SECTION 1 LES ZES ET L'INVESTISSEMENT
III.1.1 Investissement direct étranger (IDE)
En référence aux nouvelles théories de la
croissance qui mettent en lumière l'importance de la diffusion de la
technologie dans le processus de développement, la prise en compte de
l'investissement étranger, qui constitue un canal majeur de cette
diffusion, est d'une importance particulière. L'investissement
étranger est la source principale d'acquisition de techniques de
production et de management plus efficaces ainsi que de connaissances plus
étendues car il permet l'établissement de contacts directs entre
les entrepreneurs nationaux et étrangers, via des coentreprises ou des
contrats de coopération. Il convient ici de signaler deux effets de
croissance attribuables à l'investissement étranger. Le premier
vient de ce que l'investissement étranger contribue à
l'accumulation de capital physique, donc par ce biais, à la croissance.
Le second vient de ce que l'investissement étranger, comme canal de
diffusion des technologies avancées, est plus efficace que
l'investissement domestique et de ce fait accroît la productivité
des facteurs, donc contribue à la croissance. Ainsi l'utilisation
simultanée des deux types d'investissement ; domestique et
étranger permet de contrôler l'effet «accumulation» et
met ainsi en évidence l'effet «accroissement de la
productivité».
L'étude de la banque mondiale sur les leçons et
implications de zones économiques spéciales suggère que
les ZES constituent une destination importante des investissements directs
étrangers dans la plus part des pays. En Philippine par exemple, les
flux d'investissements directs étrangers qu'a enregistré le pays
entre 1997 et 2000 se sont dirigé pour près de 80% dans leurs
zones économiques. Il en va de même pour les maquiladoras du
Mexique, qui, après leur établissement, les IDE dans le pays sont
passés de 6 à 23% en l'espace de cinq ans. De même
l'étude réalisée par la CAZES en partenariat avec la
Banque Mondiale sur l'analyse de la demande en faveur de la zone
économique spéciale de Maluku projette une attraction de 116
entreprises sur une période de dix ans qui suit l'implantation de cette
zone économique. L'étude postule que ; de part l'emplacement, la
superficie de la zone et la technique de parcellisation mis en place, la ZES de
Maluku pourra attirer une part importante des nouvelles implantations,
notamment dans le secteur industriel et, de manière moindre, dans les
services. Plus précisément la zone pourra attirer un total de 116
investissements sur la période de dix ans, dont 72 opérateurs
dans les services et 44 opérateurs industriels. Les activités
dominantes sont : Les activités de transformation diversifiées,
le commerce, l»immobilier et l'agro-alimentaire.
III.1.2 Investissement national
Il faut relever une évidence en disant que toute mesure
susceptible d'attirer l'IDE est plus que capable de stimuler les
investissements nationaux. Les zones économiques spéciales
provoquent une mutation des
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investissements nationaux situés hors ZES vers la ZES
pour bénéficier des allégements fiscaux et d'autres
avantages excédentaires qu'on ne peut pas trouver hors zone. Par effet
d'entrainement, elles stimulent également les investissements par le
développement de niches d'opportunités
générées par les investissements étrangers. Dans la
plus part de cas les investissements étrangers sont souvent
accompagnés d'innovations dans divers secteurs d'activités qui
attirent les investisseurs indigènes.
Tableau 14 : évolution prévus des
investissements dans la ZES de Maluku
Source : IFC et CAZES, dans analyse de la demande (ZES de Maluku)
Graphique4 : évolution des investissements dans la ZES de
Maluku
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