I.2.1. L'insuffisance de la planification
« Prévenir vaut mieux que
guérir » Cet adage populaire s'applique aussi à la
gestion des risques. La réparation des dégâts causés
par les aléas est généralement au-dessus des
capacités des populations et même des autorités. Pourtant,
quelques décisions ou quelques initiatives prises en amont suffiraient
pour éviter. La ville de Bamenda de par sa topographie très
accidentée exige une certaine rigueur dans sa planification et
l'encadrement de son extension horizontale. Pourtant, cette ville a
passé plus d'une décennie sans document de planification. En
effet, la commune urbaine de Bamenda avait réalisé un
Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) en 1983 pour
15 ans ; et c'est en 2011 que la communauté urbaine à
renouvelé ce document c'est-à-dire 28 ans après. Cette
période de vide fut marquée par une navigation à vue entre
les décisions des maires à cause du manque de cadrage
général. C'est ainsi que les populations se sont livrées
à un laissez allez. Et comme le démontrait un homme d'Etat et
penseur politique italien Machiavel (1514) : « les hommes
ne font le bien que forcement ; dès qu'ils ont le choix et la
liberté de commettre le mal avec impunité, ils ne manquent pas de
porter partout la turbulence et le désordre » Au plan des
constructions, on a assisté à une extension de la ville vers les
espaces à risques. Ce manque de planification est aussi observé
au niveau des populations surtout les plus pauvres dont la modicité des
moyens ne permet pas de faire une projection à long ou moyen terme.
I.2.2. L'absence de plan ORSEC
Le plan ORSEC ou dispositif d'organisation des secours est un
plan d'urgence pour la gestion des catastrophes. Ce plan constitue pour un
pays, une région, un département ou une ville un dispositif
organisationnel mis en place à l'avance pour faire face à toute
sorte de crise pouvant mettre en mal l'intégrité de la population
ou de leurs biens. De manière générale, un plan ORSEC est
organisé en cinq services d'après la nature et l'ampleur de
l'évènement.
- Premiers secours et sauvetage, assurés par les
sapeurs-pompiers, les Volontaires secouristes de la croix rouge ou toute autre
organisation de secours ;
- Soins médicaux et entraide, assurés par le
SAMU et tous les autres hôpitaux à travers les services
d'urgence ;
- Police et renseignements, assurés par la
Sureté nationale et la gendarmerie nationale ;
- Liaisons et transmissions, assurées par le service
interministériel départemental des systèmes d'information
et de la communication ;
- Transports et travaux, assurés par la
délégation des travaux publics et le conseil
général de la circonscription administrative concernée.
Le préfet ou le gouverneur assure la coordination de ce
dispositif en gérant la partie administrative. Il est conseillé
par un représentant de chaque service. Au Cameroun, l'initiative des
plans ORSEC appartient au ministère de l'administration territoriale et
de la décentralisation à travers la direction de la protection
civile. A ce jour, seulement quelques départements (Mfoundi, Menchum)
disposent d'un plan ORSEC. Le département de la Mezam attend toujours de
se voir doter de ce dispositif dont l'apport opérationnel en temps de
crise est très salutaire surtout dans un département où on
observe une très grande disparité sociologique et politique.
Figure 41 : Proposition de plan ORSEC
pour la ville de Bamenda (Source :
adaptée du modèle français)
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