Chapitre I : Les insuffisances en matière
de protection de l'environnement
Des contraintes spécifiques entravent la gestion
rationnelle des ressources naturel1es et de l'environnement en dépit des
efforts déjà consentis depuis de nombreuses années. Elles
résultent globalement de la situation économique que vit le pays
avec pour conséquences le manque de moyens adéquats et du faible
degré de responsabilisation des citoyens et structures chargées
de la gestion de l'environnement.
Nous sommes conscients qu'il existe des efforts consentis en
la matière, mais il existe également des manquements majeurs qui
appellent des efforts de modernisation. C'est donc aux insuffisances
constatées régulièrement, tant dans la pratique que dans
la théorie, que se dédie le présent chapitre.
Il faut distinguer à côté des
insuffisances relevant de l'Etat, bien d'autres insuffisances qui sont le fait
du citoyen.
Section 1 : Les insuffisances au niveau de
l'Etat
Les insuffisances au niveau de l'Etat en
matière de protection de l'environnement se traduisent sous diverses
formes. Dans le cadre de cette étude, nous les analyserons sous l'angle
des manquements institutionnels et les insuffisances législatives.
Paragraphe 1 : Les manquements institutionnels
Nous analyserons les manquements
institutionnels à travers l'organisation structurelle du
Ministère chargé de l'environnement ainsi que les faibles moyens
mis à sa disposition.
A/ Les manquements dus à l'organisation du
ministère
L'instabilité institutionnel1e du
ministère avec les fréquents changements de tutelle, l'absence
des commissions spécifiques chargées du suivi et de
l'exécution des conventions auxquelles le Togo est partie, l'absence
d'une vision globale de la gestion de l'environnement dans la mise en place des
structures, le cloisonnement des centres de décision avec
émiettement des rôles et des responsabilités, l'absence de
synergie au niveau des actions sectorielles, le non fonctionnement de la
Commission Interministérielle et du Comité National de
l'Environnement, la non disponibilité de données fiables sur
l'environnement, la lenteur du processus de décentralisation, l'absence
d'une structure technique permanente pour la coordination, le
suivi-évaluation de la gestion intersectorielle et interinstitutionnelle
de l'environnement, la non responsabilisation des départements
ministériels et des structures sectorielles dans la gestion de
l'environnement sont plusieurs difficultés liées à
l'organisation soit du ministère lui-même ou une de ses
prérogatives, en tant qu'institution ressource à prendre des
initiatives en ce sens.
B/ La faiblesse des moyens matériels, humains
et financiers mis au service de l'environnement
Il faut dire que depuis longtemps, le
Ministère de l'environnement ne disposait pas d'assez de ressources dans
son budget autonome. Il disposait de façon symbolique d'un budget qui ne
permettait pas une large marge de manoeuvre.
Les différents démembrements sous sa tutelle
subissaient le triste sort. Plusieurs de ces démembrements roulent
aujourd'hui sur des fonds étrangers à l'Etat ; ce qui ne
permet tout naturellement pas une bonne programmation des activités sur
le long terme
Sur le plan des ressources humaines, le Ministère aussi
bien que ses différentes sections ne disposent pas de personnel
qualifié. Quelques rares cadres dirigent ces démembrements, avec
une base, composée des agents venus de tous les bords. Il n'existe non
plus des séances de mise à niveau ou de recyclage des
spécialistes, encore moins, des séances de formation à
l'endroit des agents ne disposant pas de formations spécifiques.
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