III.B.4 - Avantages et inconvénients du
modèle
III.B.4.a - Capacités
Il a été possible d'utiliser la couche de
géométrie comme support de calcul des densités de
population (produit « densimos ») avant que l'INSEE ne crée
les IRIS (Îlots Regroupés pour l'Information Statistique).
Ce modèle est capable de contenir au sein d'une seule
table l'information complète dans le temps sur l'occupation des sols.
Comme le modèle n'a pas changé depuis le départ, il est
possible de comparer l'occupation des sols sur 30 ans de données. Il est
possible de réaliser des vues des données par dates de mise
à jour (outils de fusion d'ArcGis) en supprimant les découpages
des autres époques afin de faciliter la lecture, de localiser les
changements, de suivre les évolutions, de connaître leur rythme,
etc.
Les tableaux statistiques d'évolution de l'occupation
des sols, les couches d'occupation à date données et
d'évolution entre deux dates ont été calculés, ce
qui permet d'accélérer l'accès à l'information. La
technique de versionnement permet un stockage relativement réduit.
L'utilisation de la technologie d'Esri permet de se prémunir des
problèmes de topologie mettant en péril la cohérence des
données.
La méthodologie de saisie des évolutions
réelles et des corrections permet également de garantir la
cohérence et la qualité des données dans le temps. Ce
modèle pourrait permettre d'effectuer des mises à jour vers le
passé. Il est possible d'utiliser des sources de données plus
anciennes et d'ajouter des colonnes à la table possédant des
dates antérieures aux précédentes versions.
Les polygones ont des identifiants mais ceux-ci ne sont pas
utiles au suivi temporel, puisque le support spatial des données est
conservé et qu'il sert de point de repère. Ce modèle ne
demande pas de réflexion sur la conservation de l'identité des
objets ni son implémentation.
Ce modèle permet une mise à jour rapide et
économique. La base est simple d'utilisation. Elle remplit ses objectifs
et satisfait les utilisateurs. Ces points sont essentiels et soulignent
l'efficacité du MOS en tant que base de données d'occupation des
sols intégrant la dimension temporelle et permettant le suivi des
évolutions.
III.B.4.b - Inconvénients
Le principal problème de ce modèle est
l'évolution de la couche de géométrie unique dans le temps
: chaque évolution géométrique demande un nouveau
découpage, donc une nouvelle ligne dans la table qui correspond à
un nouvel objet. Ce système alourdit les mises à jour
ultérieures, au risque de perdre de son efficacité, voir se
bloquer. Il sera peut-être nécessaire de changer de modèle
ou de le faire évoluer. Il est possible, par exemple, que le principe du
modèle soit maintenu mais que la base évolue vers des
données au format « raster ».
Le temps de transaction n'est pas utilisé. L'outil de
versionnement d'ArcGis n'est pas utilisé pour éviter d'avoir
à gérer les conflits. La gestion des modifications et des
corrections est un peu lourde. Celles-ci ne pouvant être effectuée
qu'une fois validée par l'IAU ÎDF.
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Bien que la saisie soit réalisée avec une
précision au 1/5000ème (unité minimale de
collecte de 30025 m2), le maintien des limites du passé
amoindrit la précision géométrique de la base qui
correspond plutôt à une utilisation au 25000ème.
L'objectif du suivi des évolutions sémantiques est
privilégié sur la précision des découpages
géométriques. Ce qui peut poser un problème pour l'analyse
des évolutions, notamment dans les milieux naturels.
Peu de découpage ont lieu dans ces milieux, parce
qu'il y a peu de postes (voir nomenclature, annexe II). Le MOS se concentre sur
les évolutions de l'urbanisation. Les lisières sont globalement
fixées sur les limites de la première version. Les limites des
bois et des forêts sont normalement protégées en
Île-de-France, elles ne devraient pas connaître d'évolution.
Et lorsque c'est le cas, il s'agit d'un passage clair dans un poste urbain
(construction d'un nouveau lotissement par exemple). Pourtant, les
lisières connaissent également des évolutions de perte de
surface qui ne sont pas répercutées dans la base parce qu'elles
sont trop fines. Et, par ailleurs, les évolutions inverses ne sont pas
non plus saisies. Pour la version 2012, des polygones d'espaces ruraux ouverts
correspondant à des anciennes carrières abandonnées et
laissées en friche vont devenir des bois ou des forêts, alors que
cette évolution a été plutôt continue que
discrète dans l'espace et dans le temps. Pour le domaine forestier, le
MOS risque ainsi d'indiquer une information a priori erronée :
une augmentation soudaine des surfaces de forêt d'une part, alors que les
milieux naturels régressent globalement d'autre part (Source : entretien
avec S. Foulard).
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