WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Gestion du risque opérationnel par le contrôle interne au sein du secteur bancaire: cas de la société générale de Mauritanie

( Télécharger le fichier original )
par Oumar Sileye Diallo
Ehesicom - Master en audit et contrôle de gestion 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3. Conséquences et exemples du risque opérationnel

Bien qu'il ne soit pas toujours apparent ou directement identifiable, le risque opérationnel est responsable de nombreuses défaillances dans les établissements de crédit. Dans ce qui suit, on énoncera quelques exemples de catastrophes financières.

1.3. Conséquences du risque opérationnel

La notion de risque opérationnel apparaît de prime abord comme peu novatrice, dans la mesure où les banques n'ont pas attendu le comité de Bâle pour organiser leurs activités sous forme de procédures, et pour se doter de départements d'audit interne chargés de vérifier la bonne application de ces procédures. Toutefois, des défaillances spectaculaires, comme celle de la Barings, ont attiré l'attention des autorités de tutelle sur la nécessité de doter les banques de mécanisme de prévention et de couverture via la constitution de fonds propres dédiés contre les risques opérationnels. La mise en pratique prônée par le nombre croissant de réflexions consacrées à ce sujet consiste à considérer comme réalisation d'un risque opérationnel :

· Tout événement qui perturbe le déroulement normal des processus métier;

· Et qui génère des pertes financières ou une dégradation de l'image de la banque bien que cette dernière conséquence ait été explicitement exclue de la définition du comité de Bâle, elle n'en reste pas moins au centre des préoccupations.

Une gestion proactive du risque opérationnel, outre qu'elle permette de se conformer aux exigences du comité de Bâle, aboutit nécessairement à une amélioration des conditions de production : rationalisation des processus d'où gain de productivité, amélioration de la qualité d'où meilleure image de marque. En particulier une telle démarche permet de mettre en place des outils quantitatifs permettant de fixer aux équipes opérationnelles des objectifs mesurables en termes de réduction des risques opérationnels.

D'autre part la complexité et la technicité croissante des opérations, l'augmentation des volumes et le développement du temps réel réduisent de plus en plus le droit à l'erreur, quand le coût de l'erreur peut rapidement se chiffrer en centaines de milliers voire en millions d'Euros. Le contexte est favorable à une prise de conscience car les risques opérationnels deviennent, comme le risque de crédit et le risque de marché, une composante intrinsèque du métier bancaire.

La mise en place d'une méthode de suivi des risques opérationnels se heurte pourtant à de nombreux obstacles d'ordre psychologique ou organisationnel en interne. Enfin la direction elle-même peut avoir tendance à minimiser l'impact des risques opérationnels, car il y a toujours dans le risque opérationnel un côté  défaillance humaine, ce qui peut impliquer l'engagement des responsabilités des cadres dirigeants, tous aspects que l'on préfère occulter.

1.4. Exemples du risque opérationnel

v Cas du blanchiment

Le blanchiment a des effets défavorables pour les établissements de crédits du fait de l'instabilité des fonds provenant du crime organisé. Ainsi, de grosses sommes d'argent blanchi peuvent parvenir à une institution financière puis disparaître soudainement. Ce qui risque de poser des problèmes de liquidité par des retraits de fonds massifs de certaines banques. Le risque de blanchiment est d'autant plus fort que les opérations financières utilisées à cet effet s'effectuent dans un processus entièrement automatisé avec des opérateurs fictifs. Dans ce contexte, certains clients peuvent profiter de la dépersonnalisation de leurs relations avec l'établissement teneur de leur compte pour effectuer des opérations de blanchiment. Ce risque peut pourtant provoquer également une atteinte à la réputation, en effet des dysfonctionnements constatés dans une banque ou des incidents rencontrés peuvent ternir sa réputation et la déstabiliser. Tout ceci peut amener à un risque de contagion à l'encontre de la communauté bancaire et financière dans son ensemble, et avoir pour résultat un ralentissement du développement et de la croissance économique.

v L'affaire Société Générale

( ...) Le public, et lafinancepourtous.com comme les autres, n'en savait pas encore grand-chose. On sait juste qu'un trader aurait pris des positions extravagantes sur le marché des futures et que, quand la banque s'en est aperçue, elle a dû déboucler ses positions, ce qui a entraîné la perte de 5 milliards d'euros. Un  trader  c'est une personne qui intervient sur les marchés financiers, qui passe des ordres pour le compte de la banque pour laquelle il travaille. Dans un service d'arbitrage11(*), comme celui auquel appartenait le trader Jérôme Kerviel, on cherche à profiter des imperfections du marché. Si la loi de l'offre et de la demande joue à plein et si le marché est transparent, le prix d'un même bien, une action, par exemple, doit être le même partout. Toutefois, pendant une période intermédiaire, il y a des décalages entre le prix sur une bourse et le prix sur une autre bourse, dont profite l'arbitragiste. La différence entre les deux est souvent infime, il faut donc des volumes importants pour que l'activité soit rentable. Mais elle n'est pas en soi trop risquée dès lors que des achats compensent des ventes. Les arbitragistes n'ont pas normalement une position dite « directionnelle » (on mise sur la hausse ou la baisse d'un actif). Or, c'est précisément ce qui est, semble-t-il, reproché à Jérôme Kerviel : il aurait pris des positions à l'achat sur des montants très élevés (50 milliards d'euros), sans qu'elles soient compensées par une intervention de sens contraire. Le marché des futures, c'est le marché des contrats à terme. On fixe aujourd'hui le prix auquel on achètera demain, on parie sur l'évolution du prix d'une action ou d'un indice. En l'occurrence, le trader, semble n'avoir pris des positions que dans un sens et avoir parié sur la hausse de l'indice. L'évolution depuis le début de l'année ne lui avait pas donné raison ! Petite précision : les « futures » sont une des deux catégories principales de ce que l'on appelle les « dérivés », les « options » formant l'autre catégorie. Cependant, prendre une position, c'est prendre un engagement à l'achat ou à la vente. On est « long » (acheteur) ou « short » (vendeur) et par conséquent, déboucler sa position, ça veut dire vendre si on était acheteur jusque-là ou acheter si on était vendeur. En début de semaine, la Société Générale, constatant que son trader avait pris d'énormes positions acheteuses, a pris des positions inverses à la vente. Vendre en trois jours de telles quantités dans un marché en crise, c'était nécessairement perdre beaucoup d'argent. La perte aurait pu être encore plus grande si le marché avait connu la situation. Et réduite si la Société Générale avait mis plus de temps pour vendre et attendu que le marché remonte.

* 11 Arbitrage : C'est une opération financière assurant un gain positif ou nul de manière certaine. Il s'agit de profiter d'inefficiences temporaires de prix entre différents titres ou contrats.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"