III-3-3-1 Les interactionnistes
Les définitions suivantes sont de l'école des
interactionnistes. Elles sont citées par D. ANZIEU et al. (2000 :25).
« Un petit groupe consiste en un certain nombre de
personnes qui communiquent entre elles pendant une certaine période, et
assez peu nombreuses pour que chacune puisse communiquer avec toutes les
autres, non pas par personne interposée, mais face à face
» (G. C. HOMANS, 1950).
-- « Un petit groupe se définit comme un
certain nombre de personnes en interaction chacune avec chacune des autres dans
une réunion ou une série de réunions face à face,
réunion au cours de laquelle chaque membre reçoit quelque
impression ou perception de chacun des membres considéré comme
suffisamment distinct des autres autant que cela lui est possible, soit au
moment même, soit en s'informant par la suite, et au cours de laquelle il
émet quelque réaction envers chacun des autres,
considéré comme une personne individuelle, à la condition
du moins de se rappeler que l'autre personne était présente
» (R. BALES, 1950: 33).
Pour les interactionnistes, la construction de la connaissance
se fait à partir des interactions que chacun entretient avec son
environnement physique, social et aussi culturel. J. BRUNER(1996) s'inscrit
donc dans la lignée de L. VYGOTSKY (1985) en donnant un caractère
social au développement de l'enfant au travers de multiples interactions
qui vont
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impulser l'élaboration de ses connaissances. Au regard
du développement précédent, nous pouvons affirmer que L.
VYGOTSKY était contre l'enseignement magistral. J. BRUNER
développe les bases d'une théorie culturelle et historique de
l'apprentissage. Il situe l'ambition du culturalisme en disant que la culture
façonne l'esprit des individus. Pour lui, le sens donné aux
choses est lié à une communauté culturelle de
référence. Pour cela, il propose que l'école soit
«un endroit où les apprenants s'aident les uns les autres
à apprendre, chacun selon ses aptitudes». C'est dans cette
vision que A. BROWN et J. CAMPIONE (1995) ont trouvé qu'il faut modifier
le rôle de l'enseignant. Celui-ci doit être dorénavant
« un facilitateur plutôt que de s'ériger en dispensateur
unique du savoir ». R. GAGNE (1976) part des principes du
conditionnement, dont celui du renforcement. Pour R. GAGNE, l'apprentissage est
un processus qui résulte d'une interaction entre l'individu et son
environnement. Pour qu'il y ait apprentissage, on doit voir un changement dans
la performance. Selon sa théorie, l'apprentissage est donc
influencé par des événements internes (motivation) et
externes (rétroaction donnée par une personne externe, en
l'occurrence, l'enseignant). Il ajoute aussi, que des
événements externes favorisent l'apprentissage tels que activer
la motivation de l'élève, s'informer des objectifs
d'apprentissage, activer l'attention, stimuler le rappel des connaissances
antérieures, guider l'apprenant, etc.
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