I.1.1. PRESENTATION DU PALUDISME
Le paludisme est une maladie parasitaire due à
l'infestation par des hématozoaires (organismes unicellulaires, type
particulier de protozoaire) du genre plasmodium (Pelloux et coll.,
2005). Le mot Paludisme vient du latin « paludis »
qui signifie marais et son synonyme « malaria » de
l'italien, voulant dire mauvais air car, on croyait que cette pathologie
provenait des mauvais airs du marais (Gentilini, 1993).
I.1.1.1. Mode d'infestation
Les parasites se transmettent à l'homme par les piqures
d'un moustique du genre anophèle femelle infesté
(Fattorusso et Ritter . ,2004) lors de son repas sanguin pour
besoin des protéines, indispensables à la maturation de ses oeufs
(Marc et Coll., 1995).Ceci se fait de préférence
à la tombée de la nuit ou dans des endroits obscurs
(Fattorusso et Ritter ,2004).
Outre le moustique, vecteur principal, la transfusion sanguine
ou les seringues contaminés peuvent exceptionnellement transmettre la
pathologie (Marc et Coll., 1995).
Le passage possible des globules rouges parasités de la
mère au nouveau-né ne revêt pas une importance
considérable car, le terrain de nourrisson n'est pas propice au
développement normal de l'infection puisque l'hémoglobine foetale
et les anticorps maternels s'y opposent (Marc et Coll.,
1995)
I.1.1.2. L'anophèle
Les anophèles constituent un genre des
arthropodes de l'ordre des diptères, du sous ordre de
nématocère, de la famille des culicidé et la sous-famille
des culicins (Larvier, 1987).
Il y a environ 400 espèces de moustiques
Anophèles dont une quarantaine est capables de transmettre le paludisme
(Pelloux et coll., 2005).
En R.D .Congo, Anophèle funestus mais surtout
A.gambiae sont des vecteurs de première importance (Van
Der et coll., 2005 ; Marc et coll., 1995 ; Duren, 1937).
I.1.1.3. Le plasmodium
Les Plasmodiums sont des protozoaires appartenant
à l'embranchement des Sporozoaires et à l'ordre des
Haemosporideae.
Il existe de très nombreuses espèces de
Plasmodium (plus de 140) (Domonique, 2010). Trois
espèces sont exclusivement humaines : P. falciparum, P. vivax et P.
ovale. Les espèces P. malariae et P. knowlesi sont
humaines et simiennes (Djomang, 2008).
Répartition du parasite
Les Espèces Plasmodiales à travers le monde se
répartissent comme représenté dans le tableau I.
Tableau I : Répartition géographique des 5
espèces plasmodiales humaines
Espèces plasmodiales
Plasmodium falciparum
Plasmodium vivax
Plasmodium malariae, Plasmodium
ovale
Plasmodium knowlesi Zones
géographiques concernées
Afrique sub-saharienne, Asie - Océanie Amérique
Centrale et Sud
|
Afrique (peu représenté), Asie Amériques du
Sud et Centrale
|
Afrique, Sporadique en Amazonie, en Océanie et en
Asie
Asie du Sud-Est
Source :(Dominique et coll., 2007, Njomang,
2008. Jeslyn et Coll., 2010, Singh et Coll., 2004)
Cycle biologique du parasite
Figure 1. Cycle biologique du Plasmodium spp.
Chez l'homme et le moustique (Cdc, 2010 .Oms, 2008, Lise,
2006)
Le cycle biologique du Plasmodium se divise en trois
phases. Une se déroule chez le moustique (cycle sporogonique) et deux
chez l'hôte humain : cycle érythrocytaire (dans les cellules
sanguines) et cycle exo-érythrocytaire (hors des cellules sanguines). La
phase hépatique ou pré-érythrocytaire (=
exo-érythrocytaire) correspond à la phase d'incubation,
cliniquement asymptomatique et la phase sanguine ou érythrocytaire
correspond à la phase clinique de la maladie (Dominique et
coll., 2007).
Si les parasites au stade adéquat (gamétocytes)
sont ingérés par le moustique lors du repas sanguin(8), ils
forment des gamètes dans l'estomac de l'anophèle. Les
gamètes mâle et femelle, issus des gamétocytes mâle
et femelle, s'unissent(9) pour former un zygote mobile appelé
ookinète(10). L'ookinète pénètre la paroi de
l'estomac et devient un oocyste sphérique(11). À
l'intérieur de l'oocyste, le noyau se divise à
répétition, un grand nombre de
sporozoïtes est formé et l'oocyste grossit(12).
Quand les sporozoïtes sont complètement développés,
l'oocyste se rompt, les libérant dans la cavité
générale du corps du moustique. Ils migrent alors vers les
glandes salivaires. Le délai nécessaire pour la maturation des
sporozoïtes varie avec la température et dans une moindre mesure,
avec l'espèce de Plasmodium et avec l'humidité. Il est
généralement de 15 à 18 jours.
Les sporozoïtes (stade infectant pour l'homme) sont
injectés dans le sang avec la salive du moustique lorsque celui-ci
pique. Par voie sanguine, ils atteignent le foie où ils se multiplient.
Pendant une période de 7 à 12 jours, ils s'y multiplient
jusqu'à ce que la cellule hépatique infectée
éclate. Alors les parasites (mérozoïtes) sont
libérés dans la circulation sanguine et envahissent les globules
rouges à l'intérieur desquels ils se multiplient à
nouveau. Les globules rouges infectés sont détruits et les
parasites libérés envahissent de nouveaux globules rouges et y
recommencent leur multiplication (Oms, 2008 ; Dominique et coll.,
2007).
Cibles des antis paludéens
Le parasite Plasmodium dispose pour son
développement intra érythrocytaire d'un métabolisme et de
moyens de défenses spécifiques qui constituent autant des cibles
aux antipaludiques. Parmi ces cibles on peut citer :
La vacuole digestive du parasite qui
est le siège de la digestion de l'hémoglobine, de la
cristallisation de l'hème et où des moyens de défense
spécifiques contre le stress oxydatif sont retrouvés.
Un cytoplasme comportant le cytosol
et deux organites essentiels, les mitochondries et l'apicoplaste. Ils sont
nécessaires à la biosynthèse des acides
nucléiques.
Une membrane plasmique,
constituée de phospholipides, des canaux calciques et parasitophores,
siège du trafic nutritionnel (Njomang, 2008).
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