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Interventions éducatives visant la réduction de la violence dans le cadre de projets d'insertion professionnelle destinés aux anciens détenus

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par Régis Verhaegen
CPFB (UCL) - Baccalauréat en éducation spécialisée 2003
  

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5 Piste généraliste : la communication

Comme nous l'avons vu dès le départ de ce travail, la violence se définit comme un moyen de communication. Pas n'importe quel moyen de communication, un moyen ultime. Cela revient à dire que l'on va avoir recours à ce moyen quand les autres auront échoués ou s'ils n'existent pas, s'ils n'ont pas été appris. En améliorant l'efficacité des autres moyens de communication, on finit inévitablement par réduire le recours à la violence. Traube (2002) explique clairement que là où la communication passe bien, surtout la communication positive, la violence n'est presque pas utilisée.

Interventions pratiques : revue de la littérature

Il existe de nombreuses méthodes pour améliorer la communication en général. Cela peut passer de l'apprentissage de la langue (vocabulaire), de la communication non-verbale à la verbalisation des émotions, mais cela inclus aussi d'autres formes d'expression comme l'art au sens large. Nous allons en citer quelques-unes.

Le concept de verbalisation a déjà été abordé dans plusieurs chapitres de ce travail. Savoir exprimer sa colère ou sa révolte par les mots permet souvent d'éviter le recours à la violence.

L'écoute active, comme méthode de réception et de prise en compte de l'autre, a aussi été abordée. Elle permet d'apaiser et de reconnaitre l'autre tout en lui offrant la possibilité de réfléchir plus sereinement à ses difficultés.

La communication non violente (CNV), méthode de communication théorisée par Rosenberg (1999) est basée sur les besoins des individus et sur une expression qui scinde bien les faits, des ressentis et des demandes. C'est une méthode efficace pour arriver à communiquer clairement, mais elle est un peu complexe pour le public visé et surtout, elle est trop aux antipodes des habitudes de communication de ceux-ci. Avec les participants, nous considérons que c'est déjà un grand succès si nous arrivons à les faire parler en "je".

Les différentes méthodes de gestion de conflit abordées par Traube (2002) sont avant tout basées sur le dialogue. Il est donc indispensable de pouvoir se parler pour réussir à résoudre efficacement le conflit. L'intervention d'un tiers qui permet à la parole de circuler sans heurts s'avère être souvent utilisée.

Sur le terrain : observations et interventions personnelles

Une faille ?
Un des défauts du projet Kick Off est peut-être de ne pas avoir misé suffisamment sur le développement des capacités de communication. Plusieurs participants (mais aucun des sujets étudiés) nous en ont fait la demande.

J'ignore s'il s'agit de quelque chose de positif ou de négatif, mais les trois travailleurs de terrains de l'équipe adaptent et simplifient leur vocabulaire pour réussir à communiquer plus efficacement avec les participants (cf. chapitre 3.4).Nous observons parfois avec une certaine tristesse des intervenants extérieurs utiliser un langage trop théorique. Les participants démontrent, sur le moment, un certain respect pour l'intervenant, mais nous confient par la suite ne rien avoir intégré du contenu de l'intervention. Je vais proposer à l'équipe de pouvoir réfléchir à une manière de les aider à développer leurs aptitudes de communication.

Un de mes défauts personnels est de ne pas être très sociable (un comble pour un travailleur social). Quand j'observe mes deux collègues de terrain, je leur envie leur facilité à discuter et à obtenir, dans des discussions informelles, une grande quantité d'information de la part des participants. J'aimerais trouver un moyen d'améliorer cet aspect, car j'ai jusqu'ici eu des difficultés relationnelles avec les participants chez qui la communication verbale était réduite (sujets 3 et 5). Je vois ces mêmes difficultés poindre avec certains participants de la session 3 et j'espère cette fois pouvoir prévenir ce problème.

Mais des actions
Nous intervenons cependant de différentes manières :

Intervention d'un tiers : en cas de conflit interpersonnel, nous servons de tiers pour aider à résoudre la difficulté.

Conseil : le conseil est un excellent moyen qui permet aux participants de développer toutes sorte des capacités de communication : parler en "je", ne pas juger, savoir écouter, savoir attendre avant de parler, chercher une solution ensemble... (cf. chapitres 3.6 et 3.7)

Écoute active : nous prenons, comme je l'ai expliqué plus tôt (cf. chapitre 3.4), le temps nécessaire pour écouter leurs difficultés et leurs problèmes.

Verbalisation : nous les aidons (cf. chapitre 3.4 et 4.2), à verbaliser leurs émotions, leurs désirs et leurs sentiments.

Félicitations :Traube (2002) considère que les milieux où les éléments de communication positive (comme les félicitations ou les marques de sympathie) circulent bien sont les milieux avec le moins de violence. Comme expliqué au chapitre 4.4, nous avons le plus souvent possible recours aux retours positifs que ce soit individuellement ou collectivement.

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