La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda( Télécharger le fichier original )par Frédéric SAHA Université de Yaoundé I - Master 2 2014 |
II.2. Composition et formation de la populationD'après le recensement démographique de 2005, la population totale de Bamenda s'élevait à 322 889 habitants. Dans cette population, il y avait 53 359 ruraux et 269 530 vivant en milieu urbain ; soit un taux d'urbanisation de 83.47%. Dans la population urbaine 132 875 sont des hommes et 136 655 des femmes soit 101,78% d'indice de féminité. En outre, la composition par groupes d'âges présente une très forte proportion d'enfants et de jeunes (57%). Ces derniers sont pour la plupart inactifs ou sous employés 28(*)et dépendent du soutien de leurs parents. La forte proportion de la population inactive contribue à la paupérisation des familles et par ricochet à l'augmentation de la vulnérabilité. Toutefois, l'instauration de cours sur les risques dans les écoles, collèges et les centres de formation contribuerait efficacement à la diminution de la sensibilité des populations à l'endommagement pendant les crises. La forte proportion des femmes est aussi un facteur susceptible d'accroitre la vulnérabilité aux risques naturels. Surtout dans le cas où elles sont souvent chefs de famille (au Cameroun près d'un quart des ménages sont dirigés par les femmes). En outre, les enquêtes sociodémographiques recentes démontrent que le taux d'alphabétisation de la population entre 15 et 24 ans est de 83.1%29(*). Ce taux est plus faible pour les groupes d'âge supérieure. Dans la ville de Bamenda, ce sont les recentes générations qui présentent un engouement pour l'école. Les générations antérieures ayant moins apprécié le bien fondé des études ; pourtant plus une population est éduquée, plus elle s'avère en mesure de faire face aux menaces auxquels elle est soumise. II.3 La cohésion entre les différents groupesLa ville de Bamenda est une cité cosmopolite dans laquelle cohabitent les ressortissants de plusieurs localités du Cameroun et même du Nigéria voisin. Pour utiliser les termes en usage dans la ville, on peut citer : « les Mbouda », « les Dschang », « les Bafoussam » qui sont originaires de la région de l'Ouest voisine. On a aussi les Ibo ressortissants du Nigéria et plusieurs autres groupes en provenance de la région du Sud-Ouest. Il faut remarquer que la ville de Bamenda présente encore d'énormes traits de la ruralité comme le tribalisme. Ceci s'observe aussi au niveau de l'accès à la terre. Les allogènes arrivés tôt dans la ville ; c'est-à-dire pendant les années 1980 ont pu acquérir des parcelles acceptables. Mais depuis le début des années 2000, les propriétaires terriens sont de plus en plus opposés à la vente des terres aux populations venant d'ailleurs. Ainsi, les seules parcelles auxquelles les allogènes ont accès sont généralement des terrains accidentés impropres à la construction. Lors des enquêtes sur le terrain, quelques ressortissants de la ville de Mbouda et de la ville de Dschang ont confié que leur présence sur les pentes abruptes au quartier Sisia n'est due ni à la pauvreté, ni à la proximité avec le lieu de travail encore moins aux raisons culturelles mais plutôt la difficulté qu'ils ont à trouver des parcelles dans des quartiers sécurisés. Ce manque de cohésion, ce tribalisme dans la ville consistant à repousser les étrangers dans les bas-fonds et sur les pentes abruptes entraine une inégalité face aux risques dans la ville. Les populations allogènes étant les plus vulnérables. * 28 La région du Nord-Ouest présente le taux de sous-emploi le plus élevé au Cameroun (ECAM III) soit 84.8% pour les jeunes de 15 à 24 ans. * 29DSCE ; 2009 |
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