1.1.5. LE HARICOT
a) Origine et description
Le haricot (Phaseolus vulgaris L.) appartient
à la sous-tribu des Phaseolinae, tribu des Phaseoleae, famille des
Papilionaceae (ou Fabaceae) et ordre des Leguminosales (ou Fabales). Comme chez
la plupart des autres espèces de la sous-tribu des Phaseolinae, le
nombre chromosomique est 2n=22 (BAUDOIN et al., 2001). Il est
originaire de l'Amérique centrale et du Sud. Le haricot a
été domestiqué au Mexique, au Pérou et en Colombie,
puis introduit en Europe par Christophe Colomb. Il est cultivé dans les
pays tempérés, tropicaux et subtropicaux pour l'alimentation
humaine (ANONYME, 2006).
Le haricot nain, le haricot à couper, le haricot
princesse et le haricot à rames avec leurs innombrables
variétés constituent l'espèce la plus connue. On la
distingue des autres grâce à ses graines allongées et
légèrement réniformes qui affectent toutes les teintes.
Elle est incontestablement d'origine américaine et est non seulement
cultivée mais sélectionnée aujourd'hui dans le monde
entier (VAN DEN ABEELE et VANDENPUT, 1951).
La plante est grimpante ou buissonnante, annuelle,
légèrement pubescente. Les formes volubiles mesurent de 2
à 3 m de hauteur alors que les formes naines atteignent 20 à 60
cm. Les tiges sont angulaires ou cylindriques et les feuilles,
trifoliolées et habituellement ovales, mesurent entre 7,5 et 14 cm de
long sur 5,5 à 10 cm de large et sont alternées. Le
pétiole peut mesurer jusqu'à 15 cm. La racine pivotante est bien
développée et complétée par des racines adventives
latérales. Les inflorescences, axillaires ou terminales, sont blanches,
roses ou pourpres (ANONYME, 2006).
La gousse mesure 20 cm de long, est étroite et souvent
courbée. Verte lorsqu'elle est immature, elle devient ensuite jaune,
rougeâtre ou pourpre. Les graines varient par leur poids (0,15 à
0,6 g), leur couleur (dominante noire, marron, violette, rouge ou blanche) et
leur forme réniforme, cylindrique ou ovoïde (VAN DEN ABEELE et
VANDENPUT, 1951).
b) Importance
Selon BAUDOIN et al. (2001), le haricot constitue
une culture de très grande importance alimentaire dans beaucoup de pays
tropicaux d'Afrique et d'Amérique latine. Sa production mondiale en
graines sèches est de 14.000.000 tonnes par an pour une superficie de
24.000.000 d'hectares. De cette production, l'Amérique latine fournit
30% par an alors que l'Afrique ne fournit que 10-25% de la production mondiale.
Les auteurs ajoutent en disant que la culture est utilisée pour ses
graines sèches ou vertes immatures, ainsi que pour ses gousses immatures
ou ses feuilles. Ce sont cependant les graines sèches qui constituent
sous les tropiques le principal produit récolté. Les graines sont
surtout considérées comme un complément nutritionnel
indispensable pour les régimes alimentaires à base de
céréales ou de tubercules amylacés.
c) Amélioration
variétale
BAUDOIN et al. (2001), pensent que les
critères de sélection pour le haricot sont divers :
l'augmentation et stabilité de la production en graines, l'adaptation
à l'association culturale ou au mélange variétal, une
meilleure efficacité dans la fixation symbiotique de l'azote, une
résistance génétique multiple aux maladies et ravageurs,
une amélioration de la capacité photosynthétique de la
canopée, une tolérance ou résistance vis-à-vis de
l'acidité du sol, de la sécheresse et de la salinité, sans
oublier les critères de qualité et d'acceptabilité de la
graine comme la dimension, la forme, la couleur, les teneurs en
éléments nutritifs et la digestibilité des
protéines, l'élimination des facteurs antinutritionnels et de
flatulence, la diminution de la durée de cuisson.
Les mêmes auteurs considèrent que les objectifs
sont définis en fonction des contraintes de chaque zone
agro-écologique ciblée. Le but final des recherches en
amélioration de cette culture, est de mettre à la disposition des
petits exploitants agricoles, non pas des lignées pures mais des
cultivars améliorés caractérisés par une
plasticité génétique suffisante. Cette dernière est
indispensable pour garantir la stabilité des rendements dans des
systèmes culturaux intensifiés où la pression de
sélection des contraintes écologiques tend à
s'accroître considérablement.
Depuis un certain temps, le CIALCA s'est engagé dans la
diffusion des variétés de haricot volubile bio-fortifiées
(variétés riches en matières minérales et bonnes
pour la santé) telle que : KIANGARA, LIB1, MLV 06/90B, MLV 59/97B,
VCB 81012, VCB 81013. Selon ANONYME (2009c), certaines variétés
telles que SIMAMA, DB 196, DOR 715, MAHARAGI SOJA,... cultivées en
moyenne et haute altitude (1000-2000 m) ont été apportées
par le CIAT au Sud-Kivu. L'INERA/Mulungu conseille aux agriculteurs d'utiliser
les variétés telles que M'SOLE, M'MAFUTALA, originaires de l'ISAR
(Rwanda) et KIRUNDO, originaire de l'ISABU (Burundi) du fait de leur bon
rendement (1200-2500 Kg/ha).
d) Récolte et rendement
La récolte du haricot a lieu à maturité
complète, lorsque les feuilles jaunissent et tombent. La récolte
se fait gousse par gousse (surtout pour les variétés grimpantes),
ou bien en coupant la plante à une certaine distance du sol (de
préférence pour les variétés
érigées). Le tout est mis à sécher au soleil, puis
battu et vanné (WALANGULULU, communication personnelle, 2009).
L'écart est très grand entre les rendements en
graines sèches obtenus chez le haricot commun dans les systèmes
culturaux traditionnels : 200-500 Kg par hectare et ceux obtenus en
stations expérimentales ou en culture moderne avec des cultivars
améliorés et des conditions phytotechniques optimales : 3000
Kg par hectare pour les variétés naines à 6000 Kg par
hectare pour certaines variétés volubiles (BAUDOIN et
al., 2001). Selon l'IPAPEL (2011), le haricot donne un rendement de 761 Kg
par hectare dans la province du Sud-Kivu. La production totale des agriculteurs
pour l'année 2011 était de 114721 tonnes.
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