II.D.2.a - PPDC spatial vectoriel
Le modèle PPDC spatial vectoriel reprend
l'idée des diagrammes spatio-temporels (Figure 15, p. 45). Son principe
revient à projeter les parcours des objets qui se déplacent dans
le temps et l'espace sur un espace plan afin de produire une
géométrie unique issue de l'intersection de ces
déplacements. Concrètement, ce modèle revient à
réaliser une couche unique issue de la fusion des couches datées
par mises à jour en un réseau de polygones. Chaque polygone
possède ses propres attributs pour l'ensemble du temps enregistré
dans la base de données. La modification de forme ou de taille du
support spatial des données doit être découpée dans
la géométrie unique à chaque mise à jour afin de
créer un polygone « plus petit dénominateur commun »
à tous les états successifs dans le temps pour cet espace.
La couche de géométrie unique résultante
n'est la représentation de la réalité à aucun
moment, mais le résultat de toutes ses évolutions.
La question de l'évolution spatiale est résolue
en étant assimilée à la représentation du
changement attributaire. Ce modèle est facilement
implémenté grâce au versionnement par colonne, ou
attribute level versionning (Langran, 1992). Les colonnes présentes
dans la table sont pour chaque ligne : un numéro de ligne, une
géométrie, et ses attributs sémantiques pour chaque date
de mises à jour.
Grâce à ce modèle, il est facile de
connaître les différents états d'occupation du sol qui se
sont succédé dans le temps pour un espace donné. En fixant
l'espace, le lien est explicite. Il est possible de reconstituer une couche
datée par requête et en fusionnant les objets voisins ayant la
même occupation du sol.
En revanche, ce modèle n'est pas capable de
répondre aux questions sur l'histoire d'un objet en particulier à
travers le temps, ni sur le processus de l'évolution, en saisissant les
mouvements ou les transformations des entités spatiales. Les
événements ne sont pas implémentés. Par exemple, il
n'est pas possible de savoir si un objet a augmenté en taille, ou s'il
est issu de la fusion de deux autres objets. La seconde principale faiblesse de
ce modèle vient de sa complexité. Chaque mise à jour peut
nécessiter le découpage de plus petits dénominateurs
communs auxquels il faut alors attribuer un historique des attributs pour
l'ensemble des dates de mises à jour. Ce type de modèle peut
devenir difficile à gérer si les entités observées
connaissent de nombreuses évolutions, ou des évolutions continues
(Plumejeaud, 2011, p. 68). Enfin, le découpage étant unique, les
erreurs sont propagées dans le temps. Ce point nécessite de
pouvoir différencier à la mise à jour les corrections des
évolutions réelles.
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