Piraterie ou contrefaçon des oeuvres musicales: facteurs explicatifs, modes opératoires et impact sur les artistes-musiciens à Yaoundé( Télécharger le fichier original )par Joel Christian NKENG à NKENG Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Sociologie 2010 |
I.2.2- Les PAS comme voie de sortie de la criseDès l'année 1987, la situation économique et sociale du Cameroun était devenue très déplorable. Face à l'ampleur de la crise, et comme plusieurs autres pays en développement éprouvaient les mêmes difficultés économiques, les Institutions de Bretton Woods ont préconisé de nouvelles politiques et stratégies permettant de sortir de l'ornière. Gilles DURUFLE indique que : « il est très peu de pays d'Afrique noire qui ne soient ainsi surendettés et engagés dans des programmes d'ajustement dont on ne voit guère le terme »145(*). Il s'agissait notamment des Programmes d'ajustement structurels, soumis à un objectif double : la restauration de l'équilibre budgétaire, préalable à l'aménagement de la dette et le retour à la viabilité économique extérieure du pays. Les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre cet objectif font l'objet d'une négociation entre le pays et les experts du FMI. Les PAS, condition sine qua non pour obtenir des liquidités accordées sous forme de prêts à des taux préférentiels des Institutions de Bretton Woods, sont donc présentés comme une panacée pour cette crise économique. Toutefois, quel est leur contenu et quelle a véritablement été leur portée ? I.2.2.1- Contenu des P.A.SConçus comme solutions aux problèmes économiques, leur principal objectif était de permettre aux pays en voie de développement de retrouver une situation économique plus saine. Les P.A.S devraient contribuer à rectifier les déséquilibres de la balance de paiement. Avec l'inflation peu contrôlée, les P.A.S veulent amener les pays sous ajustement à réduire le train de vie de l'Etat, libéraliser l'économie et procéder à des réformes profondes des entreprises publiques dans l'optique d'une privatisation. Le suivi d'une politique d'ajustement structurel permet au pays d'obtenir une facilité d'ajustement structurel, crédit lui permettant de mener à bien ses réformes, de retrouver sa santé économique et d'assurer le développement durable et le mieux être de la population. Les PAS visaient donc à stimuler le développement économique et ont été presque exclusivement une contribution des Institutions de Bretton Woods avec très peu de participation des administrations locales ; Dès leur mise en oeuvre, ils font l'objet de plusieurs controverses, en raison de leurs conditionnalités qui sont contraignantes et pernicieuses pour les pays en voie de développement. Au nombre de celles-ci, il y a : 1-La dévaluation de la monnaie pour rendre les exportations plus compétitives ; 2-La promotion des exportations avec pour objectif l'acquisition des devises, afin d'équilibrer la balance de paiements et rembourser la dette ; 3-La suppression des subventions de l'Etat ; 4-La privatisation de l'économie pour diminuer l'intervention de l'Etat et laisser le champ libre aux entreprises et à l'initiative privée jugée plus efficace ; 5-La diminution des salaires, du nombre de fonctionnaires et le contrôle renforcé des dépenses de l'Etat ; 6-La suppression des barrières douanières pour permettre une vraie concurrence et obtenir une économie plus compétitive ; 7-Les taux d'intérêts « exacts » pour ne plus permettre à des entreprises dont la rentabilité est insuffisante de continuer à drainer les ressources financières de la communauté. Ces programmes, destinés à stabiliser et à restructurer les économies défaillantes des pays en voie de développement, ont finalement des résultats mitigés. C'est ce qui fait dire à DURUFLE, G. que : « En raison du contexte excessivement serré des contraintes financières, ce qui est annoncé comme un ``processus d'ajustement'' tend à devenir une ``gestion de l'enlisement'' dont on ne voit pas le terme » 146(*). Qui plus est, constate-t-il : Tous les programmes d'ajustement de la BIRD se doivent d'être assortis d'un « scénario de sortie de crise » où, moyennant une enveloppe de financement extérieur fixée ex ante, on dessine un scénario macro-économique de retour progressif à l'équilibre des finances publiques et extérieures accompagné d'un taux de croissance au moins égal à celui de la population.147(*) * 145. DURUFLE, G., op.cit., p.5. * 146. DURUFLE, G., op.cit., p.14. * 147. Idem. |
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