur mécontentement,
elle nous rétorque qu'il y en a eu.En premier lieu nous dit- elle,
mamère a été chassée de la maison conjugale
lorsqu'elle a refusé d'être héritée par un jeune
frère à notre père. Elle a été heureusement
rappelée à Kinshasa, où elle vit actuellement chez son
jeune frère, alors que c'est elle qui vendait au marché les
articles de mon père et avait contribué grandement à sa
richesse. En deuxième lieu, nous les filles nous sommes
mécontentes parce que la succession de notre père est
complètementdépouillée par nos oncles alors que les
héritiers vont bientôt finir les études et en auront besoin
pour s'installer et se marier.
Interrogé sur la leçon qu'elle a tirée de
cette situation, elle dit qu'elle estime que quand une personne prend de
l'âge, elle doit muter ses parcelles aux noms de ses enfants et leur
mettre au courant de tout ce qu'il est entrain de faire, surtout là
où il garde son argent et ses biens de valeur.
Aux questions liées à la façon qu'elle
compte organiser sa succession et à sa connaissance sur la
réserve successorale. Elle nous dit ne rien connaître au sujet de
la réserve,et quant à l'organisation future de sa succession,
elle rétorque qu'elle n'est que ménagère et n'a rien
à laisser comme biens à ses enfants. Ellene compte que sur la
succession de son mariet veut qu'elle soit dévoluecomplètement
à ses enfants à l'exclusion complète de ses frères
et soeurs, qui ont leurs propres biens et ne s'occupent que de leurs enfants,
sans leur venir en aide même en cas de besoin.
Dans cette espèce, nous sommes en face d'une orpheline
de père qui croit curieusement qu'elle n'a rien à gagner de la
succession de son père qu'elle prétend revenir de droit à
ses frères.
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