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Evaluation de l'adoption des nouvelles variétés des principales cultures vivrières dans le territoire de Kalehe

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par Papy MUGISHO
Université Catholique de Bukavu - A0 Agronomie 2010
  

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1.1.2. LE BANANIER

a) Origine et description

Le bananier (Musa sp.) est une des plantes les plus précieuses des pays tropicaux et subtropicaux. Il est originaire des régions tropicales de l'Asie Sud orientale, l'Archipel malais et les îles Philippines (VAN DEN ABEELE et VANDENPUT, 1951). Etant donné la grande variabilité des plantains et bananiers d'altitude en Afrique, on peut émettre l'hypothèse que le bananier y a été introduit il y a 1500 à 3000 ans. Il serait apparu la première fois en Afrique de l'Est près de Zanzibar (Tanzanie). Il est également possible qu'il ait atteint le continent africain via Madagascar. Depuis l'Afrique de l'Est, le bananier s'est propagé vers l'Ouest à travers les régions forestières avec les migrations bantoues. Les portugais semblent avoir joué un rôle dans la diffusion du bananier en Afrique de l'Ouest (SWENNEN et VUYLSTEKE, 2001).

Les bananiers sont des plantes herbacées. La taille du pseudo tronc varie de 1,5 à 8 mètres de hauteur selon les espèces et les variétés (ANONYME, 2006). Le régime se développe à partir de l'inflorescence naissant au méristème apical du cormus après l'initiation florale. Le développement du fruit dépend des conditions écologiques (développement lent en altitude du fait des basses températures) et prend 2 à 6 mois (JANSSENS, 2001a). Le régime qui est constitué de l'ensemble des mains de bananes et de l'axe (hampe) porteur est généralement récolté avant la maturité. Une tige possède une durée de vie de six à dix-huit mois. Grâce à la succession végétative, une bananeraie peut durer des dizaines d'années (ANONYME, 2006).

b) Importance

Le bananier est avant tout une plante alimentaire cultivée pour son fruit consommable frais ou cuit, qui constitue une source importante d'hydrates de carbone (ANONYME, 2006). La banane peut être également utilisée pour servir à la fabrication des bananes séchées, de farine de banane ou d'alcool. Cent kilogrammes de bananes fournissent de 9 à 10 litres d'alcool (VAN DEN ABEELE et VANDENPUT, 1951). Selon SWENNEN et VUYLSTEKE (2001), les bananes plantains et les bananes à cuire vertes sont bouillies, pelées et mangées telles quelles ou écrasées et mélangées à des épices, du poisson ou d'autres aliments. Les plantains jaunes non pelés peuvent être grillés. On peut aussi les peler et les couper en tranches que l'on frit dans l'huile de palme. Les bananes de dessert qui ont atteint le stade de mûrissement où elles sont jaunes, sont molles et douces, et se mangent fraiches. En cas de famine, les bananes de dessert vertes sont bouillies et mangées.

c) Amélioration variétale

A part les maladies virales, les maladies et les ravageurs des bananiers peuvent tous être combattus par des pesticides. On estime toutefois que le développement et la distribution des cultivars offrant une meilleure résistance constituent cependant un moyen de lutte plus approprié (SWENNEN et VUYLSTEKE, 2001). A partir des problèmes actuels rencontrés par les acteurs de la filière, les thèmes majeurs de recherche concernent la qualité des bananes incluant les traitements post-récolte ; le maintien de la fertilité et lutte contre l'érosion dans les écosystèmes fragiles ; la protection intégrée contre les cercosporioses, les nématodes et les charançons ; les contraintes agro-environnementales à concilier avec les logiques du marché (culture d'exportation) et l'amélioration génétique qui concerne la résistance aux maladies (problème des virus) et ravageurs, et qualité des fruits (ANONYME, 2006).

L'amélioration génétique des bananiers bénéficie de la recherche biotechnologique forte poussée. Les barrières de stérilité élevées du bananier ont été contournées par la manipulation des cellules régénératrices en suspension et des protoplastes pour produire de nouvelles plantes (SWENNEN et VUYLSTEKE, 2001).

D'après ANONYME (2009c), les variétés améliorées sélectionnées et en diffusion à l'INERA sont nombreuse. Cependant, on peut citer pour les bananes dessert : Gros Michel, Mafuta, Poyo, Muasi zoba, Kinsisi,... et pour les bananes plantains : Bubi, Mfuba ndongila, Ndongila, Nsikumuna, Nsakala,...

d) Récolte et rendement

En RDC, dans les plantations dont la production est destinée à l'exportation, les cultures établies en saison des pluies fleurissent à huit mois et produisent les premiers régimes à dix mois. Quant au bananier indigène, la période de végétation des diverses variétés cultivées s'y étend sur une période de huit à dix-huit mois (VAN DEN ABEELE et VANDENPUT, 1951). Ces auteurs approuvent que le bananier donne les meilleurs résultats sous des climats chauds et humides. Il ne supporte pas le froid et accuse de fortes diminutions de rendement au-delà de 500 mètres d'altitude.

SWENNEN et VUYLSTEKE (2001), trouvent que le rendement du bananier diffère selon le type d'exploitation agricole. Les plantations produisant pour l'exportation visent à produire le plus au moment où l'on s'attend à des prix élevés. Cette production contrôlée est rendue possible par une bonne planification du programme de replantation ou d'éclaircissement des rejets. Le rendement de ces plantations varie de 30-60 T/ha. Ces auteurs ajoutent que les petits exploitants désirent pouvoir récolter des bananes tout au long de l'année. Dans ce but, soit ils laissent tous les rejets pousser, soit ils procèdent à des plantations répétées. Les rejets étant généralement de dimensions différentes, ils ne fleurissent pas ensemble et les récoltes sont étalées sur l'année. Etant donné la concurrence entre les rejets, les régimes sont plus petits. Les rendements varient de 4-20 T/ha selon que les bananiers sont cultivés dans des jardins familiaux (rendement plus élevé) ou dans des champs (rendement plus faible). La fertilité du sol, les densités de plantation, la composition variétale et les cultures associées influencent également les rendements.

