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La gestion des interactions dans le travail de groupe et la réussite des apprentissages scolaires

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par Stéphane BALO
Université de Koudougou - maîtrise en psychologie de l'éducation 2013
  

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III-3-3-2 Les principes dans l'organisation des interactions

Le travail de groupe permet d'enseigner en organisant des dispositifs d'apprentissage de type socioconstructiviste. J.P. BRONCKART (2001 :36) explique que l'action didactique des enseignants « constitue une forme majeure de médiation sociale, visant à transformer le fonctionnement psychologique des apprenants » et qu'il faut que l'institution scolaire offre aux élèves un cadre pour l'acquisition des signes et des systèmes de signes, outils de la pensée selon L. VYGOTSKY (1985). Les apprentissages scolaires sont générateurs de développement cognitif. Dans ce sens, toute situation d'apprentissage scolaire est susceptible d'instaurer une Zone de Proche Développement. M. GILLY, J.P. ROUX et A. TROGNON (1999 : 10) trouvent que le développement se fait selon un processus allant de l'inter à l'intra, au sein de contextes situationnels et interactionnels au cours desquels « des fonctionnements interindividuels médiatisés par des signes peuvent se transformer en fonctionnements intra individuels eux-mêmes médiatisés par des signes ».

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III-3-4 Les théories humanistes

L'approche humaniste voit l'humain comme un individu qui se construit selon ses perceptions personnelles du monde et qui tend toujours vers une plus grande réalisation.

Un des grands représentants de cette approche est C. ROGERS (1972). Selon lui, toute personne est fondamentalement bonne et tend vers son plein épanouissement qu'il nomme «réalisation de soi». La seule condition pour que cela fonctionne bien est que l'individu grandisse dans la considération positive inconditionnelle. Cette considération positive inconditionnelle n'est pas l'acceptation de tout ce que fait l'individu mais bien plutôt la séparation entre ce qu'il est et ce qu'il fait. Indépendamment de ce qu'elle fait, la personne doit sentir qu'elle est quelqu'un d'unique, de bon, de capable. Ce qu'elle fait peut correspondre ou ne pas correspondre à cette vision mais doit être séparé. Par exemple, je peux dire à un enfant: tu es quelqu'un et je t'aime mais je ne suis pas d'accord avec ce que tu as fait. L'important, c'est que dans la désapprobation de ce que l'enfant a fait, il ne sente pas que c'est lui qu'on condamne mais bien ses gestes.

A. MASLOW (1970) est aussi un grand représentant de l'approche humaniste. Pour lui, tout être tend aussi vers la réalisation de soi. Il nomme cela «actualisation». Il part de l'idée selon laquelle chaque humain tend vers la réalisation de ses potentialités, tend à développer au maximum ses talents et ses capacités. Il intègre à cette idée le concept de satisfaction des besoins. En effet, selon lui, il y a cinq grandes catégories de besoins:

- les besoins fondamentaux (manger, boire, dormir) ;

- le besoin de sécurité ;

- le besoin d'appartenance et d'amour ;

- le besoin d'estime

- le besoin d'actualisation.

Selon lui, il faut que les premiers besoins soient comblés pour que l'on puisse s'occuper des autres. Quant à l'actualisation, il s'agit d'une étape qui n'est jamais terminée où l'individu va croître continuellement tout au long de sa vie.

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Synthèse des théories énoncées

En résumé, nous pouvons dire que les théories citées plus haut sont des vecteurs de transmission des savoirs, les unes pour l'enseignement les autres pour l'apprentissage. Ces théories se différencient par les techniques de transmission des connaissances en mettant l'accent sur un point focal dans la méthode d'acquisition. La théorie de G. FERRY accorde de l'importance sur les contenus enseignés et privilégie de facto la position de l'enseignant. Par contre, le conflit sociocognitif est centré sur l'apprenant, ses capacités réelles à acquérir les connaissances. Quant à la fonction communicative, elle s'intéresse plus au statut et au rôle du langage dans la communication entre les élèves d'une part et entre le maître et les élèves d'autre part. Concernant les théories sur l'apprentissage, nous pouvons dire que le behaviorisme met l'accent sur le comportement de l'apprenant suite à une influence, une nouvelle information reçue. Mais le constructivisme s'intéresse plus aux processus mentaux mis en évidence par l'acquisition de l'information et son traitement. Avec le socioconstructivisme, l'aspect important est l'interaction entre l'environnement et les caractéristiques de l'apprenant. Pour cela, il valorise l'observation et la coopération sociale. Quant au courant humaniste, il souligne que le plein épanouissement de l'individu se construit selon les perceptions personnelles du monde. L'individu doit tendre vers sa propre réalisation.

Les classes au primaire sont des classes à larges effectifs avec des apprenants de la même tranche d'âge donc susceptibles d'avoir les mêmes potentialités ou des potentialités complémentaires. Il s'agit donc pour le maître de savoir créer les conditions idoines pour que les élèves se retrouvent dans une entraide mutuelle voire une médiation sociale pendant les cours. Selon plusieurs théoriciens, la connaissance s'acquiert de l'inter individuel à l'intra individuel. Dans ce sens, un groupe dans lequel les interactions sont bien canalisées et orientées, chaque individu du groupe verra ses compétences s'augmenter. Au cours de notre étude, sans pour autant négliger les autres théories, nous mettrons un accent particulier au conflit sociocognitif. Cette théorie semble prendre en compte plusieurs dimensions de l'apprenant tels que sa capacité mentale réelle, la valeur de l'environnement d'étude et surtout le prépare à sa future vie en société.

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CHAPITRE IV : LA GESTION DES INTERACTIONS ET LA REUSSITE DES APPRENTISSAGES

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard