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Analyse de la dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo dans la région de l'est Cameroun (1987-2011).

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par Jean Bodel Pouïra
Université de Ngaounéré - Master 2 2011
  

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5.2. Objectifs spécifiques

? Analyser les modifications qu'ont connues les types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011 ;

? Identifier et analyser les facteurs de cette dynamique ;

? Identifier et caractériser les principaux acteurs de cette dynamique ;

? Analyser les conséquences socio-économiques de cette dynamique au niveau

local.

6. Hypothèses

Nous appuyant sur une démarche hypothético-déductive, nous posons en prémisses de notre recherche des réponses provisoires au questionnement de départ (question principale et questions spécifiques).

6.1. Hypothèse principale

Les types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo évoluent de manière accélérée entre 1987 et 2011

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6.2. Hypothèses secondaires

? Entre 1987 et 2011, les cultures, les jachères et la zone d'habitation du terroir ont connu une extension au détriment du couvert végétal, lequel a connu une dynamique régressive.

? Les mutations des contextes climatique et socioéconomique, caractérisés par l'augmentation de la population du terroir, ont favorisé la dynamique des types d'occupation du sol ;

? Les principaux acteurs de cette dynamique accélérée sont les réfugiés centrafricains qui pratiquent l'agriculture, l'élevage et le bucheronnage;

? La dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo est à l'origine de conflits entre les groupes d'acteurs du terroir, notamment entre agriculteurs et éleveurs.

7. Cadre conceptuel

La conceptualisation des termes et expressions, qui suivent, s'est avérée cruciale pour la présente étude.

? Dynamique

Le concept de dynamique a fait l'objet de plusieurs définitions. Littéralement, la dynamique renvoie à un processus qui marque une évolution ; c'est - à - dire un changement graduel et chronologique, quantitatif et (ou) qualitatif. Il s'agit d'un concept utilisé dans la quasi-totalité des disciplines scientifiques.

Dans le champ des sciences sociales en général et de la géographie en particulier, la dynamique désigne l'évolution spatiale et temporelle d'un phénomène physique ou humain. L'appréhension la plus appropriée de la dynamique est celle de Brunet (1992). Selon lui, la dynamique est « un changement résultant d'un jeu de forces... ». « Les forces » évoquées par Brunet sont des facteurs naturels et humains. S'agissant des facteurs naturels, il s'agit par exemple de l'évolution climatique. Parlant des facteurs

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humains, nous citerons la croissance démographique et ses corolaires que sont notamment la surexploitation des ressources naturelles et l'extension du bâties ainsi que des terres agricoles.

Brunet et al.(2009) signalait, parlant de la dynamique, qu'elle « f...] marque un accroissement ou un déclin, ou la succession de plusieurs phases contraires : une évolution positive encourageante, une évolution inquiétante. » Selon ces auteurs, la dynamique présente une double situation : elle est soit progressive, soit régressive ; ou alors, elle présente une alternance des deux phases.

L'appréhension de brunet est préconisée dans la présente étude. La dynamique présente deux tendances dans le terroir. Elle est fonction du type d'occupation du sol. La tendance régressive caractérise l'évolution de la couverture végétale. A l'opposé, les autres types d'occupation du sol lié à la présence sociétés humaines à savoir ; la zone d'habitation, les cultures et les jachères ont une tendance progressive.

? Sol et occupation du sol

Le vocable sol est polysémique. Ce mot est utilisé dans plusieurs disciplines scientifiques et domaines techniques notamment en agronomie, en pédologie, en aménagement du territoire, en biologie, en chimie et en géographie ; mais aussi et surtout dans le langage courant. Les conceptions du terme sont donc multiples et diversifiées selon les différentes approches des disciplines scientifiques, qui n'ont pas toujours le même objet.

Pour les agronomes le sol c'est la partie arable (pellicule superficielle) homogénéisée par les labours et explorée par les racines des plantes. Ils considèrent qu'un bon sol agricole est constitué de 25 % d'eau, 25 % d'air, 45 % de matière minérale et de 5 % de matière organique (FAO, 1997).