Au Sud-Kivu, la culture du bananier atteint un rendement de 4,1 T/ha. La production totale de cette province pour l'année 2011 a été de 454693 tonnes (IPAPEL, 2011).

1.1.3. LE MAIS

a) Origine et description

Le maïs (Zea mays L.) est une plante monocotylédone diploïde annuelle (2n=20) appartenant à la famille des Poaceae et à la tribu des Maydeae, au sein de laquelle les taxonomistes ont reconnu huit genres différents. Trois d'entre eux se rencontrent dans les Amériques, et cinq autres en Asie (RISTANOVIC, 2001). La culture du maïs s'est ensuite propagée sur l'ensemble du continent américain, des Andes au Canada, puis à partir du XVIe siècle, sur tous les continents, en zone tropicale comme en zone tempérée. Elle serait arrivée en Afrique au XVIIe siècle (ANONYME, 2006).

Le maïs est une céréale herbacée à tallage généralement faible ou même nul qui présente une large diversité morphologique selon les variétés. La tige est constituée de l'écorce et de la moelle, elle mesure 0,6 à 6 m, elle est un empilement de noeuds et entre-noeuds (ANONYME, 2006). L'inflorescence mâle est une panicule terminale qui s'étend à partir des feuilles engainantes à la pointe de la tige. L'inflorescence femelle se développe sur une courte branche latérale qui émerge de l'aisselle d'une des feuilles du milieu de la tige. Le fruit a une seule graine et est appelé caryopse (RISTANOVIC, 2001). La plante possède des racines séminales, fonctionnelles jusqu'au stade cinq ou six feuilles et des racines définitives ou coronaires (ANONYME, 2006).

b) Importance

Le maïs est aujourd'hui, aux cotés du blé tendre et du riz, l'une des principales espèces cultivées dans le monde. Il reste une grande céréale alimentaire traditionnelle pour les hommes des régions tropicales (ROUANET, 1984). L'amidon extrait industriellement des grains sert à la préparation des bouillies pour enfants, des biscuits, de la bière, des colles, des textiles, des apprêts pour tissus, etc. Les germes de maïs donnent de l'huile qui sert pour l'alimentation humaine, pour la fabrication des margarines, des savons, des vernis, des textiles artificiels, etc. (ANONYME, 1993). On peut également cultiver le maïs comme fourrage vert ou pour faire de l'ensilage pour les bovins (ANONYME, 2006).

c) Amélioration variétale

Les programmes de sélection du maïs ont pour objet l'amélioration systématique de la variété et visent l'augmentation du rendement, l'amélioration de la qualité du grain, l'accroissement de l'impact des méthodes culturales et l'élévation de la résistance aux maladies et aux ravageurs, ainsi que la tolérance aux facteurs d'environnement hostile comme la sécheresse et l'acidité (RISTANOVIC, 2001).

La création des maïs hybrides à formule fixe, a l'inconvénient d'exiger le renouvellement des semences à chaque culture, ce qui nécessite une organisation complexe de production de semences (ANONYME, 1993). Pour RISTANOVIC (2001), les méthodes de sélection suivantes sont utilisées pour atteindre les objectifs d'amélioration : la sélection massale, la sélection par la méthode appelée épi à la ligne, l'autofécondation et l'hybridation, l'amélioration des lignées consanguines et la sélection récurrente.

En terme de variétés, la gamme existante est extrêmement large. Les variétés améliorées possèdent toutes un potentiel de rendement élevé, de bonnes qualités agronomiques et une tolérance suffisante aux principales maladies (ANONYME, 2006). En RDC, le Programme National Maïs (PNM), a mis en circulation les variétés Salongo, l'hybride SR52 et la variété SAFI. Néanmoins à l'Est dans la région du Kivu, on utilise certaines variétés provenant de Ngandajika dans la région du Kasaï oriental, telle que la variété Bambou (RISTANOVIC, 2001).

d) Récolte et rendement

Le maïs peut être récolté en épis frais pour une consommation très rapide, ou à maturité pour être consommé en grains (ANONYME, 2006). Le grain n'est jamais récolté sec : sa présence sur la rafle, toujours plus humide que le grain, empêche son humidité de descendre jusqu'à 12%, taux nécessaire à une bonne conservation. Le grain devra donc nécessairement être séché (ANONYME, 1993). Une récolte retardée permet un pré-séchage, mais ne peut se faire qu'en climat sec (ANONYME, 2006).

Le rendement moyen au Sud et à l'Est de l'Afrique est de 1,2 tonne à l'hectare. Dans de grandes exploitations, le rendement est généralement élevé et atteint environ 6 tonnes à l'hectare et certains cultivateurs obtiennent des résultats de plus de 10 tonnes à l'hectare (RISTANOVIC, 2001). Selon l'IPAPEL (2011), le rendement du maïs dans la province du Sud-Kivu est de 1,1 tonne à l'hectare. Au cours de l'année 2011, cette province a produit un total de 262506 tonnes de maïs. ANONYME (2006), pense que le maïs est très sensible à l'amélioration des propriétés physiques du sol, l'augmentation de rendement grâce au labour est généralement élevée et atteint couramment 20%.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius