3.6 Facteurs
situationnels et environnementaux
Après avoir exploré les facteurs internes à
l'individu et ses relations, nous allons étudier les
paramètres de l'environnement qui peuvent favoriser
l'apparition de la violence. Ce sont les facteurs liés à
l'espace, au moment et aux particularités de la situation
dans laquelle l'acte violent apparait. Certains quartiers de toutes
les grandes villes sont connus pour être moins sûrs, plus violents.
Il est possible d'imputer une part de responsabilité à des
facteurs intra-individuels des habitants (comme l'éducation), mais le
fait que ce type de difficulté existe dans les villes du monde entier
pointe du doigt un problème bien différent.
Qui est responsable ? Pour commettre des actes
violents, il faut un individu disposé (pour différentes raisons
que nous avons vues) et un environnement propice à l'expression de la
violence. Les expériences menées dans les locaux de
l'université de Yales par Stanley Milgram (1974
cité parGregorio Billikopf Encina, 2003) ont bien démontré
ce principe. Dans cette expérience, des individus se voyaient intimer
l'ordre d'infliger des décharges électriques (pouvant être
mortelles) à un complice de l'expérience (qui simulait la
douleur). L'ordre était donné par une personne portant blouse
blanche similaire à celle des médecins. L'expérience a
montré à quel point la présence d'une figure
d'autorité reconnue pouvait influencer les individus à commettre
certains actes. 65% des personnes ont été jusqu'à infliger
des décharges mortelles. L'élément interne aux personnes
qui a eu le plus joué a été le sentiment de
déresponsabilisation. La personne ne se sentait pas responsable
puisqu'une autorité supérieure (le scientifique) lui a
ordonné de poser cet acte. Le résultat est passé à
2,5% quand la personne pouvait choisir l'intensité du choc.
Dans la famille des facteurs déresponsabilisants, Traube
(2002) cite tout ce qui permet de se sentir anonyme, non
reconnu : obscurité, masque, faire partie d'une foule, s'exprimer
anonymement sur internet... Se sentir anonyme renforce l'idée de
non-responsabilité et le sentiment d'impunité. La prison est l'un
des milieux où l'on déresponsabilise le plus les personnes. Les
prisonniers vivent dans un environnement où tout est pensé et
organisé, où le moindre geste de la vie quotidienne est soumis
à des règles et des décisions extérieures et
où la moindre démarche nécessite une demande
d'autorisation. Mbanzoulou (2000) montre bien l'effet que cela a sur les
prisonniers, surtout s'ils ont de longues peines. Ils perdent progressivement
leurs aptitudes liées au sentiment de responsabilité et de libre
arbitre. Or ces aptitudes vont s'avérer indispensables lors de leur
sortie. Ces facteurs vont accroitre la possibilité d'expression de la
violence.
Favoriser, déclencher et renforcer Cela nous
amène à classifier les facteurs environnementaux en trois
types (Traube 2002). Les facteurs favorisants vont
augmenter la probabilité de l'apparition d'un acte violent. Les
facteurs déclenchants sont ceux qui, sur le moment,
vont déclencher l'acte. On pense, souvent à tort, qu'ils
s'avèrent être une cause suffisante à l'apparition de
l'acte. Le troisième type, les facteurs
renforçants vont quant à eux augmenter l'amplitude de
l'acte violent. Ils vont faire en sorte que l'action soit plus violente. Je
vais prendre un exemple : X se moque d'Y devant les autres et Y
réagit en le frappant. Dans cette situation, le facteur
déclenchant est la moquerie. Un climat de méfiance présent
dans le groupe depuis quelques jours est un facteur favorisant. Sans cela, la
moquerie aurait pu tomber à plat. La présence des autres va
être un facteur favorisant. Y est affecté par leur présence
et a plus à "prouver" que s'il était seul avec Y. Il
réagit donc de manière plus violente.
Sans loi Le sentiment
d'impunité est un autre facteur favorisant. Savoir que
l'acte qui est posé ne va être puni d'aucune manière
augmente les probabilités que cet acte soit commis. Ainsi, les milieux
où règne une absence de règles ou de figures
d'autorité et où les personnes n'ont pas été
responsabilisées sont plus propices à la violence.
