2. Problématique
La forêt du Mayombe est considérée par la
communauté scientifique comme étant le massif forestier le plus
dégradé du Congo (Diamouangana, 1995). De ce fait, le
gouvernement a recommandé qu'une attention particulière lui soit
réservée. Elle constitue un terrain de prédilection pour
les études des interactions forêt-atmosphère.
Le Projet Mayombe (PNUD/UNESCO PRC/85/002, PRC/88/003 et
PRC/89/002) visant la création de la RBD, a appuyé de nombreux
travaux de recherche et des enquêtes dans les domaines de la botanique,
la zoologie, la climatologie, la pédologie, l'hydrologie, les aspects
socio économiques. Cette réserve détient 52 des grands
mammifères du Congo (Tchindjang, 2011). Elle dispose à ce jour
une gamme importante des données pertinentes qui peuvent renseigner sur
la localisation des ressources forestières et servir de base pour le
profil environnemental de Dimonika.
Comme la plupart des aires protégées de
l'Afrique tropicale, la RBD n'a jamais fait l'objet d'une étude sur le
stock de carbone. Suite à ce manque de données et en l'absence
d'un référentiel cartographique fiable, la localisation
précise des ressources forestières constitue également
à cette date une lacune à combler dans cette aire
protégée. Il importe de signaler pour cela que la RBD n'a pas
encore un plan d'aménagement assorti d'indicateurs pour évaluer
ses progrès vers le développement durable (Kampé,
2010).
Suite à de nombreuses pressions exercées sur ce
massif au nombre desquelles figurent l'orpaillage artisanal, l'agriculture
itinérante sur brûlis, le braconnage; les établissements
humains sans conformité au zonage, le sciage artisanal du bois d'oeuvre,
la carbonisation, etc. beaucoup d'espèces sont en raréfaction,
à défaut d'avoir franchi le seuil d'extinction (Batalou et
al., 2010 ; Kampé, 2010).
Dans l'optique de développement durable à
laquelle le Congo a souscrit, cette étude s'inscrit dans la
démarche qui concourt d'une part à l'évaluation de la
séquestration et l'émission de carbone par le Mayombe, en vue de
dégager les orientations visant à concilier la conservation et
l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, et d'autre part, à
acquérir des bases qui vont faciliter l'inscription de la forêt
modèle de Dimonika dans le processus REDD+.
3. Questions de recherche
En menant cette étude, nous nous sommes posé les
questions suivantes :
ü La variation du stock de carbone est-elle fonction du
diamètre des arbres ?
ü Quelle est la quantité de carbone stockée
dans la biomasse ligneuse du site d'étude?
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