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Mesures de politique agricole et sécurité alimentaire au Bénin: cas des subventions d'intrants agricoles

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par Senghor LAGA
Université d'Abomey-Calavi - DEA/Master recherche 2015
  

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2.2.1.3- Analyse de l'évolution des exportations alimentaires.

De l'examen du graphique 3, on constate que de 1990 à 1994 les exportations alimentaires ont connu une légère stabilisation avant d'enregistrer un accroissement rapide jusqu'à atteindre son niveau maximal de 97.142.356.000 FCFA en 1997. Ces exportations ont brusquement chuté en 1998 pour venir à 20.938.545 FCFA soit une baisse de 99,97%. A ce niveau les exportations alimentaires sont restées à nouveau pratiquement constante jusqu'en 2006 avant de s'accroître jusqu'à 721300000000 FCFA en 2013.

Graphique 3: Evolution des exportations alimentaires

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de l'INSAE

2.2.1.4- Analyse de l'évolution comparée des subventions d'intrants agricoles et de la disponibilité alimentaire.

L'analyse du graphique 4 révèle que les subventions d'intrants agricoles sont quasi inexistantes dans les années 1990. Cela est dû à la politique de désengagement de l'Etat béninois à travers la Déclaration de Politique de Développement Rural (DPDR) des fonctions de production, de transformation et de commercialisation. Au cours de la même période, la disponibilité alimentaire est restée pratiquement stationnaire. Elle a varié entre 2000 et 2500 kilocalories par personne par jour. Ce qui est largement inférieur à la norme de 2600 kilocalories par personne par jours au minimum exigé par la FAO. Dans les années 2000, la tendance s'est légèrement renversée du fait de l'adoption d'une nouvelle politique agricole à travers l'élaboration du Plan Stratégique Opérationnel (PSO) comme documents de stratégie agricole qui vise particulièrement : (i) l'amélioration de la productivité agricole, (ii) les infrastructures rurales, (iii) la gestion durable des ressources naturelles, (iv) l'appui au développement des marchés agricoles et (v) l'administration et la gestion des services. En effet, les subventions ont évolué de manière irrégulière pour atteindre un maximum relatif de 7,1 milliards de FCFA en 2004. Au cours de la même année la disponibilité alimentaire ont atteint leur niveau maximal de 3591,51 ce qui est largement en dessous de la norme internationale. Il faut noter qu'à partir de 2004 que le Bénin a franchis la norme de 2600 kilocalories par personne par jours au minimum exigé par la FAO. Grâce au Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA) qui a permis en dehors des subventions accordées à la filière coton, la distribution aux producteurs agricoles d'intrants spécifiques aux cultures vivrières, les subventions ont fortement augmenté pour atteindre leur valeur maximale de 80,54 milliards en 2008. De nos jours, la baisse des appuis du PUASA aux producteurs agricoles au regard des contraintes budgétaires n'a pas permis à l'élan ainsi insufflé de se poursuivre. Le graphique 4 montre clairement que ces subventions ont fortement baissé et leurs valeurs ont tendance à égalé leurs niveaux initial avant PUASA.

Les statistiques descriptives sur ces variables (Tableau 1) révèlent que :

- De 1990 à 2013, la disponibilité alimentaire moyenne est de 2728,702kilocalories par personne par jour avec un coefficient de variation étant de 0,19. Cette moyenne est légèrement en dessous de la norme internationale. La probabilité attachée à la statistique de Jarque-Bera est  0,204027 ce qui est supérieure à 5%. Les disponibilités alimentaires suivent une loi normale. Il y a donc 80% de chance de prendre une bonne décision.

- De 1990 à 2013, la subvention moyenne est de 8,49 milliards avec un coefficient de variation de 2,57. La probabilité attachée à la statistique de Jarque-Bera est  0,000000 ce qui est inférieure à 5%. Les subventions ne suivent pas une loi normale au Bénin. Ce qui signifie que les décisions d'accorder un montant de subvention d'intrants agricoles au cours d'une année se prennent de façon hasardeuse.

Graphique 4: Evolution comparée des subventions d'intrants agricoles et de la disponibilité alimentaire

Source : Réalisé par l'auteur avec les données de la SONAPRA et de la FAOSTAT

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille