II-1-1 : Productivité du travail et cotisations
sociales
La population active est la population en âge de
travailler et qui dispose d'un emploi ou est au chômage. Au niveau
microéconomique, il y a eu des progrès en termes d'emploi, mais
le constat général est celui d'une précarisation
croissante des emplois, malgré le signal flatteur de quelques
indicateurs de croissance de la productivité. Ici on caractérise
le niveau de
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productivité de la population (A) et l'évolution
comparée de la productivité du travail et des cotisations
sociales au Cameroun (B).
A : Caractérisation du niveau
d'activité
La population active au Cameroun est estimée à
5749000 d'individus donc 77,5% de sexe masculin et 66,9% de sexe féminin
(ECAM, 2001). Le taux d'activité est élevé dans la
population et particulièrement celle résidant en milieu rural. La
reprise économique amorcée en 1994 a contribué à
augmenter le taux d'activité par la création des nouveaux
emplois. Le taux de salarisation a également augmenté en faveur
de la reprise économique. Le secteur informel demeure le principal
pourvoyeur d'emploi avec près de 90,4% de la population active
occupée. La population active camerounaise exerce aussi en grande partie
dans l'agriculture en milieu rural. Elle est aussi caractérisée
par la prééminence persistante d'une main d'oeuvre abondante mais
mal formée. Selon les estimations, elle est insuffisamment instruite ou
qualifiée : près de 40% des actif n'ont jamais été
à l'école, 45% ont le niveau universitaire (DSCN, 2001).
Ce niveau de qualification, ainsi que diverses prestations de
sécurité sociale influent sur les gains de productivités
des entreprises.
B : Evolution de la productivité du
travail et des cotisations sociales
L'évolution de la productivité du travail et
des cotisations sociales se présente comme l'indique le tableau suivant
:
Tableau 2.1 : Evolution de la
productivité du travail et des cotisations sociales au Cameroun de
1993-2002.
Années
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
productivité du
travail (en milliers de FCFA)
|
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|
Formel
|
2621,5
|
3890,9
|
3931,3
|
3080,7
|
3682,1
|
6164,8
|
6411,2
|
7699,0
|
6934,6
|
5081,6
|
Informel
|
547,2
|
545,6
|
546,7
|
559,0
|
551,4
|
524,5
|
523,8
|
517,5
|
512,3
|
497,9
|
Ensemble
|
877,8
|
961,0
|
1054,9
|
1054,9
|
1078,5
|
1125,2
|
1158,2
|
1201,3
|
1158,2
|
1158,2
|
Cotisations sociales
(en milliards de
|
50,93
|
47,98
|
56,08
|
78,54
|
62,72
|
88,90
|
96,62
|
68,58
|
74,26
|
75,68
|
FCFA)
|
|
|
|
|
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|
|
|
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Source : INS, Comptes nationaux du Cameroun, 2004.
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Sur toute la période et de façon
générale, la productivité du travail évolue de
façon constante et régulière. Elle se situe au dessus de
1000 milliers de FCFA par an et par tête de travailleur dés 1995.
L'évolution de la productivité du travail dans les secteurs
formel et informel permet de constater que le niveau de productivité du
travail dans le secteur informel est resté en-deçà de 560
milliers de FCFA par travailleur et par an sur toute la période. L'ordre
de grandeur de ce ratio dans le secteur formel excède 2621 milliers de
FCFA est a presque doublé en 1998. Ceci peut s'expliquer par le fait que
les employés de ce secteur jouissent d'une bonne couverture sociale et
sont donc incités à plus de productivité.
Les cotisations sociales ont connues une évolution
galopante, mais atteignent leur plus haut niveau en 1999 où elle se
situe à 96,62 milliards de FCFA, puis une baisse se situant presque
autour de la moyenne durant la période. L'étude graphique permet
de prolonger l'analyse de l'incidence de la protection sociale sur la
productivité du travail.
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