Les pédologues estiment que la partie arable ne constitue que la partie superficielle du sol. Dans cette optique, Albert Demolon a défini le sol comme étant « la formation naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant

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de la transformation de la roche mère sous-jacente sous l'influence de divers processus, physiques, chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants ».

Pour l'hydrogéologue le sol est un manteau vivant et occupé par la végétation, et permettant le cycle de l'eau.

L'écologue envisage le sol comme un habitat et un élément de l'écosystème qui est le produit et la source d'un grand nombre de processus et interactions chimiques, biochimiques et biologiques.

Dans le domaine de l'aménagement du territoire, le vocable sol est généralement associé à celui d'occupation pour former l'expression objective d' « occupation du sol ». Les spécialistes de l'aménagement du territoire distinguent des catégories d'occupation du sol, avec les sols : agricoles, boisés, bâtis et bien d'autres types. Les définitions du sol sont liées à son utilisation. Ainsi, pour un ingénieur civil le sol est un support sur lequel sont construits les routes, et fondés les bâtiments. Pour un ingénieur d'assainissement, le sol est un récipient de dégouts domestiques.

En géographie, cette approche de l'aménageur du territoire est partagée. Elle est privilégiée dans le cadre de la présente étude. L'occupation du sol sera donc appréhendée comme la définit la FAO. Selon cet organisme international, l'occupation du sol est « la couverture physique observable au sol par des techniques de relevés de terrain ou par la télédétection. Elle comprend la végétation (naturelle/cultivée) et l'aménagement du territoire/l'habitat (bâtiments, routes) qui occupent la surface de la Terre ainsi que l'hydrographie... » (FAO, 1997).

L'occupation du sol renvoie concrètement aux grands ensembles du paysage auxquels fait allusion, la FAO. Il s'agit donc du couvert végétal dans sa diversité, de l'hydrographie et des aménagements.

? Réfugiés

Le concept de « réfugié » a fait l'objet de la convention de Genève du 28 juillet 1951. Aux termes de cette convention signée le 11 septembre 1952, le réfugié peut être

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défini comme « toute personne, qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays » (article 1 , alinéa 2). Les réfugiés sont donc des demandeurs d'asile cherchant à fuir leur pays d'origine pour être accueillis dans un pays où leur vie ne sera plus en danger.

A travers cette définition du vocable réfugié, l'on peut comprendre que plusieurs raisons sont à l'origine des déplacements des populations. Il s'agit par exemple des cataclysmes et des guerres.

Dans le cadre de notre étude, il s'agit essentiellement des personnes déplacées à la suite des conflits armés. Il s'agit tout simplement des réfugiés de guerre ; c'est-à-dire des déplacés forcés suite au climat politique défavorable dans leur pays.

? Végétation et flore

Dans son sens premier, la végétation est l'ensemble constitué des plantes qui poussent en un lieu donné. Ces végétaux constituent un ou plusieurs types de formations et de mosaïques.

Dans la perspective d'analyse de la dynamique des types d'occupation du sol de cette étude, la végétation désigne l'ensemble de végétaux recouvrant de manière temporaire ou permanente le sol. Il peut s'agir d'une forêt, d'une savane. Dans cette logique, l'expression utilisée pour désigner la végétation est très souvent « couverture végétale » ou « couvert végétal ». En plus, la végétation est aussi vue sous un aspect spécifique. Elle désigne donc aussi la flore, c'est-à-dire l'ensemble des espèces végétales d'une région ou d'un milieu donnés.

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? Terroir

Le concept de terroir a été au centre de nombre de travaux scientifiques.

Ce vocable est le plus utilisé en agriculture où il renvoie à un sol planté de vigne ou tout simplement à un sol agricole. Ce mot est aussi utilisé pour évoquer la campagne.

L'approche géographique du concept est celle de Rouvellac E. (2008), selon qui le terroir désigne « un espace géographique délimité défini à partir d'une communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs, et de pratiques fondées sur un système d'interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. Les savoir-faire mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et permettent une reconnaissance pour les produits ou services originaires de cet espace et donc pour les hommes qui y vivent. Les terroirs sont des espaces vivants et innovants qui ne peuvent être assimilés à la seule tradition. » Un terroir résulte donc de l'exploitation par une société humaine des potentialités d'un espace physique.

