II.4- L'ASSAINISSEMENT DE L'ENVIRONNEMENT MACRO-ECONOMIQUE
:
L'assainissement de l'environnement macroéconomique
revient en dernière analyse à purifier non seulement
l'environnement institutionnel, en réglant le problème des
lenteurs judiciaires, du chèque sans provision, du secret bancaire, de
la corruption ; mais aussi l'environnement sociopolitique. C'est ainsi que
l'État doit orienter son action vers l'amélioration du cadre
juridique en rendant plus efficace les recours en justice. D'autre part, la
reconnaissance légale des structures informelles non encore
institutionnalisées pourrait permettre leur développement
harmonieux, avec la mise en place des moyens de réalisations qui
s'imposent avec l'accroissement des asymétries d'information
causées par un accroissement du nombre de membres. Ces mesures devraient
permettre le glissement des réseaux informels en établissements
formels à l'image de la CCEI Bank, structure tontinale
transformée en banque de dépôts.
En outre, les missions de la COBAC, à savoir assurer la
supervision et le contrôle des banques et des établissements de
crédits doivent être renforcées. Aussi, la COBAC devrait
jouir d'un pouvoir coercitif de manière à ne plus se
référer en dernier ressort aux autorités nationales pour
exercer son pouvoir disciplinaire.
Le présent chapitre avait pour objet
d'appréhender les implications analytiques de l'évolution des
circuits de financement. Pour ce faire, il a fallu d'abord donner les
caractéristiques actuelles de l'intermédiation bancaire au
Cameroun, ensuite l'évolution de la micro finance et enfin donner les
implications en terme de recommandations de politique économique. Au
terme de l'analyse, deux aspects sont à relever.
D'une part, les mutations financières ont
entraîné une évolution paradoxale de
l'intermédiation financière au point où, malgré les
restructurations, le système financier est resté très peu
compétitif, et incompatible aux besoins des agents économiques.
Car il n'a pas été très innovant, manque de profondeur
financière et est resté très concentré. Cette
concentration s'est observée aussi bien au niveau de la
répartition des guichets de banques sur le territoire national, qu'au
niveau des crédits et des dépôts. Il a été
établi que les crédits et les dépôts sont
contrôlés par une minorité des banques (moins de la
moitié) de l'ensemble du système bancaire.
D'autre part, l'évolution observée dans la
sphère financière Camerounaise révèle une
émergence de nouvelles institutions financières faisant
concurrence aux banques, les obligeant à
Croissance et mutations du système financier
au Cameroun. IRIC/BMFI
MEFO'O NGO'O Yves Lionel ~ 103 ~
diversifier les services financiers à la disposition de
la clientèle. Il s'est agit de la microfinance dont, la contribution au
financement des projets de petite taille est indéniable.
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