1.2 LA REVUE DE LITTERATURE
Dans cette revue de littérature, nous traiterons les
aspects ci-après : approche conceptuelle ; la revue de la
littérature théorique et la revue de la littérature
empirique.
APPROCHE CONCEPTUELLE
Dans la littérature, plusieurs définitions ont
été données par des auteurs et institutions à la
politique agricole ainsi qu'à la sécurité alimentaire. Il
est question dans ce paragraphe de clarifier les différentes conceptions
de la politique agricole et la sécurité alimentaire.
1.2.1.1- La politique
agricole
La politique agricole en tant qu'ensemble de mesures de
politique économique spécifiques au secteur agricole consiste
généralement soit à soutenir la production agricole, soit
à inciter la production soit à stabiliser le marché ou
soit encore à combiner les trois. Ainsi, quels qu'en soient les
instruments, elle vise généralement deux principaux objectifs que
sont :
- Assurer la sécurité alimentaire ;
- Accroître la capacité de production du secteur
agricole soit pour développer le secteur industriel, soit pour
promouvoir les exportations, soit encore pour baisser les coûts de
production des autres secteurs.
Une politique agricole est un ensemble de
mesures d'interventions publiques qui portent sur la production agricole
nationale ou sur les importations et exportations de produits agricoles. Elle
se caractérise généralement par « un ensemble de
mesures réglementaires, dispositifs structurels, moyens financiers et
humains interdépendants, mis en oeuvre par la puissance publique pour
contribuer à la progression du secteur agricole » (Ribier 2008).
Pour Benkahla (2O10), les politiques agricoles concernent les
actions que mène directement l'Etat au niveau de ses structures
centralisées, ou au niveau des échelons
décentralisées, mais aussi les actions visant à orienter
le comportement des acteurs privés. Cette définition d'une
politique agricole « idéale » repose sur un certain nombre de
conditions qui ne sont que rarement réunies dans le contexte
africain.
Elle suppose : (i) qu'il y ait une cohérence globale
tout au long du processus de politique agricole, depuis le choix de la
stratégie, la formulation des objectifs spécifiques,
l'identification des instruments et mesures, leur mise en oeuvre et leur
évaluation, et qu'il y ait une cohérence avec les autres
politiques sectorielles menées (commerciale, environnementale, etc.) ;
(ii) qu'il existe des moyens inscrits dans la durée permettant de mettre
en oeuvre ces mesures, sans rupture dans le financement, de manière
à ce que la politique soit appliquée de manière stable.
Pour Josling et McCalla (1985), les instruments de politique
agricole peuvent être classés selon le niveau d'intervention
(à la frontière, à la consommation finale, à la
distribution, sur le marché du produit, sur le marché des
intrants variables, sur le marché des facteurs fixes).
Toutes ces définitions font apparaître l'Etat
comme étant le décideur d'une politique agricole, mais il n'est
lui-même qu'un des éléments du système
économique global. Les autres agents économiques, en particulier
les producteurs, jouent aussi un rôle déterminant dans la
réussite d'une politique.
Dans la problématique de l'accroissement de l'offre
agricole, aucun changement véritable ne pourrait s'observer sans les
producteurs. L'identification, la formulation et l'analyse des effets des
instruments de politiques agricoles doivent nécessairement prendre en
compte le comportement des ménages paysans (Sissoko, 1998).
Quant à l'instrument de politique,
c'est un moyen spécifique prévu ou utilisé par le
gouvernement pour atteindre ses objectifs (Mace, 1988). Il le distingue des
stratégies qui sont les orientations privilégiées par le
gouvernement pour réaliser ses objectifs.
Selon Benkahla, 2010 Il existe une large gamme d'instruments
auxquels les gouvernements peuvent avoir recours pour atteindre les objectifs
établis en matière agricole. Selon la nature des instruments, on
peut les classer comme suit :
ü Les transferts publics, incluant les
soutiens au prix et les soutiens au revenu, les taxes et subventions et les
politiques de stabilisation ;
ü La fourniture de biens et services,
incluant le financement et/ou la production, ainsi que les activités de
médiation ;
ü La réglementation incluant
l'établissement et le contrôle de règles, normes et labels
et la protection des droits de propriété au sens large.
Cette définition permet d'élargir la vision
traditionnelle des outils de politique mis en oeuvre, qui s'appuient dans
beaucoup de pays principalement sur des outils de transfert public (subvention
des engrais, aménagement de périmètres irrigués,
distribution de semences, etc.), facilement finançables et
évaluables dans le cadre de projets de développement. Les
instruments visant à fournir des biens et services (conseil agricole et
rural, médiation au sein des filières, services de recherche,
etc.) et à faire évoluer les cadres réglementaires
(système de gestion et de régulation foncière,
élaboration et contrôle du respect des normes sur les produits,
etc.) sont souvent moins bien appréhendés alors qu'ils sont
pourtant indispensables pour créer les conditions favorables au
développement des investissements dans l'agriculture. Plus complexes
à mettre en oeuvre, ils nécessitent l'implication des acteurs non
étatiques afin d'être pertinents (secteur bancaire, organisations
professionnelles, industries de transformation, collectivités locales,
etc.).
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