Il s'agit d'un espace concret, tangible et susceptible d'être cartographié. Le terroir est identifiable à travers de multiples facteurs (géographiques : pédologie, géologie, géomorphologie, hydrologie, climatologie, microclimat, exposition, etc.), mais qui possède également une dimension culturelle qui reflète directement la société humaine qui l'exploite. Cette approche est privilégiée dans la présente étude.

8. Méthodologie

Dans l'optique de notre démarche hypothético-déductive, la présente méthodologie a été conçue et mise en oeuvre dans l'optique de tester les hypothèses préalablement formulées et de parvenir à des résultats significatifs. Elle s'articule autour de deux axes à savoir : la méthode de terrain et la méthode de laboratoire.

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8.1. La méthode de terrain

La méthode de terrain regroupe l'ensemble des opérations menées sur le terrain (zone d'étude), intégrant les outils qui nous ont permis de recueillir des données.

? Les observations de terrain

Les observations de terrain sont fondamentales dans la recherche géographique. Elles permettent au chercheur faire une lecture directe des réalités vécues et perçues par les groupes sociaux. Les observations de terrain consistaient en des visites exploratoires sur le site.

Dans cette optique, des questions relatives à l'appréciation du contexte actuel du terroir et celui des différents flux migratoires dans le terroir étaient posées aux autorités traditionnelles ainsi qu'aux personnes âgées. Les entretiens ont permis de déceler les ambiguïtés du sujet de recherche et par conséquent de le réorienter.

? La recherche documentaire

La recherche documentaire a été cruciale à la présente étude. Les thèses, les mémoires de fin d'études, les articles relatifs à l'étude de la dynamique de l'occupation du sol, et les ouvrages généraux ont été consultés à la bibliothèque centrale, au centre d'étude « Anthropos », à la bibliothèque de la FALSH et au Laboratoire de Géomatique de l'Université de Ngaoundéré. Nous avons aussi exploité les bibliothèques en ligne de nombreux organismes et instituts de recherches notamment l'IRDa, le CIRAD et le HCR. Deux cartes topographiques de la région géographique de Bétaré-Oya à laquelle appartient le terroir au 1/50 000 (Bétaré-Oya 3a et 1c, 1957, IGN), ont été acquises à l'INC de Yaoundé.

Les données climatiques proviennent de la SODEPA de Ndokayo, elles couvrent une période de 24 ans (1987-2011). Malgré leur caractère peu exhaustif, elles ont permis d'apprécier l'évolution climatique dans le terroir sur la base des moyennes annuelles des températures et des précipitations.

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Les données démographiques sur le terroir ont été recueillies auprès des services de la statistique du bureau du HCR de Bertoua, où nous avons pu obtenir une carte exhaustive de la répartition des réfugiés centrafricains dans les régions administratives de l'Est et de l'Adamaoua par site.

? La collecte des données cartographiques

La cartographie des types d'occupations du sol s'est faite, pour l'essentiel, sous la base des relevées de terrain. Les relevés de terrain associent les levées GPS des parcelles et la reconstitution de leur évolution à l'aide des fiches de collecte des données. Le choix d'une telle méthode, dans un contexte où la télédétection est de plus en plus privilégiée dans les études de l'occupation du sol, nécessite d'être justifié. Par la suite, il est impératif de présenter de cette méthode.

? Justification de la méthode cartographique

L'étude d'une dynamique spatiale en géographie nécessite des outils d'analyses pertinents. L'évolution technologique offre de nos jours une panoplie de sources de données notamment les photographies aériennes et les images satellitales qui sont de plus en plus utilisées pour la cartographie de l'occupation du sol. Dans les pays en développement, il se pose le problème de l'existence de ces sources de données et de leur accès. Les photographies aériennes existantes sont généralement très anciennes.

S'agissant des images satellitales, il existe plusieurs types, notamment les images à haute et moyenne résolution et ; les images à très haute résolution. Plusieurs images satellitales sont aujourd'hui disponibles et téléchargeables gratuitement sur internet. Cependant, le choix d'une image est fonction du thème étudié et repose surtout sur l'échelle spatiale, ainsi que les limites temporelles. Ainsi pour une cartographie de l'occupation du sol à l'échelle d'un terroir, les images à très haute résolution sont les plus adaptées. Celles-ci permettent une visu- interprétation aisée, les unités de l'occupation du sol apparaissent plus nettement. Cependant, l'accès à ce type d'image reste limité du fait de leur coût très élevé et aussi de leurs disponibilités aux dates choisies pour l'étude.

