II.3.2- Adapter le système financier à la
mondialisation :
L'une des conséquences de la mondialisation constitue
en n'en point douter la formation des banques de grande taille via des fusions,
absorption, acquisition, alliance stratégique ; afin de
bénéficier des économies d'échelles et de
dimension. En même temps se développe dans les banques le
comportement de firme bancaire, où la banque est
préoccupée non seulement par sa fonction d'intermédiation,
mais encore par la tenue de ses marges et son taux de profitabilité. Il
s'agira donc de favoriser le regroupement des institutions bancaires, afin de
leur donner une taille critique pour le financement des grands projets de
développement. Dans cette optique, des syndications bancaires ou des
fusions seraient souhaitables.
Il faudrait par ailleurs inciter les banques à innover,
à diversifier leurs produits à la lumière de ceux qui
circulent dans les marchés de capitaux internationaux, et à
prendre des risques sur les
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Croissance et mutations du système financier
au Cameroun. IRIC/BMFI
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projets de développement sous réserve de la
création par l'autorité publique, des organismes de garantie du
risque. L'adaptation à la mondialisation suppose aussi que les
politiques monétaires régionales soient mieux coordonnées
par exemple au sein de la BEAC.
Une autre alternative peut être la mise sur pied
effectif d'un marché boursier qui pourra palier au déficit de
financement. Il importe de savoir quelles seront les parts respectives du
financement bancaire et du financement de marché au sein de
l'économie camerounaise. Il s'agit de parvenir à ce que nous
avons appelé une architecture optimale du système financier. La
création d'une bourse des valeurs pourrait néanmoins
élargir le canal du crédit au Cameroun, en diversifiant les
sources de financement des agents.
Ce faisant, il faudrait se rendre compte de ce que les PME et
PMI, qui constituent l'essentiel du tissu économique du pays,
éprouvent très souvent des difficultés à
accéder à une bourse de valeurs pour leur financement externe. Ce
qui n'est pas le cas des grandes entreprises dont la surface financière
est assez large. L'épargne nationale risque encore d'être
drainée vers les firmes multinationales dont les actions seraient
cotées dans la bourse en création dans la sous-région.
Il serait alors judicieux d'intégrer le secteur
informel au circuit formel de financement des entreprises, son rôle dans
la mobilisation de l'épargne étant non négligeable au
Cameroun comme dans la plupart des économies en développement.
Aussi, la promotion de la microfinance doit être à envisager comme
moyen de lutte contre la pauvreté.
La nouvelle politique de crédit à mettre en oeuvre
devrait se faire dans deux directions :
D'une part, dans la restructuration des crédits : un
renversement de la tendance devrait se faire en faveur des crédits de
moyen et long terme ;
D'autre part, dans l'orientation même de ces
crédits : les crédits de campagne et d'import-export qui se
taillent la part du lion devraient voir cette part diminuée au
bénéfice des secteurs moteurs du développement que sont
l'agriculture (à moderniser) et les PME (à redynamiser).
C'est à ce prix que le système financier
pourrait financer véritablement l'économie au Cameroun comme dans
les autres pays de la CEMAC. Il doit également être
envisagé la poursuite de l'assainissement de l'environnement
financier.
Croissance et mutations du système financier
au Cameroun. IRIC/BMFI
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