Espace La notion de territoire apparait aussi chez
Traube (2002). Chez l'animal comme chez l'homme, on peut retrouver ce
comportement : l'individu ou le groupe dispose d'un espace (réel ou
imaginaire) qui est le sien. L'envahissement de cet espace provoquera
anxiété puis agressivité. C'est le cas de la maison d'une
famille, de la chambre de l'adolescent, du quartier d'une bande urbaine... Mais
c'est aussi et surtout notre espace vital personnel : un
espace dans lequel chaque individu se sent à l'aise. L'espace vital
comprend la distance interpersonnelle et aussi la possibilité d'avoir
des moments de solitude, d'intimité : c'est un peu notre bulle. Si
la bulle est envahie ou constamment réduite, la personne peut
développer de l'anxiété et de l'agressivité. Cela
peut agir comme facteur favorisant, mais aussi comme facteur déclenchant
(un envahissement, une approche ou un contact physique déclenchant
l'agressivité). Ce territoire peut aussi prendre une forme symbolique
comme celle d'une compétence dans un milieu professionnel. Quand un
collègue fait ce qui devrait être de mon ressort, je me sens
envahi.
Que faire ? Dans les autres facteurs
favorisants, nous pouvons retrouver l'inactivité.
Être inoccupé, ne rien avoir à faire, va augmenter la
probabilité d'avoir recours à la violence. (Traube, 2002 ;
Mbanzoulou 2000) C'est très facile à observer chez des enfants
qui s'ennuient. Ils se cherchent rapidement les uns les autres et on observe
souvent une escalade qui finit par mener à des actes violents. Ce n'est
pas un hasard si les quartiers les plus violents des grands centres urbains
sont aussi ceux qui ont les taux de chômage les plus importants.
Pauvreté Dans le même registre, nous
pouvons trouver les ressources économiques. Les personnes qui sont dans
une situation socio-économique faible et surtout qui
n'ont pas d'espoir de voir cette situation s'améliorer utiliseront plus
facilement la violence. Cela met en jeu le manque d'espoir, la morosité
et la jalousie. L'idée qu'on n'a rien à perdre ou que cela ne
peut pas être pire fonctionne comme renforçant et favorisant
Météo Observons maintenant quelques
caractéristiques physiques du milieu qui ont un effet
sur le comportement : certaines matières comme le béton,
certaines couleurs comme le rouge, une température élevée,
un niveau d'humidité élevé, l'absence d'éclairage
naturel, un temps orageux... Tous ces éléments ont d'après
Traube (2002) citant des études du centre de recherche en
médecine routière en Suisse, un impact favorisant et
renforçant sur l'agressivité et la perte de self-control.
Haut les mains D'après les expériences
de Berkowitz et Lepage (1967), la présence visible
d'armes a également un impact renforçant et favorisant.
Il est à noter ici l'effet que peut avoir un geste en geste en
particulier : l'index pointé vers le haut ou vers la personne. Il
existe des psychologues (Lesouple 2014) qui démontrent que l'on associe
inconsciemment ce geste avec une arme et que l'on se sente ainsi menacé.
Quand on perçoit sur soi l'effet que ce geste peut avoir dans une
discussion, on ne peut qu'agréer avec cette affirmation.
Foule en colère Tout individu plongé
dans un groupe perd un peu de son autonomie
émotionnelle et de son sentiment de responsabilité (Van Waas
2011). Les foules peuvent donc présenter un facteur de risque important.
La combinaison du facteur "foule" avec d'autres facteurs s'avère
particulièrement explosive. Le groupe fonctionne surtout comme facteur
renforçant.
Cocktail La particularité de certains milieux
réputés violent, comme les prisons ou les quartiers
défavorisés des villes, est de rassembler plusieurs de ces
facteurs : surpopulation donc manque d'espace et groupes,
inactivité, situation économique faible, peu de nature, sentiment
d'impunité, absence d'autorité, présence d'armes... Cela
en fait un cocktail potentiellement explosif.
