3.1.12. Biomasse en fonction
des classes de diamètres
Les résultats de notre étude
révèlent que les biomasses de l'équation de Chave et
al., 2005 sont plus importantes que les biomasses de l'équation
de Djomo et al., 2010 pour les classes de petits diamètres
[10-20] comme pour les grands diamètres [130-140]. C'est dire que
l'équation de Chave et al., 2005 donne une surestimation de la
biomasse. En regardant uniquement la biomasse de l'équation de Djomo et
al., 2010, nous remarquons qu'elle surestime les petits
diamètres et sousestime la biomasse des grands diamètres. Les
histogrammes de la figure 18, présente les biomasses en fonction des
classes de diamètres.
Figure 18 : Biomasse en fonction des
classes de diamètres
3.1.13. Variation de stock de
carbone en fonction des classes de diamètre
La figure 20 présente les stocks de carbone issus
respectivement des équations de Chave et al., 2005 et de Djomo
et al., 2010 en fonction des classes de diamètre dans la
parcelle.
Nous observons que les stocks de carbone obtenus avec
l'équation de Chave et al., 2005 sont nettement
supérieurs à ceux calculés à partir de
l'équation de Djomo et al., 2010 pour toute les classes de
diamètres. Il apparait également que ce stock de carbone varie
proportionnellement avec la variation du diamètre.
Figure 20: Variation de stock de
carbone en fonction des classes de diamètre des arbres
3.1.14. Estimation des stocks
de carbone et de CO2 atmosphérique séquestrés
La quantité de carbone séquestré des 417
arbres dans la parcelle est de 129,4 tC/ha selon l'équation de Chave et
al., 2005 ; avec une quantité de dioxyde de carbone
(CO2) atmosphérique séquestré de 475 tonnes
métriques (Tableau 4).
En ce qui concerne l'équation de Djomo et al.,
2010, la quantité de carbone séquestré dans la parcelle
est de 38,4 tC/ha, pour une quantité de dioxyde de carbone
(CO2) atmosphérique de 141 tonne métriques (Tableau
4).
Tableau 4 : estimation des stocks de carbone et de
CO2 suivant les auteurs
Auteurs
|
Biomasse
|
Stock de carbone
|
CO2 Séquestré
|
Chave et al., 2005
|
275,3 tMS/ha
|
129,4 tC/ha
|
475 tonnes
|
Djomo et al., 2010
|
82tMS/ha
|
38,4 tC/ha
|
141 tonne
|
3.2. DISCUSSION
3.2.1. Relations population
riveraine-ressources naturelles de la RBD
Il ressort des entretiens avec les parties prenantes à
la gestion de la RBD que le niveau d'acceptation de la RBD diffère avec
les intérêts des acteurs. Les ressortissants du Mayombe
réclament toujours les mesures d'accompagnement, car l'implantation de
celle-ci se serait faite sans leur consultation. Elles trouvent injuste qu'au
moment où il est défendu de pénétrer dans la zone
centrale de la RBD, les orpailleurs exploitent discrètement dans la zone
interdite, sans être interpellés par les gestionnaires. Les
migrants justifient leurs activités (agriculture et orpaillage) comme
moyens de subsistance. Les populations originaires, migrantes entretiennent des
relations étroites de dépendance avec la réserve. A ce
titre, l'UICN (2012) dans son évaluation des parcs et réserve du
Congo a relevé principalement l'agriculture itinérante sur
brûlis et l'orpaillage artisanal comme étant des les
activités qui menacent la RBD. Toutefois, il importe de signaler que les
travaux de construction de la route nationale n°1 a attiré beaucoup
de jeunes salariés qui s'installe maintenant dans les villages
riveraines de la RBD.
L'étude réalisée par le WWF (2004),
à Luki, dans la province du Bas-Congo en RDC, souligne que les
principales menaces enregistrées dans la Réserve sont le
braconnage et l'agriculture sur brûlis, associé à un
accroissement démographique. Pour ces travaux, les menaces contre les
ressources de la RBD s'explique par la pauvreté en milieu rural, la
faible application des lois en vigueur et surtout la faible adhésion des
autorités locales et des communautés riveraines au processus de
conservation.
Il serait nécessaire aujourd'hui que les gestionnaires
créent un nouveau cadre de partenariat avec ces parties prenantes.
Cette situation est aussi préoccupante à
Dimonika où la présente étude a trouvé que la
parcelle examinée est une ancienne jachère. La terre appartenant
à celui qui l'a défrichée en premier, il est probable que
cet endroit soit sélectionné prochainement pour abriter un champ
paysan.
La quantité de dioxyde de carbone (CO2) qui
serait émise dans l'atmosphère si les 417 arbres dans la
parcelle-échantillon par exemple ont été coupés et
brulés complètement serait de 477 tonnes métriques en
considérant l'équation de Chave et al., 2005 contre 141
tonnes métrique en prenant celle de Djomo et al., 2010.
Cependant, il importe de préciser que ces
données sont valables dans le contexte strict de cette parcelle, et que
toute extrapolation à l'échelle de la RBD, nécessite
à l'avenir qu'un dispositif intégrant plusieurs parcelles de
mêmes dimensions soit implanté à différents endroits
représentatifs de la Réserve.
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