I.2.6. LA BALANCE COMMERCIALE
La balance commerciale est la différence, en termes de
valeur monétaire, entre les exportations et les importations de biens ou
de biens et services (dépend du pays) dans une économie sur une
période donnée. On parle aussi de solde
commercial26.
La balance commerciale d'un État est
l'élément de comptabilité nationale qui répertorie
et résume ses exportations et importations de biens, et de services
marchands (on parle de la balance des biens et services). Toutefois, dans
certaines nomenclatures, dont la comptabilité nationale
fr<ançaise1, le terme de balance commerciale est
limité aux échanges de biens, hors services.
Les biens et services marchands peuvent comprendre : biens
manufacturés, matières premières, produits agricoles (tous
inclus dans la balance commerciale), voyages et transport, tourisme,
prestations de sociétés de service et de conseil (parfois
exclus), etc.
Le solde de la balance commerciale est la différence
entre les valeurs des exportations et des importations de biens et de services.
Une balance commerciale positive signifie que le pays exporte plus de biens et
services qu'il n'en importe : on parle alors d'« excédent
commercial » ou de « balance excédentaire ». Quand elle
est négative, on parle de « déficit commercial ».
Les facteurs qui peuvent influencer la balance commerciale sont
les suivants :
· les taux de changes ;
·
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la compétitivité des entreprises ;
· les traités de libre-échange ;
· les droits de douanes ;
· les barrières non tarifaires à la douane
;
· les délocalisations ou à l'inverse les
relocalisations des entreprises nationales.
Un échange commercial est mutuellement profitable aux
partenaires, et implique un enrichissement pour les deux ; les mots «
excédent » et « déficit » sont donc
inappropriés dans la mesure où ils sous-entendent respectivement
un enrichissement et un appauvrissement. Ils sont apparus dans le cadre du
mercantilisme, doctrine selon laquelle il est préférable
d'exporter des biens (acquisition de monnaie contre des biens) plutôt que
d'en importer2. Ils ont subsisté par tradition et par
persistance de la doctrine mercantiliste (notamment via le
keynésianisme).
Si ni l'excédent ni le déficit commercial ne
sont dangereux pour une économie nationale, ils peuvent cependant
être le signe et la cause d'autres problèmes économiques
(en cas de déficit : faiblesse de l'industrie, surévaluation de
la monnaie favorisant les biens importés par rapport à la
production indigène ; ou, inversement en cas d'excédent,
sous-consommation ou sous-évaluation de la monnaie permettant aux
étrangers d'acheter à bas prix l'outil industriel du pays).
Pour évaluer la situation d'un pays par rapport au
reste du monde (évolution de l'épargne et de l'endettement, part
de capital détenue par l'étranger ou au contraire à
l'étranger...), la balance commerciale ne suffit pas : elle est une
composante de la balance courante, elle-même partie de la balance des
paiements.
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