Interventions pratiques : revue de la
littérature
Interventions politiques Les interventions existantes
sur le milieu sont légion et elles ne feront pas toutes l'objet d'une
étude approfondie dans ce travail. Chacun des facteurs cités
ci-dessus peut donner lieu à une modification de l'environnement de la
part des autorités compétentes. Je citerai l'adaptation de
l'éclairage public qui a également un grand impact sur le
sentiment d'insécurité. Les mesures de surveillance et de
présence accrue ont un impact : présence policière,
caméras de sécurité ou gardiens de la paix. Un logement
décent, une instruction publique efficace et une amélioration de
la situation économique des habitants font parties des mesures
classiques. Des mesures pour l'emploi, mais aussi pour l'occupation des jeunes
(comme les centres de jeunes) s'avèrent aussi efficaces. Il n'y a
finalement que sur l'humidité et le temps orageux que le pouvoir
politique n'a aucune prise. Rappelons que les facteurs
environnementaux ne sont pas suffisants pour expliquer le recours à la
violence. Ces mesures peuvent réduire le phénomène, mais
elles auront peu d'efficacité si elles ne sont pas accompagnées
par d'autres actions. Je m'attarderai davantage sur l'étude de 3 types
d'interventions.
Responsabilisation Comme nous l'avons vu, tous les
facteurs qui induisent un sentiment de déresponsabilisation peuvent
être travaillés. En tant qu'éducateur, on peut soit
travailler sur les mécanismes externes comme la surveillance soit faire
évoluer les dynamiques internes. En développant des
comportements, on peut faire en sorte que ce sentiment de
responsabilité fasse partie intégrante du groupe ou de
la personne. Il ne dépendra donc plus d'éléments comme la
présence de caméras de surveillance. Il existe aujourd'hui de
nombreuses manières d'enseigner la responsabilité (Massé
et al., 2006). Elles passent presque toutes par une augmentation de l'autonomie
des individus. C'est le cas d'une grande partie des pédagogies actives
telles celles développées par Célestin Freinet (Pain,
2007) ou Alexander Neill (1960). Elles postulent qu'en donnant de
manière spécifique plus de libertés et de
responsabilité, on favorise un développement de l'utilisation
responsable de la liberté, de l'intériorisation des règles
et de la vie en commun. Elles utilisent avec efficacité des techniques
de concertation démocratique pour mettre en place les règlements
et résoudre les problèmes de la vie en communauté. Lemire
(in Mbanzoulou, 2000) propose de développer des établissements
pénitenciers éducatifs pour certains détenus. Ils seraient
plus démocratiques et axés sur la réinsertion. Mbanzoulou
(2000) explique aussi la frilosité des prisons à laisser se
développer des éléments du droit du travail comme les
syndicats. Il propose aussi plusieurs idées pour éviter l'aspect
déresponsabilisant des prisons comme la création d'espaces
autogérés destinés au cantinage53(*) et à la
résolution de difficultés administratives.
Le travail fait la santé Dans beaucoup de
prisons du monde, le travail est utilisé comme moyen de
pacifier la vie quotidienne. Outre son important aspect occupationnel, le
travail permet d'éviter que le prisonnier ne se laisse aller
psychologiquement. Il a une valeur éducative. Il apprend à
travailler et à garder un rythme de vie. Il a aussi une grande valeur
pour la réinsertion de la personne puisqu'il permet d'apprendre un
métier et de se constituer un petit capital pour la sortie.
D'après Mbanzoulou (2000), sa valeur est incontestable, mais ses
modalités doivent encore être améliorées.
Nature Kuo et Sullivan (2001) insistent sur l'apport
que peuvent avoir les environnements naturels sur le
comportement humain. Ils proposent avec d'excellents arguments, d'augmenter la
présence d'éléments naturels dans la ville et prouvent
également l'impact positif de visites régulières jusque
dans les forêts, les montagnes et les campagnes.
Sur le terrain : observations et interventions
personnelles
Insertion professionnelle La fonction principale du
projet Kick Off est d'amener ces jeunes adultes vers l'emploi.
Nous sommes donc une mesure mise en place par le pouvoir politique pour
prévenir l'insécurité et l'exclusion sociale donc par
conséquent, la violence. Notre fonction va être d'intervenir sur
plusieurs des facteurs et résultantes abordées dans ce travail.
En termes de résultats, il est encore très tôt pour
évaluer cet aspect de la session 2 (deux mois après la fin de la
session). Le sujet 1 travaille, les sujets 6 et 7 sont en formation, le sujet 2
vit actuellement dans la rue, le sujet 3 est retourné en prison, le
sujet 4 est recherché par les forces de police et nous n'avons pas de
nouvelles du sujet 5. Donc, à ce stade-ci, nous avons 14% de mise
à l'emploi directe, 28% de mise en formation (donc 43% de
résultats positifs), 14% de situation socio-économique critique
et 28% d'échec. Nous préférons attendre 6 mois
après la fin de la session avant de parler de véritables
résultats. Durant l'évaluation de la session 1, nous avons
compris la nécessité de suivre les participants après la
session pour mesurer plus efficacement les résultats de notre action. En
effet, en sortant de la formation, 100% des participants avaient un travail ou
une formation. Un mois plus tard, ce chiffre est retombé à 20% et
est remonté à 60% deux mois après. Nous allons donc
essayer de maintenir, pendant 6 mois, un contact mensuel avec les participants
ayant fini la session.
Responsabiliser Entre la session 1 et la session 2 du
projet, nous avons compris la nécessité de mettre en place de
nombreux processus de responsabilisation, car nous observions
(et peut-être, favorisions) une certaine immaturité de la part des
participants. Nous avons installé un conseil des
participants. Cette assemblée a été mise en place
pour pouvoir prendre toute une série de décisions de
manière démocratique et pour régler différents
problèmes du groupe. Chaque participant et membre de l'équipe
possédait une voie. Ce conseil s'est réuni cinq fois et a
abordé quatre situations de conflit pour les résoudre.54(*) Durant les chantiers, nous
avons mis plusieurs fois des participants en tant que chefs
d'équipe. Ils devenaient, à tour de rôle,
responsables de petites équipes de deux à quatre personnes.
Chacun a vécu différemment cette responsabilisation et nous
allons essayer de mieux structurer cet aspect pour les sessions 3 et 4. En
effet, certains (comme le sujet 2) organisaient assez bien le travail tandis
que d'autres (comme le sujet 7) n'arrivaient pas à diriger leur
équipe et voulaient faire tout le travail. C'est assez normal
étant donné que nous ne les avions absolument pas
préparés à assumer ce rôle.À partir du milieu
de la session 2, nous avons responsabilisé le groupe pour
l'entretien du matériel.Le mécanisme
était assez simple : à la fin de la journée, le local
devait être rangé et le matériel convenablement
nettoyé pour que les participants puissent partir. Ce
procédé a fait naitre beaucoup de frustration et de petits
conflits (dont l'un des deux conflits physiques de la session 2), mais a
forcé le groupe à s'organiser. Les participants
réclamaient beaucoup de devoir laver ce que d'autres salissaient, mais
nous pensions que ça leur faisait du bien. En effet, en situation
professionnelle, peu de responsables ou de patrons supportent longtemps des
comportements comme ceux-là. À la fin de la session, cette
tâche était réalisée spontanément, en
équipe et de manière très efficace. L'équipe du
projet utilise la non-directivité comme posture
pédagogique. Pour tout ce qui a trait aux choix des participants, nous
n'intervenons pas de manière directive afin de les responsabiliser.
À la fin de la session 2, tous les participants ont évalué
avoir fait des progrès dans la
compétence responsabilité55(*).
Occuper Durant la session 1, trois conflits violents
(37% des conflits violents) ont éclaté dans des moments
d'inactivité. Plusieurs intervenants externes nous
avaient laissés tomber au dernier moment et certaines des
activités étaient plus courtes que ce que nous avions
prévu. Pour la session 2, nous avons prévu plusieurs
activités (plans B) pour pallier à d'éventuels
imprévus afin de ne plus avoir de longs moments d'inactivité. Il
n'y en a plus eu dans la session 2 et donc, aucun conflit n'est né de ce
paramètre.
Moins nombreux Une autre pratique que nous avons mise
en place a été de pouvoir prendre les personnes à part en
cas de difficulté. Nous sommes 4 dans l'équipe (2
éducateurs spécialisés, un animateur et une
coordinatrice). Cela permet d'être en général à deux
avec les participants. L'un prend en charge l'activité et l'autre est
disponible en cas de problème (ce qui arrive la plupart du temps deux ou
trois fois par jour)56(*).
