II.2.2. Les actes d'adaptation réactive
II.2.2.1. La fuite face au danger
Ces dernières années, le renforcement des
impacts des changements climatiques a conduit à l'obsolescence de
certains moyens d'adaptation. Ainsi, pour se mettre à l'abri, certaines
populations abandonnent leurs habitations. Cette pratique est courante dans les
zones inondables où de plus en plus d'espaces sont affectés par
les inondations. Dans certains secteurs de la ville de Bamenda certaines
familles possèdent plus d'une maison. Celle de la zone inondable
étant utilisée uniquement pendant la saison sèche. La
planche 7 présente une maison abandonnée à Mulang (photo
A) à cause de la repetitivité des inondations de plus en plus
violentes. La photo B est une maison abandonnée à la suite des
inondation d'aout 2009 à Sisia I.
B
A
Planche photo 7 :
Maisons abandonnées à cause des inondations
répétées (Clichés Saha, juillet 2012)
Comme beaucoup d'autres
constructions situées dans les vallées de la ville de Bamenda,
ces maisons sont aujourd'hui abandonnées par les propriétaires.
D'après les voisins de la maison de la photo A, c'est en juillet 2010
que les occupants ont évacués les lieux à la suite
d'inondations à répétition même pendant la saison
sèche. En effet, toutes les méthodes d'adaptation étaient
devenues inefficaces à causes des quantités d'eau de plus en plus
énorme.
CONCLUSION PARTIELLE
A la suite de la mise en évidence de la
vulnérabilité des populations de la ville de Bamenda
aggravée par la variabilité climatique, ce chapitre a mis en
relief les efforts aussi bien de l'Etat, des collectivités territoriales
décentralisées que des populations elles-mêmes pour faire
face aux risques naturels.
Il en ressort que l'Etat procède d'abord par une
adaptation préventive par la réglementation de
l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. « Nous
construirons nos villes maintenant ou bien elles nous engloutiront »
MINHDU (2005). La communauté urbaine et ses trois communes urbaines
d'arrondissement veillent à l'application des lois même si on
observe plusieurs écueils sur le terrain. En outre la gestion
opérationnelle des crises est l'apanage de plusieurs services notamment
les sapeurs-pompiers, la direction de la protection civile, les hôpitaux
et les services de sécurité. L'aide des partenaires comme le
Croix Rouge est non négligeable.
Pour ce qui est des populations, on observe une remarquable
débrouillardise dans les quartiers. Construction de murs de
soutènement, édification de diguettes, augmentation des hauteurs
des fondations par remblai, fuite face au danger dans les cas graves sont entre
autre les méthodes d'adaptation très populaires dans les
quartiers à risque. Pour voler au secours des populations de ces
quartiers à risque, les autorités reboisent les pentes, curent
les drains et les lits encombrés des cours d'eau mais aussi
procèdent à des représailles pour rétablir l'ordre
et préserver les vies en danger.
Sans prétendre à l'élimination
complète du risque, il serait très utile de faire une meilleure
coordination des efforts de tous les acteurs oeuvrant dans la gestion des
risques naturels dans la ville de Bamenda. Il est également
nécessaire de renforcer la police municipale pour imposer le strict
respect de la réglementation en matière de construction dans les
différents quartiers.
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