II. LES BIENFAITS
Si la consommation d'alcool augmente les risques de cancer, il
faut distinguer les effets du vin. Les bienfaits du vin font l'objet de
nombreux débats depuis longtemps. Entre les partisans de l'abstinence et
les amateurs passionnés, des scientifiques démontrent que la
prise de vin modérée et quotidienne au repas, exerce un effet
protecteur contre certains types de cancers. On pourrait donc, à doses
raisonnables, concilier plaisir et santé.
Reste une question d'importance: le vin rouge est-il meilleur que
le vin blanc pour la santé? Cela fait effectivement bien longtemps que
le vin rouge a cette réputation. Ce que semble confirmer une
équipe de chercheurs anglais : si l'on se base sur les résultats
de l'une de leurs études, un dérivé phénolique
contenu dans la peau du raisin noir (et donc dans le vin rouge) diminuerait de
manière sensible les risques d'emphysème et de bronchite. Par
contre, selon certains chercheurs américains, les fonctions
respiratoires seraient améliorées par le vin blanc, qui aurait
aussi une influence tout à fait bénéfique sur les
articulations.
1. Action sur la santé
a. Maladies coronariennes
Malgré une alimentation riche en graisses saturées,
les Français ont moins de maladies coronariennes que leurs voisins des
pays nordiques ou des Etats-Unis. C'est le French paradoxe.
En effet, le vin n'a d'intérêt pour la santé
que dans le cadre d'une alimentation "méditerranéenne" (riche en
huiles d'olives et de colza, en fruits et légumes frais...). C'est
uniquement le mode de vie pris dans son ensemble qui réduit les effets
négatifs des graisses saturées sur nos artères.
« Bonne cuisine et bon vin, c'est le paradis
sur terre » Henri IV
Son impact se vérifie en France, mais aussi en Italie, en
Grèce et en Espagne. A l'inverse, la Belgique ou l'Irlande, dont les
habitants boivent plutôt de la bière et se nourrissent
différemment, enregistrent un nombre de maladies cardiovasculaires plus
élevé que chez nous.
|
Les effets du vin sur la santé
|
28
On retrouve d'ailleurs le même clivage nord--sud à
l'intérieur de nos frontières. Ainsi, la mortalité due aux
maladies coronariennes double entre Toulouse et Lille.
b. Alzheimer
A faible dose, le vin protège des risques d'Alzheimer.
Selon une étude récente45, un ou deux verres
quotidiens réduiraient les possibilités de voir la maladie
apparaître chez les personnes âgées. En revanche, les gros
buveurs multiplieraient leurs risques par deux.
Cette étude s'appuie sur une enquête menée
auprès de 3 079 sujets âgés de 75 ans et plus. Ces
personnes ont été observées pendant six ans et ont
été priées de noter précisément leur
consommation d'alcool. Puis elles ont été réparties en
quatre catégories: nul alcool, entre un et sept verres d'alcool par
semaine, huit à quatorze verres et plus de quatorze verres
consommés sur la même période. Après examen des
patients tous les six mois, les
personnes qui se limitaient à un ou deux verres de vin
par jour voyaient le risque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer
réduit de 37 %.
En revanche, parmi les personnes présentant
déjà des troubles mineurs de la mémoire et qui ont
consommé plus de 14 verres par semaine, le risque d'Alzheimer
était jusqu'à deux fois plus élevé que parmi les
personnes s'abstenant de boire quelque alcool que ce soit.
En effet, le vin contient une molécule appelée le
resvératrol connu pour ses propriétés d'antioxydants et
ses actions bénéfiques contre le diabète,
l'obésité et le cancer.
c. Cancers
Le vin rouge, un cas à part:
Autre raison de mettre ces résultats en perspective: la
découverte récente d'un potentiel effet bénéfique
du vin rouge dans le traitement du cancer du sein. Des chercheurs de la
faculté de pharmacie de Calabre, en Italie, ont versé une dose de
resvératrol, un composant du vin rouge, dans un tube à essai
contenant des cellules de cancer du sein en culture. Ce contact a eu comme
effet inattendu de bloquer la croissance de cellules cancéreuses,
notamment celles présentant des récepteurs hormonaux aux
oestrogènes.
«Ces découvertes sont excitantes mais, en aucun cas,
ne peuvent être une caution pour inciter les gens à boire du vin
ou prendre des compléments de resvératrol pour se
protéger
46
du cancer du sein», expliquait l'éditeur de
l'étude.
Une consommation modérée et régulière
à une diminution du risque de mortalité par
cancers.
45
Congrès d'experts à Vienne, en Autriche,
consacré à cette maladie
neuro-dégénérative, l'Alzheimer
46 Revue Eased Gerald Weissmann - octobre 2013
|
Les effets du vin sur la santé
|
29
47
Figure 14 : Risques de décès en
fonction du nombre de verre de vin et de bière par
jour
On observe sur cette courbe (fig. 13) que la prise de deux
verres de vin par jour diminue le risque de décès, au delà
de deux verres, le risque augmente. En comparaison à la bière,
boire du vin diminue le risque de décès.