Nous pouvons ainsi prendre à part ceux qui ont des difficultés
relationnelles, émotionnelles ou des difficultés de comportement.
Cette disposition s'avère très efficace et est utilisée
fréquemment. Nous avons fait un autre constat : si le groupe
était au complet sur un chantier, des tensions apparaissaient (un des
deux conflits physiques de la session 2 a été fait en
présence du groupe entier sur un chantier. Je sentais la tension monter
depuis quelques heures déjà et j'avais décidé de
terminer la journée plus tôt. Le conflit est intervenu pendant le
rangement). Nous avons donc décidé de séparer le groupe en
deux parties pour pouvoir faire plusieurs chantiers à la fois. Ces deux
interventions ont permis de diminuer l'impact de l'effet de
groupe.
Manger Durant la session 1, trois conflits violents
(37% des conflits violents) ont éclaté en lien avec de la
nourriture. La cuisine a été l'une des
activités principales de la session 1 (contrairement à la session
2). Les participants se disputaient pour de la nourriture (surtout de la
viande). Aucun des ouvrages que j'ai lus n'a abordé ce facteur. Pour
nous, il nous a semblé clair que la nourriture pouvait servir de facteur
déclenchant pour ce public-là. Je peux supposer que c'est
à cause du lien qu'a l'alimentation avec la survie et donc avec
l'agressivité.
Ballades J'ai proposé à l'équipe
d'aller visiter avec le groupe les espaces de nature qui
entourent Bruxelles. L'objectif était d'offrir aux participants l'aspect
apaisant de la balade, mais aussi de leur donner une ressource qu'ils
pourraient utiliser quand bon leur semble. Faute de temps et parce que cette
activité n'avait pas forcément de sens pour eux, cette
idée n'a pas été mise en pratique. Je ne l'abandonne pas
et la ressortirai si l'occasion se présente.
Décoration Dans le projet papier de Kick Off,
qui a déterminé l'obtention des subsides, un
élément est mis particulièrement en avant. Les
participants étaient censés participer à des projets
d'embellissement du quartier. Ils ont donc, en session 1,
participé à la journée de la propreté
(organisée le 27 avril par la Ville de Bruxelles) et créé
un mobilier urbain (appelé Mobico) qui n'a jamais pu être
installé. Même si cet élément d'embellissement fait
toujours, en théorie, partie du projet ; nous n'y prêtons
plus beaucoup d'attention, et ce, malgré l'insistance de nos
supérieurs hiérarchiques et de l'autorité subsidiante.
Embellir un quartier urbain affecté par la criminalité et la
violence peut clairement avoir un impact positif. Pourtant pour le public cible
du projet, cela n'a pas de sens. Pour eux, cela ne leur apporte rien de
positif. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient faire des efforts pour
cela. Pour la construction du mobilier urbain Mobico, les participants ont
passé une grande partie du chantier à râler et à
refuser de travailler. Il y a eu un taux d'absentéisme très
élevé. Nous avons donc, en réfléchissant en
équipe, décidé de mettre (officieusement du moins) ce
point de côté. Quand on nous propose un chantier qui permet
d'embellir, d'une façon ou d'une autre le quartier, nous le
réalisons en priorité. Mais nous ne cherchons pas
spécifiquement ce type de chantier. Nous avons
préféré que les activités que nous réalisons
aient du sens pour les participants sans quoi ils ont beaucoup de mal à
s'y investir.
* 53 Le cantinage en prison est
la mise à disposition d'un magasin qui dispose de plusieurs produits de
la vie quotidienne comme des sucreries, des cigarettes, des produits de soin...
* 54 Journal de bord du projet
Kick Off et compte-rendu des conseils
* 55 À la fin de la
session, tous les participants ont été amenés à
faire une auto-évaluation des compétences pour lesquelles ils
avaient fait de réels progrès. Ces compétences figuraient
au dos de leurs attestations de fin de formation. Celles-ci étaient donc
individualisées.
* 56 Journal de bord du projet
Kick Off
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