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II-1-2 : Quelques résultats des études
empiriques
Les analyses économiques des effets de la protection
sociale sur la croissance se sont beaucoup développées au cours
de ces dernières années et portaient pour la plupart sur les pays
riches (pays de l'OCDE par exemple). Elles sont généralement
caractérisées par l'introduction d'un indicateur de protection
sociale comme variable explicative supplémentaire dans les
modèles de croissance (Castles et Dowrick (1990) ; Cashin (1994) ;
Lindert (1996)). Cependant, l'insuffisance disponibilité des
données relatives aux mesures de protection sociale a amené
certains auteurs à privilégier les variables de redistribution
telles que : la part des transfert dans le PIB (Keefer et Knack, 1995), la part
des dépenses publiques d'éducation, de santé et de
logement rapporté au PIB (Devarajan et al. (1993) ; Easterly et Rebelo
(1993) ; Perotti (1996)), droits de propriété (Gwartney, Lawson
et Holcombe, 1998).
C'est ainsi que Cashin (1994) estime des séries
chronologiques transversales à laide des MCO et de la technique des
variables instrumentales groupées, avec une structure d'erreur à
un facteur pour une estimation sur données de panel, la variable
dépendante étant le taux de croissance du PIB réel par
travailleur où le taux moyens des dépenses de
sécurité sociale et de protection sociale par rapport au PIB est
inclus dans l'équation de croissance comme variable explicative. Il
trouve que l'accroissement des dépenses publiques sur les
éléments entrants dans les fonctions de production privée
entraîne un surcroît de croissance économique. Tel est le
cas, par exemple, des paiements des transferts et des investissements. Les
coefficients des dépenses de sécurité sociale sont
positifs et significatifs.
Par contre Castles et Dowrick (1990) portent leur
étude sur la période 1960 à 1985 et estiment à
l'aide d'une régression sur séries chronologiques transversales
groupées. MCO (avec test d'endogénéité) à
l'aide de variables de contrôle de l'investissement et de l'emploi et des
variables indicatrices temporelles. Ils introduisent les dépenses
sociales de l'OCDE (hors santé et éducation) comme variable
explicative et trouvent les coefficients positifs mais significatifs (si
variables de contrôle). En l'absence de variable de contrôle les
signes deviennent irréguliers et non significatifs. De même,
Devarajan et al (1993), introduisent les dépenses de santé sur
les dépenses totales et les dépenses d'éducation sur le
total des dépenses comme variables explicatives. Ils examinent la
relation entre la composition des dépenses publiques et la croissance,
et estiment qu'un rééquilibrage dans l'éventail des
politiques mises en oeuvre au profit des activités productives peut
entraîner une intensification de la croissance.
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