Le vin contre les effets secondaire de la
radiothérapie:
Une étude clinique italienne a montré que les
femmes touchées par un cancer du sein ayant une consommation
modérée de vin et qui doivent subir une radiothérapie, ont
moins d'effets indésirables que les femmes qui ne boivent pas.
48 femmes traitées pour un cancer du sein entre
février 2003 et juin 2007 ont ainsi participé à cette
étude. Les chercheurs ont comparé l'extension des dommages
tissulaires en fonction de la consommation de vin .
Les patientes ne buvant jamais avaient en moyenne un risque de
38,4% de subir des effets toxiques cutanés. Les personnes buvant 1/2
verre par jour voyaient ce risque baisser à 31,8%. Celles buvant un
verre par jour voyaient ce risque s'effondrer à seulement 13,6%.
47 Mortalité suivant la consommation d'alcool
doc. LeGDD, source Etats Généraux de l'Alcool
|
Les effets du vin sur la santé
|
30
Enfin celles buvant 2 verres par jour voyaient ce risque remonter
à 35%. Le vin aide ainsi à lutter contre les effets nocifs de la
radiothérapie qui consiste à bombarder des zones
cancéreuses de radiations susceptibles de détruire les cellules
exposées.
Cette étude montre bien que les personnes qui consomment 1
verre de vin par jour sont davantage protégées que celles qui
s'abstiennent ou qui ont une consommation
immodérée.48
d. Maladies cardio--vasculaires
Les résultats d'une étude49 au cours de
laquelle on avait comparé les effets antioxydants du resvératrol
(présent dans le vin rouge) et de l'hydroxytyrosol (présent dans
le vin blanc) sur des rats, indiquent que le vin blanc est tout aussi efficace
pour améliorer la fonction cardiaque et prévenir l'obstruction
des artères que le rouge.
Consommé avec modération, le vin est un
véritable élixir de jouvence. Il protégerait des maladies
cardiovasculaires. Aujourd'hui, boire un petit coup n'est plus forcément
tabou.
De nombreuses enquêtes d'épidémiologie
réalisées au cours des 35 dernières années dans les
pays industrialisés ont confirmé que les populations
consommatrices de vin, comme la France, présentaient des taux bas de
mortalité pour les maladies cardiovasculaires. Certaines études
suggèrent que le vin pourrait diminuer de 40% les risques d'infarctus du
myocarde et de 25% les risques de thromboses vasculaires
cérébrales.
Sur la base des données cliniques et
expérimentales, l'effet favorable de consommation modérée
d'alcool résulte de son action lipidique, les paramètres de
coagulation et la réduction des marqueurs d'inflammation. Ces
composés sont de puissants vasodilatateurs, c'est à dire qu'ils
augmentent le diamètre des vaisseaux sanguins par dilatation de leurs
fibres musculaires.50
On peut attribuer l'aspect cardio-protecteur du vin à sa
contenance en resvératrol, ils sont présents dans la peau de
raisin et seraient une solution aux problèmes cardio-vasculaires. Le
resvératrol réduirait à lui seul, selon l'Organisation
mondiale de la Santé, 40% des risques d'accident cardiovasculaires. Ces
polyphénols provoquent une dilatation des artères. Ils agissent
de manière similaire aux oestrogènes, hormones qui
protègent naturellement les femmes, cinq fois moins nombreuses que les
hommes à succomber à des maladies cardiovasculaires.
48 Source: Radiotherapy Unit, Department of
Oncology, John Paul II Center for High Technology Research and Education in
Biomedical Sciences, Catholic University, Campobasso, Italy
49 Etude publiée en septembre 2013 dans le
Journal of Agricultural and Food Chemistry
50 Selon l'OMS
|
Les effets du vin sur la santé
|
31
De plus, l'éthanol que contient le vin a deux effets
importants sur le système cardiovasculaire : il diminue la coagulation
sanguine et augmente le taux de HDL, le "bon cholestérol", dans
l'organisme.
e. Action anti bactérienne
On a également mesuré l'effet antibactérien
du vin par rapport à l'alcool et à d'autres produits
antibactériens51. Les résultats ont
montré que le vin rouge et le vin blanc ont un effet vis-à-vis
des souches bactériennes étudiées supérieur
à toutes les autres solutions testées.
Le vin blanc réduit plus rapidement le nombre de colonies
bactériennes que les solutions de vin rouge.
De plus, plusieurs études épidémiologiques
et "in vitro"mettent en évidence la capacité du vin à
lutter contre l'helicobacter Pylori , une bactérie fréquemment
montrée du doigt dans l'apparition d'ulcères et complications
gastriques.
|