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II.D.2.b - PPDC spatial matriciel
Le modèle matriciel repose sur le même principe.
Le plus petit dénominateur commun est cette fois-ci définit
dès le départ par le format : le pixel, dont la taille
définit l'unité minimale de collecte des données. La
représentation matricielle de l'espace permet d'associer à chaque
portion un attribut à une date donnée (Plumejaud, 2011, p.
59).
Ce type de modèle permet de détecter les
changements très facilement dans un SIG, ou n'importe quel programme
permettant d'additionner deux images. Il évite le problème de la
création de nouveaux plus petits dénominateurs communs.
Le principal inconvénient est le même que pour
le modèle PPDC spatial vectoriel : il n'y a toujours pas de liens
sémantiques entre des entités spatiales constituées de
plusieurs PPDC et qui évoluent dans leur positionnement dans le temps.
Les inconvénients spécifiques à ce modèle sont que
le support matriciel possède un degré de précision moins
important que le support vectoriel. Par ailleurs, il demande une plus grande
quantité d'espace de stockage. Enfin, le
géoréférencement des images utilisées comme source
des données peut poser un problème. Si celui-ci change, les
pixels peuvent être décalés et produire des changements dus
uniquement à la différence de
géoréférencement. Ce défaut est
particulièrement coûteux à corriger car il nécessite
un recalage de tous les pixels (Langran, 1992).
II.D.2.c - La partition constante
Ce dernier modèle préconise l'utilisation du
format vecteur et repose sur le principe d'un découpage fixe de l'espace
comme point de repère pour le suivi des évolutions et d'une
analyse à plusieurs niveaux des entités géographiques. Les
découpages ne correspondent toutefois pas nécessairement à
un PPDC. Ils ne résultent pas d'une intersection, mais se fondent sur
une limite géographique pertinente pour le suivi (les limites des
réseaux routiers et hydrographiques, les limites administratives) ou sur
un découpage mathématique de l'espace en parts égales.
Chaque objet enregistré dans la base possède
des attributs temporels et une référence au découpage
auquel il appartient. Le changement dans le temps est implémenté
au niveau des objets, et leur suivi au niveau supérieur de la portion de
territoire.
Le premier avantage de l'analyse à niveau multiple est
qu'elle permet d'enrichissement des données géographiques. On
délimite, par exemple, une commune puis on décrit au sein de
cette commune l'occupation des sols, le nombre de bâtiments, le nombre de
routes, et leurs évolutions. Par ailleurs, ce modèle permet
d'obtenir à faible coût un repère pour le suivi des
évolutions, et écarte les inconvénients des deux
modèles précédents. Toutefois, il n'est pas sans poser des
problèmes quant à la précision du suivi des
évolutions de l'occupation des sols. Le résultat des
évolutions sera suivi dans le temps pour chaque partition constante,
mais les dynamiques internes seront occultées. Il ne sera pas possible
de savoir comment l'évolution s'est produite.
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