8.2. La méthode de laboratoire
Les travaux de laboratoire ont porté sur le traitement
des données recueillies sur le terrain. Nous avons créé
une base de données SIG des parcelles enquêtées et nous
avons procédé au traitement du questionnaire.
? La création de la base de données
SIG
A l'aide d'un fond topographique au 1/50 000, les points de
référence des limites du terroir ont été
projetés. Ensuite, ces limites ont été vectorisées.
Les données sur les parcelles ont été traitées en
vue de constituer un SIG. Les performances du logiciel Mapinfo 8.5 ont
été mises à profit pour la création d'une base de
données géographique. La base de données
géographique permet de gérer automatiquement les données
collectées sur les parcelles des différents types d'occupation du
sol. Ainsi, l'analyse de leur évolution a été pratique.
La base de données SIG mise sur pied est
constituée de deux composants majeurs à savoir :
? Les données géométriques qui renvoient
à la forme et à la localisation des objets.
? Les données descriptives ou données
attributaires qui renvoient à l'ensemble des attributs descriptifs des
objets entre autres la date d'ouverture de la parcelle, son
propriétaire, la nationalité du propriétaire ;
La base de données SIG ainsi constituée a
été exploitée pour suivre l'évolution des parcelles
enquêtées et leur cartographie.
Ainsi, la superficie totale de chaque type d'occupation du sol
enquêté a été calculée relativement au cadre
temporel de l'étude: entre 1987 et 2001, puis entre 2001 et 2011. Par la
suite, l'évolution de chaque type d'occupation du sol a
été appréciée sur la base des parcelles
enquêtées. Aussi, des cartes du terroir représentant les
différents types d'occupation du sol en 1987, 2001 et 2011 ont
été produits à partir de la base de données SIG.
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Par ailleurs, la base de données a été
exploitée pour caractériser les acteurs de la dynamique des types
d'occupation du sol. Ici, le point focal est la nationalité du
propriétaire. Ce qui a permis de déterminer les superficies
respectivement mises en valeur par les réfugiés centrafricains et
celles exploitées par les populations camerounaises du terroir.
Les travaux de laboratoire ont aussi porté sur le
traitement des relevés phytogéographiques.
? Le traitement des données
phytogéographiques
Le traitement des données phytogéographiques en
laboratoire était fondé sur les opérations statistiques.
Nous avons comptabilisé le nombre d'individus des différentes
espèces ligneuses par placette, le nombre d'individus dessouchés,
élagués et brulés, ainsi que ceux soumis aux actions des
agents bioclimatiques. Les fréquences relatives ont été
calculées. Les espèces les plus exposées à la
dégradation ont été déterminées.
? Le traitement du questionnaire
Nous avons procédé au dépouillement des
données issues de l'enquête pour extraire les informations
nécessaires à notre étude. Le logiciel SPSS 16.0 nous a
permis d'atteindre aisément cet objectif. Grâce aux performances
de ce logiciel nous avons pu obtenir de manière automatique des tableaux
statistiques regroupant pour chacune des variables des valeurs descriptrices
comme les effectifs et les fréquences pour chacune des variables
souhaitées.
9. Intérêt de l'étude
La présente étude revêt d'un
intérêt méthodologique. Basée sur les relevés
de terrain, associant les levées GPS et les profils historiques, elle
met en exergue les possibilités d'une approche de collecte et de
traitement des données, permettant d'étudier les changements de
l'occupation du sol dans les zones rurales des pays sous-
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développés où les sources de
données ne sont pas accessibles du fait de leur coût
élevé et parfois de leur inexistence.
D'un point de vue appliqué, l'étude de la
dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo a permis de
mettre en évidence les impacts direct et indirect des
réfugiés centrafricains sur l'environnement des zones d'accueil.
Il est question de susciter un vif intérêt mêlé
d'inquiétude vis-à-vis des décideurs et du HCR au sujet
des mutations environnementales dans les zones d'accueil des
réfugiés, en particulier sur le territoire camerounais.
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