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L'utilisation des photographies aériennes est une autre possibilité pour l'étude de la dynamique spatiale à l'échelle d'un terroir. Le problème qui se pose est celui de l'indisponibilité aux dates choisies pour l'étude, mais aussi, et surtout de l'échelle. Les seules photographies aériennes disponibles couvrant le terroir sont très anciennes (1953-1954) à l'échelle 1/50 000.

Pour faire face à ces difficultés, nous avons opté pour une analyse diachronique sur la base des relevés de terrain (parcellaire). Cette méthode bien que présentant des limites, s'est avéré être adéquate pour atteindre nos objectif, principalement celui d'apprécier l'évolution des types d'occupation du sol dans le terroir entre 1987 et 2011.

? Présentation de la méthode cartographique

Le GPS (Global Positionning system) est un système de navigation et de positionnement par satellite. Cet outil de localisation a été mis sur pied et développé par les Etats-Unis d'Amérique en 1973 (Cambrézy, 1999) dans l'optique de permettre la localisation des troupes en opération militaires. Le GPS est aussi utilisé comme outil de navigation dans la marine et l'aviation.

Dans le cadre de notre étude, le GPS a été utilisé comme un outil de terrain pour localiser des objets. Il s'agit donc d'un instrument de cartographie.

La collecte des données cartographique a tout d'abord porté sur les limites du terroir. Elle s'est faite à l'aide du GPS. Par ailleurs, une délimitation a préalablement été faite par les autorités traditionnelles à l'aide de la carte topographique au 1/50 000 et de l'image satellitale imprimée de 2006 du satellite quickbird, disponible sur l'interface Google earth. Par la suite, sous la conduite d'un guide, recommandé par l'autorité traditionnelle, les coordonnées des points aux limites du terroir ont été prises et notées sur une fiche conçue pour la circonstance (Annexe3). Ainsi, nous avons levé les points de référence des limites du terroir.

Par la suite, il a été question de lever les points des différents types d'occupation du sol à cartographier, c'est-à-dire prendre leurs coordonnées géographiques (x, y, z) :

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x représentant la longitude, y la latitude et z l'altitude. Ainsi, les contours des différents types d'occupation du sol ont été levés au GPS en fonction de leur évolution retracée sur place par les propriétaires. Il était question de décrire chaque parcelle levée en 2011 et de recueillir des informations d'analyse notamment leur date de création, leur occupation avant cette date et les différents changements qu'elles ont connus durant la période allant de leur création jusqu'en 2011. Par ailleurs, d'autres informations comme le (s) nom (s) et la nationalité du (des) propriétaire (s) ont aussi été relevées en vue de différencier les espaces occupés par les réfugiés centrafricains de ceux occupés par les locaux. Les enquêtes ont porté sur trois types d'occupation du sol à, savoir : la zone d'habitation, les cultures, les jachères.

Pour apprécier la dynamique de la savane arbustive dense et de la galerie forestière, des relevés floristiques ont été effectués.

? La collecte des données phytogéographiques

Des relevés phytogéographiques ont été effectués dans la savane arbustive dense et de la galerie forestière. Ces relevés avaient pour but de caractériser ces deux types d'occupation sol, d'apprécier leur niveau de dégradation, d'identifier les espèces ligneuses exploitées et de déterminer les agents responsables de leur dégradation.

Au niveau de la savane arbustive dense, les relevés ont porté sur un total de 12 placettes de superficie unitaire de 20x20m, soit 400 m2

Les relevés dans la galerie forestière se sont opérés sur des transects d'une distance de 400 m chacun au niveau des quatre principaux cours d'eau du terroir (Oudou, Tokdila, Droukbala, Gbéri). Des relevés ponctuels étaient effectués sur 10 m tous les 100 m, soit 4 relevés sur 400 m pour un total de 16.

