III. LES FACTEURS FONCTIONNELS ET
CONTINGENTS DE LA VULNERABILITE DANS LA VILLE DE BAMENDA
III.1 Les services de secours : une
« fausse » présence
Dans la ville de Bamenda, la plus grande structure de secours
est l'unité de sapeurs-pompiers. Un Comité Local de la Croix
Rouge Camerounaise existe aussi. En temps de crise, l'aide des
différents hôpitaux (publics et privés) pourrait aussi
être requise pour assister les populations. La présence de toutes
ces structures dans la ville donne l'impression d'une bonne
disponibilité des secours. Pourtant, la situation est tout autre
à cause de plusieurs facteurs :
- Le manque de communication : La population dans son
immense majorité ignore les attributs des unités de secours
présentes dans la ville. La croix rouge par exemple est associée
au football. En effet, c'est uniquement au stade qu'on aperçoit les
volontaires secouristes pendant les rencontres sportives. Pour ce qui est des
sapeurs-pompiers, les populations les considèrent difficilement comme un
atout, car ils agissent seulement dans les cas très graves lorsque la
totalité de l'opinion nationale et même internationale est
mobilisée. En outre, le numéro vert des sapeurs-pompiers (118)
est ignoré par une importante frange de la population. Les
hôpitaux quant à eux sont des entreprises à but lucratif
qui volent au secours de ceux qui disposent d'un pouvoir économique
conséquent.
- Le manque de ressources : les interventions sur le
terrain nécessitent d'importantes ressources techniques et logistiques.
Pourtant la ville présente un manque de structures de coordination des
interventions en cas de crise qui pourrait mobiliser toutes les ressources de
la ville pour les rendre disponible pour des interventions. Seuls les grands
hôpitaux disposent de quelques ambulances pour la plupart en mauvais
état. La croix rouge présente un manque criard en
matériels logistiques ce qui ne les permet pas de faire des
interventions promptes dans les quartiers. L'équipement du corps
national des sapeurs-pompiers est plus tourné vers l'extinction des
incendies qui sont certes des problèmes majeurs dans la ville mais qui
ne devraient pas masquer les autres risques.
Dans les quartiers de la ville de Bamenda les populations
comptent plus sur une entraide entre voisins si jamais une crise se pose dans
leur milieu. En outre l'enclavement des zones à risques rend difficile
tout intervention de secours. Il serait dont opportun de créer des
unités de secours dans les différents quartiers et aussi
d'organiser de temps en temps des formations en premiers secours pour renforcer
les capacités des populations à se prendre en charge en cas de
catastrophe.
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