3.2.1.7 Le faible taux de
desserte en énergie
L'émergence est un phénomène qui requiert
une utilisation importante d'énergie, car indispensable pour faire
fonctionner les centres de production. En RDC, l'énergie
électrique, qui devrait pourtant être une formalité en
plein XXIème siècle, est une denrée rare. On estime le
taux de desserte en énergie électrique à moins de 15% dans
le pays. Autant dire que la majeure partie du pays ne bénéficie
pas convenablement de cette énergie, pourtant indispensable pour la
production de richesses. On voit bien que c'est une des conséquences
directes des incapacités constatées dans la gestion des
entités chargées de la production d'énergie. Comment
lancer des projets d'industrialisation sans amélioration au niveau des
sources d'énergie ? Le manque d'électricité augmente
les coûts d'exploitation des entreprises dans le pays, car pour pallier
l'absence d'énergie électrique, il faut se munir des groupes
électrogènes coûteux. Pour tenter de résoudre ce
problème, la SNEL a donné la possibilité aux entreprises
de se raccorder à des cabines de courant privées. Mais il est
évident que ce n'est pas une mesure qui va résoudre le
problème sur le long terme. Il s'agit donc d'un obstacle de taille sur
la route de l'émergence, et un défi très important
à relever par le gouvernement de la RDC. Les pays aujourd'hui
émergents utilisent, gèrent et exportent même de grandes
quantités d'énergie (Chine).
Nous proposons le développement de nouvelles formes
d'énergie pour accompagner l'énergie hydroélectrique, car
la construction des centrales électriques pour la production de courant
et le raccordement de tout le pays sont des opérations coûteuses
en temps et en argent. Le développement de l'énergie
photovoltaïque, de l'énergie éolienne, pourrait être
confié aux technopoles qui étudieraient les modalités
d'utilisation de ces formes d'énergies pour le bien de tous.
3.2.1.8 La
prééminence du secteur informel dans les activités
économiques du pays
Les activités économiques en RDC sont à
80% informelles. Le secteur informel occupe plus de 80% de la population
active, le chômage étant extrêmement élevé, se
réfugier dans la tenue d'activités informelles de subsistance
apparaît comme la seule réponse au dénuement
économique provoqué par la situation de chômeur. Le secteur
informel emploie donc le plus de congolais, et comporte un grand nombre
d'activités économiques non connues de l'Etat, non
comptabilisées dans les comptes de l'Etat, du fait justement de leur
illégalité. Bien que le secteur soit reconnu comme n'étant
pourvoyeur que de revenus de subsistance, donc faibles, il y a des
activités qui peuvent se révéler tout aussi fructueuses
sinon même plus que les activités du secteur formel. Ce qui pose
le problème de la fiscalisation du secteur informel. Les entreprises du
secteur formel se plaignent d'une concurrence déloyale, car les
entités économiques oeuvrant de façon informelle ne paient
ni taxes ni impôts, ont donc des coûts de production moins
élevés. En tant qu'entités économiques,
réalisant leurs activités sur le sol congolais, elles devraient
être soumises à une imposition. Mais au regard de la
précarité ambiante, l'Etat laisse faire. Cependant, ces
productions informelles, si elles étaient prises en compte,
amélioreraient significativement le niveau de production du pays. Leur
importance dans la création des richesses et la distribution des revenus
en RDC n'est pas à négliger, d'où la
nécessité de leur prise en compte par l'Etat.
Les entreprises informelles étant des activités
de subsistance pour la plupart, il serait difficile de les imposer comme des
activités formelles. Néanmoins, il faut trouver un moyen pour
l'Etat d'en tirer quelque chose vu leur nombre et leur importance. Quelques
tentatives ont été lancées dans certains marchés de
la ville de Kinshasa, comme le paiement par les agents économiques d'une
somme de 50.000 FC par an, montant qui a été
considéré comme trop élevé par les agents
économiques informels. Une réflexion s'impose à ce niveau,
car un secteur informel trop fort et incontrôlé, c'est des
ressources en moins pour l'Etat congolais qui a terriblement besoin de moyens
financiers pour accompagner toutes les réformes précédent
l'émergence.
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