L'identification des espèces s'est faite à l'aide du Manuel de dendrologie des savanes boisées, de l'ACD et avec l'appui d'un ingénieur des travaux des eaux et forêt et d'un natif du terroir par ailleurs tradi-praticien et connaisseur des espèces ligneuses. Nous avons systématiquement noté sur la fiche de relevé, les coordonnées géographiques de la placette, le nom scientifique et en langue locale (Gbaya) et/ou en

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Français, la hauteur estimée pour chacun les individus normaux, ainsi que des caractéristiques essentielles telles que l'état des individus, les raisons de sa dégradation éventuellement. Les individus dessouchés et brulés ont été identifiés à partir des repousses et/ou de la souche.

En outre, la détermination des facteurs, la caractérisation des acteurs et la mise en évidence des conséquences socioéconomiques de cette dynamique des types d'occupation du sol passent nécessairement par le recueil des opinions des divers acteurs. L'atteinte de ces objectifs a nécessité la mise à contribution des enquêtes et aux entretiens sur le terrain.

? La collecte des données socioéconomiques

? Les enquêtes et les entretiens

Des enquêtes et des entretiens ont été menés dans le but de collecter des données relatives aux facteurs, aux acteurs et aux conséquences socioéconomiques de la dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir.

La population cible de notre zone d'étude est estimée à 1600 ménages dont 811 ménages de réfugiés centrafricains (HCR et al., 2009) et 789 ménages locaux (Koppert, G et al., 2005), pour une population totale estimée à près de 10.000 habitants (Atlas du Cameroun, 2010). Cette caractéristique de la population du terroir est à prendre en compte dans la détermination de l'échantillon sur lequel va porter l'enquête. Ainsi, la méthode privilégiée est l'échantillonnage avec probabilité proportionnelle à la taille de la population.

Dans cette technique d'échantillonnage, probabilité d'un individu de la base de sondage d'être sélectionné dépend de la taille de l'unité. Plus la taille de l'unité est grande, plus sa chance d'être incluse dans l'échantillon est élevée. Cette méthode va être privilégiée si l'on s'intéresse à une caractéristique qui pourrait être influencée par sa taille comme il en est présentement le cas.

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Avec un taux d'échantillonnage de 10 %, déterminé sur la base de la taille de la population mère, le questionnaire a été administré à un échantillon de 160 ménages, soit 86 chefs de ménages au sein de la population camerounaise représentant 49,32 % de la population mère et 89 ménages de réfugiés représentant 50,69 % de la population mère.

Pour mener à bien les enquêtes sur le terrain, et en vue de faciliter le traitement informatique des données, un questionnaire codifié à questions semi-ouvertes a été préalablement préparé. Le questionnaire est organisé en cinq rubriques. La première rubrique vise à recueillir des informations sur l'enquêté, la deuxième rubrique porte sur la caractérisation du ménage. Ces deux premières rubriques ont été administrées à 160 chefs de ménages ou à leur représentant. La troisième rubrique comporte quatre sous rubriques et est administrée au chef de ménage ou à un membre du ménage selon la principale activité pratiquée.

Des entretiens ont été effectués avec les autorités traditionnelles du terroir, notamment le chef de village et ses notables. En plus des entretiens de masse avec les divers groupes d'acteurs notamment les agriculteurs, les éleveurs, les artisans et les bucherons, les personnes âgées ont été interrogées relativement à leur perception de la dynamique des types l'occupation du sol dans le terroir. Les entretiens de masse avec les groupes d'acteurs avaient pour but de se faire une idée de l'évolution des différentes activités pratiquées dans le terroir et de recenser les problèmes auxquels ils font face afin d'établir les relations avec les changements des types d'occupation du sol. S'agissant de l'entretien avec les personnes âgées, il était question de retracer l'historique de l'occupation du sol par des profils historiques, c'est-à-dire préciser des dates repères relatives à des évènements ayant une importance particulière dans la compréhension de la dynamique du terroir sur le plan de l'occupation du sol, notamment les mouvements migratoires.

Aussi, des entretiens ont été menés auprès du chef de poste forestier et faunique, du chef de poste agricole et du chef de centre zootechnique et vétérinaire dans l'optique de recueillir des données relatives à leurs secteurs respectifs.

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