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La mobilisation du personnel dans les entreprises en restructuration: l'experience PERENCO

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par Emmanuelle Estelle ZE AMOUGOU
ESSEC de Douala - DEPA (diplome d'études professionnelles approfondies) 2012
  

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2. Les justifications de la restructuration

Dès les premières études, les chercheurs ont fait état de la diversité des raisons invoquées par les directions d'entreprises pour justifier les restructurations. Les motifs et les objectifs des restructurations sont successivement explorés.

2.1. Les motifs de restructuration

Selon Ardenti et Vrain (1989), trois types de raisons justifient une restructuration : des phénomènes conjoncturels, des causes intrinsèques liées soit à la validité des orientations de stratégie industrielle, soit à l'inadaptation de la logistique et des circuits commerciaux ou à des problèmes organisationnels, ou, encore, des mutations technologiques impactant les process de production et l'emploi. Plus tard, Mallet (1997) proposera essentiellement deux grandes formes classiques en matière de restructuration : la réplique à des phénomènes conjoncturels (exemple : dégradation du marché) et la réponse à un problème structurel (exemple : modernisation des modes de production liés à l'évolution du marché).

On peut alors s'interroger sur le caractère anticipé ou non des restructurations. Fabre (1997), en partant de la situation d'origine et des objectifs poursuivis, distingue deux catégories : les restructurations « réactives » et « proactives ». Les premières, sous contrainte, répondent à un problème économique, financier ou à un changement organisationnel qui nécessite la réduction du niveau d'activité ou la mise en oeuvre de changements organisationnels ou technologiques. Les secondes sont, quant à elles, destinées à améliorer la performance de l'organisation en anticipant l'évolution du contexte économique et concurrentiel (et ses contraintes à venir).

De manière plus large, on peut considérer que la restructuration est une des manifestations liées aux transformations rapides et profondes des entreprises impliquées par l'instabilité de l'environnement économique. Cette dernière questionne la compétitivité des entreprises dans un contexte de globalisation, de dérégulation des marchés, de versatilité de la demande des investisseurs et des consommateurs et de concurrence de plus en plus sévère. Par conséquent, nous retiendrons comme définition de la restructuration « l'ensemble des transactions conduisant à vendre ou à acquérir des actifs, à modifier la structure du capital et à transformer l'organisation interne de l'entreprise » (Bowman et Singh, 1993, p.6).

2.2. Les « bonnes pratiques » en matière de restructurations

La première condition relevée par la littérature est d'utiliser la restructuration en dernier ressort. Il s'agit pour les entreprises de démontrer aux salariés que la restructuration est la toute dernière solution et qu'elle intervient après que toutes les options alternatives aient été considérées et mises à l'épreuve.

Une seconde condition tient à une considération des salariés en tant que valeurs et non comme coûts. A ce titre, la qualité de l'accompagnement social proposée aux victimes de la restructuration joue directement sur les survivants (Emshoff, 1994, Schmenner et Lackey, 1994). Elle participe des signes de considération humaine de l'organisation qui agissent sur le moral et la confiance de ceux qui restent.

Une troisième condition consiste à inscrire le processus de restructuration dans un plan stratégique à long terme permettant aux salariés d'appréhender leur futur rôle. La « réintroduction de l'enthousiasme » dans cette phase permettra de reconstruire les attitudes positives à l'égard du processus de restructuration et de l'organisation (Emshoff, 1994). On constate ainsi que le leadership a un rôle fondamental à jouer. En sus de veiller à la participation de tous, il doit être à même de fournir une vision globale, une stratégie, une direction comme signe de visibilité du devenir du destin collectif (Appelbaum, et al. 1987, De Meuse, et al. 1994, Freeman, 1994, Mishra, et al. 1998).

La littérature insiste sur ce point car sa présence, son existence notamment par les réponses apportées aux questions qui lui sont posées, témoignent aux salariés la considération du management à leur égard, son ouverture et son honnêteté. La confiance est construite sur ces éléments et est un enjeu essentiel pour le management afin de lui faciliter la transition engagée par la restructuration organisationnelle (Amundson, et al. 2004). Les actions de communication contribuent à ce projet. La littérature montre que lorsqu'elles sont perçues comme ouvertes et honnêtes (De Meuse, et al. 1994), quels que soient les supports (mémos, speechs, réunions, vidéos, bulletins internes, etc.), la confiance envers le management est renforcée. Une communication inadéquate, contradictoire ou vague augmentera quant à elle la confusion, l'anxiété, le manque de confiance et la spéculation (Amundson, etal. 2004).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille