Conclusion
Nous avons exposé à travers ce chapitre les
trois théories de gate keeping à savoir la théorie de
David Maning white .Cette théorie qualifie le rédacteur en chef,
comme le seul décideur dans le processus de la préparation des
informations. Cette approche est critiquée par Abraham Bass qui s'est
focalisé surtout sur la cueillette des informations sur le terrain par
le journaliste. John Dimmick affirme que le sélectionneur n'est pas une
entité isolé mais un système complexe. Ces trois
théories, nous allons les retrouver dans l'analyse de contenu des
éditions de la chaîne1et la chaîne3. Et comme Nous ne
pourrons pas analyser le contenu des éditions sans aborder les valeurs
de l'information radiophonique, Bien que les attitudes sont diverses, mais un
consensus est établi sur la valeur de la proximité. Les genres
radiophoniques étaient largement expliqués dans ce chapitre. Ces
genres qui s'adaptent en formats radiophoniques spéciaux. Nous avons
également démontré l'importance de la source de
l'information on accentuant sur les sources officielles et officieuses. A
travers ce chapitre nous avons connu les spécificités de
l'écriture radiophonique qui `est différente de la presse
écrite et télévisuelle.
Chapitre II : Gestion et traitement de l'information
à la Radio algérienne :
Dans ce chapitre, nous allons nous observer la situation de
l'audiovisuel en Algérie, en nous référant à la
politique de l'audiovisuel, car La gestion actuelle de la radio ne peut
être réellement appréhendée sans aborder cette
situation depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. De ce fait,
dans ce chapitre, nous fournirons un aperçu historique de la radio
algérienne et son statut juridique. Ensuite, nous présenterons
l'organisation structurelle des services de l'information des deux
chaînes, avant d'entamer leur proces de traitement de l'information, en
essayant d'établir dans la mesure du possible un préalable avec
la théorie de gate keeping.
1- Politique de l'audiovisuel en
Algérie
A-Etat de l'audiovisuel pendant les premières
années de l'indépendance.
En Algérie, l'institution du monopole de l'état
constitue un élément majeur de la politique de l'information.
Avant même la proclamation de la « République
algérienne démocratique et populaire », l'exécutif
provisoire, issu des accords d'Evian prit deux décisions importantes
dans le domaine de l'information51 .La première concerne la
presse écrite et la deuxième la radio et la
télévision. A propos de cette dernière, dès le 17
aout 1962, l'exécutif provisoire désigne « en accord avec le
bureau politique », installé à Tlemcen, Aissa
Messaoudi52 pour contrôler les émissions des trois
chaînes qui diffusaient en arabe, en français et en
berbère. Après l'indépendance, les medias
scripto-audiovisuels n'étaient pas conçus comme quatrième
pouvoir, mais comme un relai amplificateur53 pour expliquer et
promouvoir le discours officiel.
Sous prétexte de protéger la
société algérienne contre toute influence culturelle
externe pouvant « saborder les constantes nationales », le pouvoir en
place s'était attelé à réduire les espaces
d'expression culturelle, en mettant l'accent sur une lecture éminemment
nationale et non-critique de l'histoire de l'Algérie.
Intégré dans cette logique de monopolisation et
d'étatisation, le secteur des médias a servi de courroie de
transmission de l'idéologie du pouvoir en place. Aussi, l'information,
de sa collecte à sa diffusion, était-elle
51 Brahim Brahmi, le pouvoir la presse et les
intellectuels en Algérie, éditions l'Harmattan, 1989, p25.
52 Ancien animateur de la voix d'Algérie
pendant la guerre de libération.
53 Communication et développement, revue,
numéro 6 p61.
sous le contrôle étroit des pouvoirs publics. Le
parti-État (FLN) ne pouvant concevoir une émancipation de la
presse, imposera aux journalistes, une orientation éditoriale militante.
Toutefois, il est à noter que de 1962 à 1982, les médias
en Algérie (presse écrite et audiovisuelle) n'étaient
régis par aucun texte de lois. Les orientations et les missions
étaient définies en fonction de ce qui était
édicté dans la Charte de Tripoli de 1976, ainsi que dans la
constitution de 1976 dans les documents du parti FLN. En Ce qui concerne son
dispositif institutionnel , la Radio Télévision algérienne
(RTA) se voit attribuer par son ordonnance constitutive du 9 novembre 1967
:« le monopole de la diffusion radiophonique et
télévisée sur tout le territoire national, et elle seule a
qualité pour :exploiter le réseau des installations de
radiodiffusion et de télévision, l'organiser, l'entretenir et le
modifier, s'il y a lieu, produire ses programmes, les diffuser et les
commercialiser, coproduire et diffuser avec tout organisme national ou
étranger ».
-Les journalistes militants :
Le statut du journaliste presse écrite et audiovisuel
au sein du parti unique ne pouvait en être autrement. En effet, bien que
ne coexistaient durant cette période que deux sortes de presse, l'une
gouvernementale et l'autre du parti, l'accès à la profession de
journaliste était largement lié au militantisme du parti. Il
allait de soi que les membres de la rédaction devaient être
membres du FLN. Quant à la presse gouvernementale, l'adhésion du
journaliste au parti unique n'était pas une condition sine qua non, sans
doute parce que son recrutement obéissait à d'autres
critères. En effet, étant sous le contrôle des services de
sécurité, les organes de presse choisissaient les journalistes,
de la télévision, de la radio et de l'agence officielle de
presse(APS) en fonction de leur loyauté aux principes
idéologiques du pouvoir en place.
B- Le Code de l'information de 1982 : le
premier depuis l'indépendance de l'Algérie énonçait
sans aucune ambigüité que « l'information est du domaine de la
souveraineté nationale (...).54 L'édition des journaux
d'information générale est une prérogative du parti et de
l'Etat ». Selon les articles 1,2 et 3 de ladite loi, l'information devait
s'exercer « dans le cadre des options idéologiques du pays, des
valeurs morales de la Nation et des orientations politiques » sous la
direction du FLN. Le Code de l'Information de 1982 renforce le
caractère
54 Code le l'information, 6 février 1982
bureaucratique de la gestion de l'information, en stipulant,
dans son article 5 que « les directeurs (des organes d'information) sont
seuls habilités à mettre en oeuvre les orientations de la
direction politique». En 1982, la politique officielle de l'information
est clairement tracée par le biais de trois textes majeurs: le Code de
l'information promulgué en février 1982, le rapport portant
politique de l'information et la courte résolution sur l'information
adoptée par la 7ème session du Comité central du FLN, en
juin 1982.55 Ce code est initié pour réorganiser la
presse écrite, à l'exclusion de l'audiovisuel qui demeurait,
géré, directement par l'état.
Après les événements d'octobre 1988, le
pouvoir a dû concéder des ouvertures sur les plans politique et
économique. Une nouvelle constitution est adoptée le 23
février 198956, instituant le multipartisme, annonçant
la fin du socialisme et l'avènement de l'économie de
marché ; le socialisme n'étant plus le référentiel
à l'aune duquel doivent se déterminer les politiques publiques.
Le langage médiatique est également conduit à
évoluer. De nouvelles thématiques font leur apparition et celles
mises sous le boisseau à l'ère du parti unique refont surface.
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